Robert Kirby, 20 ans à la tête Hawkesbury-Est : « Ma priorité, c’est l’accès au gaz naturel »
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Robert Kirby est maire de Hawkesbury-Est, un mandat qu’il occupe depuis bientôt 20 ans. Il a été élu pour la première fois en 2003. Depuis 2007, le natif d’Hawkesbury ne cesse d’être élu par acclamation. À 74 ans, il entend continuer son rôle aussi longtemps que les habitants le voudront.
LE CONTEXTE :
Hawkesbury-Est se situe dans les Comtés unis de Prescott et Russell. À mi-chemin entre Montréal et Ottawa, ce territoire principalement agricole et rural compte près de 3 500 habitants et trois villages : Chute-à-Blondeau, Saint-Eugène et Sainte-Anne-de-Prescott.
L‘ENJEU :
Maire avec la plus longue carrière dans la région de Prescott-Russell, Robert Kirby se bat pour l’accès au gaz naturel. Hawkesbury-Est est la seule municipalité à ne pas l’avoir dans la région de Prescott-Russell.
« Comment fait-on pour se renouveler quand on est maire depuis plus de 20 ans?
Le conseil est avec moi-même. Nous travaillons comme un groupe, alors ce n’est pas si pire. Tout le monde est investi pour étudier toutes les idées. Il y a plusieurs postes de conseillers ouverts pour ces élections municipales. Alors, nous allons voir certainement des nouvelles personnes dans l’équipe. Mon travail est beaucoup plus simple ainsi.
En 2003, quand je me suis proposé pour le poste, il y avait des projets que je voulais voir finir et j’avais de nouvelles idées. Par exemple, je travaille depuis longtemps afin que la municipalité ait le gaz naturel. Hawkesbury-Est est la seule municipalité de Prescott-Russell qui n’en a pas. Depuis peu, le gouvernement a commencé à faire des plans. L’an prochain, on pourra espérer voir arriver cela.
Quels sont vos intérêts pour le canton d’Hawkesbury-Est?
J’aime vraiment améliorer les routes, je pense que c’est important de maintenir des infrastructures en bonne santé. Une de mes priorités et sans aucun doute l’accès au gaz naturel mais, chaque année, on découvre des nouvelles choses qui n’étaient pas là avant et il faut s’en occuper. Il s’agit d’être ouvert à toutes les possibilités. Il y a toujours quelque chose à améliorer.
Nous avons levé des fonds depuis près de deux ans, pour avoir un centre communautaire à Saint-Eugène. Là aussi, c’est le seul village du canton à ne pas en avoir. Puis mes intérêts, ce sont les gens. Si quelqu’un a besoin de quelque chose et que nous pouvons le mettre en place, ça va nous faire très plaisir de répondre à la demande. C’est ça nos projets!
Ce qui est très important aussi, ce sont nos écoles. Si nos écoles sont à 25 000 km au large, ce n’est pas intéressant. Puis la santé, ça me touche aussi, c’est très important à mes yeux.
Comment définiriez-vous la francophonie à Hawkesbury-Est?
Comme je suis bilingue, je trouve facile de travailler en français. Puis, toute l’administration est francophone d’ailleurs. En somme, le canton est à majorité francophone. Il y a des anglophones aussi et ça me fait très plaisir de parler en anglais avec eux. Après, vous savez, ce n’est pas étonnant de parler français ici, puisque nous sommes très proches de la frontière avec le Québec. Donc Hawkesbury-Est c’est définitivement franco-ontarien. Je n’ai pas les pourcentages et statistiques, par contre je peux vous dire qu’il y a une belle harmonie ici. Puis, nous sommes beaucoup d’agriculteurs : nous avons ça en commun.
Que signifie cette réélection sans opposition pour vous?
Je me dis quand même que je fais du bon travail. Il y a toujours du travail et je suis vraiment allé chercher de l’argent pour mettre à bien des projets. J’ai travaillé avec plusieurs niveaux de gouvernances et ça aide beaucoup. Alors, je n’ai personne en face de moi, encore une fois. Et vous savez, j’espère que c’est parce que je travaille fort.
J’aime réellement quand il y a des résultats positifs et qu’on me dit que j’ai fait une belle job, c’est certain. Ce n’est pas toujours de même, mais je fais de mon mieux. J’ai été à Hawkesbury-Est toute ma vie et je serai ici probablement tout le reste. Donc faire en sorte d’offrir une meilleure qualité de vie aux gens, ça me rend heureux.
Qu’aimez-vous dans ce rôle de maire?
J’ai rencontré bien du monde différent dans ma carrière et on se rend compte qu’on apprend toujours. Avant d’être maire, je pensais que je connaissais un peu le monde de la politique, mais j’apprends tous les jours. Il faut une bonne relation avec les différents paliers du gouvernement et il se trouve que j’ai cette facilité. Dans ce sens, je pense que c’est important.
J’ai hâte de voir ce nouveau conseil et nous allons établir ensemble une nouvelle direction. Les nouvelles idées sont toujours bienvenues. Une municipalité n’avance pas si le conseil n’avance pas. J’ai vraiment beaucoup de chance, car tous mes conseillers m’ont donné beaucoup de soutien durant mes années de maire. Puis, on y va un mandat à la fois et je fais ce métier-là pour la communauté, pas pour l’argent, je suis très attaché à la communauté.
Quels sont les défis d’une municipalité comme Hawkesbury-Est?
Ici, il y a quelques affaires commerciales et des industries, mais nos revenus commerciaux et industriels sont très bas comparés à d’autres municipalités. Nous sommes résidentiels et agricoles en majeure partie alors ça, c’est un peu dur. Il faut faire très attention à nos dépenses. Puis moi, j’ai une ferme sur laquelle je travaille avec des employés et mon fils. Je ne suis pas uniquement le maire, je ne pourrais pas vivre uniquement de ça.
Que dites-vous aux gens pour les convaincre de s’installer dans Hawkesbury-Est?
Ici, on connaît nos voisins : ce sont des relations uniques. Ce n’est pas une grosse ville. Puis, nous avons une population diversifiée. Toutes les fins de semaine, il se passe des événements dans notre centre communautaire. C’est un endroit où il fait bon vivre, entre Montréal et Ottawa. C’est la porte de l’Ontario. »