Roda Muse, future sous-ministre aux Affaires francophones, garde le cap
TORONTO – Cette Franco-Ontarienne, leader communautaire, est devenue secrétaire générale de la Commission canadienne de l’UNESCO en 2021. Le 1er mai 2023, Roda Muse remplacera Marie-Lison Fougère au poste de sous-ministre au ministère des Affaires francophones de l’Ontario (MAFO).
« J’ai été impressionnée par tous les gros chantiers qui sont en cours en ce moment au MAFO », a-t-elle confié au micro d’ONFR+. « La modernisation de la Loi sur les services en français, la mise en place de stratégies très importantes, toutes ces choses que Marie-Lison Fougère avait entamées, je vais les poursuivre. »
Mme Muse commencera son nouveau poste le 1er mai pour un mandat de trois ans, tandis que Mme Fougère prend sa retraite. « Au fur et à mesure, il y aura de nouveaux projets, mais pour l’instant le virage entamé par ma prédécesseure est important », dit-elle, ne cachant pas son enthousiasme.
Fonctionnaire non partisan le plus haut placé dans l’organigramme, un sous-ministre dirige la fonction publique d’un ministère. Ce conseiller de confiance et d’expertise auprès du ministre relève du secrétaire du Conseil des ministres, chef de la fonction publique de l’Ontario.
Représenter l’Ontario français
Outre le fait de piloter l’administration du ministère, le travail de Roda Muse pourrait bien être d’incarner l’Ontario à l’étranger, comme l’a fait Marie-Lison Fougère, comme sherpa de l’Ontario.
« C’est d’ailleurs mon expertise, la représentation internationale », explique Mme Muse. « C’est important d’être à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et c’est important d’y être représenté. »
Une mission qui lui tiendra à cœur, elle, qui représente la persévérance et la diversité en Ontario français. « Notre francophonie, notre Ontario, c’est l’intersectionnalité. La communauté a tellement été d’un bon soutien, comme l’a été ma famille, mes enfants et mon mari. »
« Dans la réussite, on n’est jamais seul », reprend-elle.
En 2021, à quelques jours d’entrée en fonction à la CCUNESCO, Roda Muse avait déclaré à ONFR+ que « la communauté a toutes les cartes en main pour ouvrir ses portes et continuer à maintenir ses institutions et, par ricochet, la vie en français ».
Une continuité de carrière
Originaire de Djibouti, un pays principalement francophone et arabophone, Roda Muse s’est montrée très impliquée auprès des institutions francophones depuis le début de sa carrière au Canada.
Elle a notamment était conseillère scolaire, vice-présidente du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CÉPEO) et a siégé sur plusieurs conseils d’administration (Hôpital Montfort, La Cité, Centre Jules-Léger).
« J’ai commencé ma carrière dans la fonction publique et dans les langues officielles pour appuyer les communautés francophones en Ontario. Vouloir ce poste aujourd’hui, c’est une continuité », dit-elle au lendemain de sa nomination.
En 2021, Roda Muse est devenue secrétaire générale de la Commission canadienne pour l’UNESCO. En seulement deux ans, celle qui deviendra la plus haute fonctionnaire du ministère des Affaires francophones de l’Ontario se réjouit du travail accompli.
« Quand je suis arrivée à la Commission, j’ai hérité d’une équipe extraordinaire et d’un mentor tel que Simon Brault », se souvient-elle.
« On a préparé des stratégies, notamment le plan sur la Décennie internationale des langues autochtones. On a mis en place de nombreux projets structurants et à ce titre, on conseille l’UNESCO. »
« Ces dernières années, nous avons réalisé plusieurs projets au niveau de l’éducation, des sciences et de la recherche ou encore à la COP 15, je pourrais en parler toute la journée. »
Comme sous-ministre aux Affaires francophones de l’Ontario, Roda Muse promet de toujours faire valoir sa communauté, un parcours qui lui permettra de « rendre la pareille ».