Sault Ste. Marie : l’affichage à la mairie sera traduit en français et en anishinaabemowin
SAULT STE. MARIE – La municipalité va installer de nouveaux affichages à l’intérieur des bâtiments de l’hôtel de ville qui seront traduits en français et en anishinaabemowin. Cette initiative s’inscrit dans la démarche d’une plus grande accessibilité et d’inclusion des services municipaux.
« Il fallait les renouveler, mais ça nous a donné l’opportunité de les traduire dans les mêmes langues que le gouvernement provincial et fédéral », a déclaré à ONFR le maire de Sault Ste. Marie, Matthew Shoemaker, faisant référence au fait que pendant la pandémie la ville avait entrepris des travaux pour réorganiser les espaces de l’hôtel de ville.
Cette idée de traduire les affichages municipaux arrive après que la Ville ait présenté des excuses et fait adopter à l’unanimité, une résolution pour améliorer les services en français le 29 janvier dernier.
L’élu francophone espère que ce genre d’initiative pourra tenter de rassurer un peu plus les francophones, 34 ans après la déclaration unilingue.
Le personnel administratif de la Ville, qui avait suggéré l’ajout des traductions en langue ojibwée et française, dit avoir mis beaucoup d’efforts dans le projet.
« Nous reconnaissons l’importance de la précision et de la sensibilité avec ce projet et travaillons donc avec des traducteurs compétents et des contacts appropriés qui peuvent nous aider à faciliter le processus de traduction », a fait savoir Tessa Vecchio, du bureau du greffier.
Les traductions sont achevées pour le français, mais il reste encore à recevoir celle en langue ojibwée, avant de concevoir le produit final.
La municipalité spécifie qu’il n’y aura pas de coûts supplémentaires associés à cette initiative et que les premières affiches seront installées en juin et continueront durant l’été, en respectant le calendrier de rénovation de l’entrée principale.
« Vraiment une bonne initiative »
Pour la traduction en français, le partenaire fut le Centre d’éducation et de formation pour adultes (CEFA) et pour le Anishinaabemowin, c’est l’aînée locale Barb Nolan ainsi que Cathy Syrette du Centre d’amitié autochtone qui ont prêté leurs services.
Tiziana Principe, directrice générale du CEFA, n’a pas hésité avant d’accepter de faire les traductions de manière bénévole.
« On pense que c’est une bonne idée d’offrir des services bilingues, c’est vraiment une bonne initiative », affirme la francophone qui précise qu’il n’a pas fallu beaucoup de temps pour préparer ces traductions. Elle ajoute que la Ville avait également manifesté un intérêt afin de payer pour faire traduire des documents juridiques.
Serait-il souhaitable de voir des traductions ailleurs dans la ville? « On est reconnaissant des ajouts de services bilingues, mais on ne veut pas nécessairement que ça prenne un gros budget municipal », confie Mme Principe, alors que la population francophone constitue un pourcentage modeste de la population.
L’engagement du maire d’offrir des services en français en tout temps à la municipalité est aussi un pas dans la bonne direction, selon la directrice générale.
Et d’ajouter : « On est prêt à former les employés bilingues ou les aider à perfectionner leur français pour qu’il y ait toujours un employé pendant les heures de travail capable d’assurer des services bilingues. »