La Franco-Ontarienne Cloé Lacasse félicitée après avoir marqué le premier but du Canada. Photo: AP Photo/Silvia Izquierdo

SAINT-ÉTIENNE – Malgré la polémique qui a secoué la sélection de soccer féminine canadienne dans les 48 heures avant sa rencontre face à la Nouvelle-Zélande, Vanessa Gilles, Cloé Lacasse et leurs coéquipières ont su rester concentrées sur le sport pour s’imposer 2-1 lors leur match d’ouverture des Jeux olympiques. 

Tout n’a pas commencé de la meilleure des manières pour les joueuses de Bev Priestman, qui s’était autosuspendue pour la rencontre suite à l’affaire d’espionnage de l’adversaire par drone. Très passives sur un coup de pied de coin néo-zélandais, les Rouges ont encaissé l’ouverture du score par Mackenzie Barry d’une frappe bien placée sous la barre, dès la 13e minute (0-1). 

Peu inspirées dans les 20 derniers mètres, à l’image d’une Adriana Léon étonnamment maladroite, les Canadiennes ont tout de même réussi à égaliser dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Sur un centre qui semblait anodin d’Ashley Lawrence, la Sudburoise Cloé Lacasse a profité d’une hésitation de la défenseure néo-zélandaise au premier poteau pour hériter du ballon et le propulser dans les buts (1-1, 45e +4). 

Deuxième mi-temps plus convaincante

Les changements apportés au 11 de départ en deuxième mi-temps, avec notamment les entrées de Jordyn Huitema et Évelyne Viens, ont fait beaucoup de bien au Canada, qui a montré un meilleur visage. Viens est venue conclure une deuxième mi-temps maîtrisée par un but d’un tir croisé, sur une passe lumineuse de la capitaine Jessie Flemming (2-1, 79e). 

De jeunes télespectateurs regardant la rencontre au Centre national des Arts d’Ottawa, qui ouvre ses portes pour des diffusions publiques des Jeux dans le cadre d’un partenariat avec Radio-Canada. Photo : Rachel Crustin / ONFR

De manière générale, la rencontre a été maîtrisée, comme en témoignent les statistiques de tirs au but et de possession de balle largement en faveur des Rouges : 15 tirs à 4 et 60% de possession de balle. 

Les Franco-Ontariennes ont réalisé un match solide. Vanessa Gilles a disputé les 90 minutes au sein d’une défense centrale peu mise à contribution, en dehors du but et des 10 dernières minutes de jeu où les Néo-Zélandaises ont poussé pour égaliser. Cloé Lacasse a réalisé un match intéressant avec beaucoup d’efforts sur le front de l’attaque, récompensés par son but plein d’opportunisme dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. 

Trois points, pour l’instant

Les Canadiennes débutent la compétition avec 3 points, en attendant les résultats de l’enquête du CIO, suite à la plainte néo-zélandaise pour espionnage. Pour rappel, la Nouvelle-Zélande avait réclamé que les Canadiennes n’obtiennent pas de point, peu importe l’issue du match suite à la tentative de triche. 

De son côté, le Comité olympique canadien, par l’intermédiaire de David Shoemaker, son chef de la direction, avait, dans un premier temps assuré, que les images des entraînements prises par drones n’avaient pas été utilisées par Bev Priestman, demeurant en possession du pilote du drone Joseph Lombardi, qui a été congédié et renvoyé immédiatement au Canada. Mais l’annonce, ce jeudi soir, de la suspension de la sélectionneuse jusqu’à la fin de la compétition tendent à faire penser le contraire.

Dans son communiqué transmis par le COC, Canada Soccer par l’intermédiaire de Kevin Blue, son chef de la direction et secrétaire général inque que « au cours des dernières 24 heures, des informations supplémentaires ont été portées à notre attention concernant l’utilisation antérieure de drones contre des adversaires, avant les Jeux olympiques de 2024 à Paris. À la lumière de ces nouvelles révélations, Canada Soccer a pris la décision de suspendre l’entraîneure-chef de l’équipe nationale féminine de soccer, Bev Priestman, pour l’entièreté des Jeux olympiques de 2024 à Paris et jusqu’à la fin de l’examen externe indépendant que nous avons récemment annoncé. »

Le média anglophone TSN révèle même que les pratiques d’espionnage par drone sont courantes au sein des équipes de soccer canadiennes féminines et masculines depuis 2022…

C’est l’assistant Andy Spence qui sera à la tête de l’équipe jusqu’à la fin de la compétition.

Pour l’instant, c’est avec une victoire que les Canadiennes aborderont le prochain match, qui pourrait déjà les propulser en quart de finale. Elles feront face à l’hôte de la compétition, la France, dimanche 28 juillet, toujours au stade Geoffroy Guichard de Saint-Étienne. 

Article mis à jour le 25 juillet à 20 h 42.