Salon du livre de l’Outaouais : quel impact sur les ventes de livres franco-canadiens?

Le Salon du livre de l’Outaouais, qui se tient jusqu’à ce dimanche à Gatineau, constitue une occasion précieuse pour les éditeurs franco-canadiens de promouvoir leurs ouvrages et de stimuler leurs ventes.
« Le Salon du livre de l’Outaouais se distingue par ses excellents résultats de vente », affirme Stéphane Cormier, président du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC), qui regroupe 16 maisons d’édition réparties en Colombie-Britannique, Saskatchewan, Ontario, au Manitoba et Nouveau-Brunswick. Lors de cet événement, le REFC facilite la participation de ses membres en organisant des stands collectifs, en prenant en charge la logistique et en redistribuant les revenus des ventes aux éditeurs.
« Les ventes réalisées au salon nous permettent de couvrir une partie des coûts liés à la participation, notamment les frais des kiosques, qui sont de plus en plus chers, ainsi que les dépenses de déplacement et de logistique », explique M. Cormier, également codirecteur général et directeur de la commercialisation des Éditions Prise de parole de Sudbury.
Frédéric Brisson, directeur général des Éditions David, confirme l’impact positif du salon. « Cet événement majeur ne profite pas seulement aux ventes, mais il offre aussi une visibilité essentielle auprès du public », assure-t-il. Sur le plan des ventes, il estime que les salons, incluant l’Outaouais, représentent à peu près 10 % des ventes de sa maison d’édition.
Un tremplin pour maisons d’édition et librairies
En plus de stimuler les ventes, le Salon du livre de l’Outaouais permet aux éditeurs et auteurs d’aller à la rencontre du public. « C’est une expérience enrichissante qui a des retombées bien au-delà des journées du salon », ajoute M. Brisson.
Chloé Leduc-Bélanger, directrice générale des Éditions Interlignes, partage cet avis : « Comparé à d’autres salons du livre, celui de l’Outaouais demeure notre meilleure opportunité en termes de ventes. » Elle nuance toutefois : « Ce n’est pas un événement où l’on devient riche, mais plutôt une vitrine et un tremplin. Avec l’abondance d’offres, la concurrence est forte. »
Les libraires indépendants profitent également de cet événement. Nathalie Savard, propriétaire de la librairie Le coin du livre à Ottawa, y tient cette année deux kiosques. Après deux jours, elle observe déjà une augmentation de 10 % de ses ventes par rapport à l’année précédente.
« Le public était au rendez-vous, avec un fort achalandage. Les activités de lecture ont également attiré de nombreux élèves », souligne-t-elle, se félicitant de cette occasion de rencontrer de nouveaux clients et leur faire découvrir sa librairie. Elle précise que les ventes réalisées au Salon du livre de l’Outaouais représentent environ 3,5 % du chiffre d’affaires annuel de sa librairie.
Une édition sous le signe de l’Ontario
Près de 400 auteurs participent en ce moment à cette 46e édition, placée sous le thème « Tous les espoirs sont permis ». L’an dernier, l’événement avait attiré près de 400 000 visiteurs. « C’est une véritable fête du livre », se réjouit Stéphane Cormier, précisant que l’objectif principal d’un salon est de réseauter et de rencontrer les professionnels du milieu. « Auteurs, bibliothécaires, élèves et enseignants se retrouvent pour échanger et rencontrer les livres », ajoute-t-il.
Cette année, l’Ontario est à l’honneur, après des éditions précédentes consacrées à l’Acadie et à l’Ouest canadien. Un choix significatif qui met en lumière la production littéraire franco-ontarienne, souvent marginalisée dans le marché du livre.
« C’est l’un des rares salons au Québec à valoriser spécifiquement les littératures franco- canadiennes », souligne le président du REFC, dont les membres publient environ 150 titres par an sur un total de plus de 5 000 ouvrages en français au Canada.
Avec un programme riche et une fréquentation en hausse, le Salon du livre de l’Outaouais s’affirme comme un rendez-vous incontournable pour la littérature franco-canadienne, tant pour la visibilité qu’il offre que pour son impact sur les ventes.