Ski alpin : Valérie Grenier de retour, en quête de son niveau d’antan
KILLINGTON (ÉTATS-UNIS) – Plus de neuf mois après son grave accident sur le super-G de Cortina d’Ampezzo, Valérie Grenier entrevoit enfin le bout du tunnel. Elle fera son retour sur les pistes lors de l’étape de Coupe du monde, ce samedi à Killington dans le Vermont. Une occasion de rechausser les skis et surtout de faire le point sur son niveau avant l’échéance la plus importante de son début de saison, Mont Tremblant les 7 et 8 décembre.
À la veille de l’événement aux États-Unis, la native d’Ottawa a confirmé, sur son compte Instagram, sa participation au slalom géant qui marquera officiellement son retour à la compétition après des mois de rééducation et de remise en condition physique suite à sa terrible chute le 30 janvier dernier en Italie, qui lui avait valu une fracture de l’humérus, une déchirure du ligament croisé antérieur et déchirure partielle du ligament croisé postérieur du genou, ainsi qu’une opération à l’épaule.
Interrogée par ONFR, la skieuse confie se sentir bien et être prête mentalement à reprendre la compétition.
« Maintenant, je ne pense même plus à la blessure, ce n’est même pas dans mes pensées. J’ai l’impression que je suis normale, comme les autres filles. Je trouve ça vraiment cool. Ça va super bien. J’ai hâte de voir en vitesse comment ça va se passer. »
Le retour à la compétition a été progressif pour Valérie Grenier qui est passée par plus de six mois de rééducation avec des hauts et des bas. Elle décrit notamment des périodes difficiles entre douleurs à l’humérus et raideurs au genou.
« Finalement, j’ai commencé à pouvoir bouger mon genou de mieux en mieux, puis tout a commencé à s’améliorer à ce moment-là. J’ai recommencé à prendre de la force dans le gym. »
Des douleurs inattendues au tibia
La seconde étape a ensuite été de retrouver ses coéquipiers de l’équipe canadienne de ski lors de la traditionnelle préparation de la fin de l’été dans l’hémisphère sud.
Un stage au Chili qui lui a réservé son lot de difficultés avec des douleurs au tibia qui ont fait surface.
« Au Chili, ça a été quand même difficile à gérer, parce que mon genou allait super bien, ce n’était plus vraiment un souci. Mais ces douleurs au tibia, c’était frustrant d’avoir un problème qui n’était même pas la blessure en tant que telle », confie-t-elle.
« C’est certain que c’était relié à la blessure, quand même. Il me manquait encore un peu de préparation au niveau des impacts, c’était comme si mon tibia n’était pas encore habitué à ça. »
Le temps et le travail de renforcement musculaire ont finalement permis à la skieuse de retrouver l’intégralité de ses moyens sur la fin du séjour en Europe, où elle a accompagné ses coéquipiers pour la compétition à Sölden, en Autriche, les 26 et 27 octobre dernier.
« Deux semaines après Sölden, ça s’est vraiment amélioré. J’avais peu de douleurs côté ski et de bonnes sensations. Je trouvais que je commençais à mieux skier, par rapport au début où c’était plus un genre de retour sur neige. Je trouve que j’ai fait de beaux progrès. Les douleurs ont bien diminué et maintenant, on est rendu aux États-Unis. »
Objectif Mont-Tremblant
La compétition à Killington va permettre à l’Ottavienne de jauger son niveau de performance avant de retrouver son public, début décembre, à Mont-Tremblant, sa « compétition préférée ». Tout au long de sa convalescence, l’athlète a reçu un soutien immense sur les réseaux sociaux, au point même d’avoir du mal à gérer ce trop-plein d’amour.
« Au début, tout de suite après ma blessure, ça a été même un peu trop. Je ne savais pas trop comment gérer tout ça. C’était beaucoup. Je voulais essayer de répondre à tout le monde et être vraiment gentille, mais j’ai dû tout mettre de côté, prendre une pause. Mais par la suite, tranquillement, j’ai commencé à répondre aux messages. J’ai vraiment ressenti beaucoup d’amour et de soutien. C’est certain que ça m’a aidé à me pousser à travailler fort pour revenir où j’en suis rendue maintenant, puis encore plus loin. C’était grandement apprécié. »
Les blessures désormais derrière elle, Valérie Grenier à le regard tourné vers cette saison. Difficile de se fixer des objectifs précis en termes de compétitions qu’elle aimerait remporter, mais retrouver sa place dans le haut du classement mondial pourrait être le signe d’une année réussie.
« Évidemment, c’est une année différente pour moi. Comme je l’ai dit, je ne sais pas à quoi m’attendre, mais je crois beaucoup en moi. Je n’ai pas envie de dire, je veux tel ou tel podium, je ne sais pas. Mais rester dans mon ranking, ce serait super positif. Je pense que ce serait vraiment une année accomplie pour moi si je faisais ça. »
À plus long terme, les Jeux olympiques d’hiver en février 2026 du côté de l’Italie sont déjà dans un coin de sa tête.
« Je trouve que le timing est quand même bon, dans le sens où j’ai une année pour m’y remettre. Puis ensuite, on aura la saison olympique, donc évidemment, une saison très importante. J’aimerais vraiment être à mon niveau optimal juste avant les Jeux. Ce serait parfait. »