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Soirée Saphir : Samia Ouled Ali est la personnalité de l’année

Samia Ouled Ali reçoit le prix Saphir des mains de Lynn Casimiro, présidente-directrice générale de La Cité. Photo: Rachel Crustin / ONFR

OTTAWA – C’est une personnalité bien connue du milieu de l’éducation francophone qui a remporté le prix de la personnalité de l’année à la 10e Soirée Saphir, qui s’est tenue samedi soir à Ottawa. Visiblement émue, la présidente du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), Samia Ouled Ali, a livré un discours touchant pour remercier sa famille et sa famille choisie, celle de la francophonie ontarienne.

Il s’agissait du 10e anniversaire de la Soirée Saphir. Cet événement annuel de la Fondation franco-ontarienne (FFO) récompense les femmes impliquées dans leur milieu et dans leur communauté. Parmi les gens présents, on comptait l’instigatrice de la Soirée Saphir, Marie-Michèle Laferrière.

L’ancienne directrice générale de la FFO a d’ailleurs reçu le tout premier prix Bâtisseuse, pour reconnaître les « femmes visionnaires qui, par leur leadership, leur engagement et leur dévouement, ont laissé un impact durable à la vitalité et à la pérennité de la Fondation franco-ontarienne ».

Un peu plus d’une vingtaine d’anciennes lauréates de prix Saphir se sont rassemblées pour le 10e anniversaire de l’événement. Photo : Ahmed Baidou

La FFO avait invité toutes les anciennes lauréates à se rassembler au Infinity Convention Centre. Un peu plus d’une vingtaine se sont présentées, dont Lise Bourgeois, la seule personne à avoir remporté deux prix Saphir à travers les années. Elle avait reçu le prix dans la catégorie Éducation lors de la toute première édition, puis celui de Personnalité en 2023, alors qu’elle avait annoncé qu’elle quittait son poste de présidente-directrice générale du collège La Cité.

La FFO a tenu à saluer les anciennes lauréates qui n’ont pas pu être présentes, ainsi que trois détentrices d’un prix Saphir qui sont aujourd’hui décédées, soit Nathalie Béland, Jeannine Legault et Ethel Côté. La mention de cette dernière a fait réagir la salle, encore émue de son décès prématuré en octobre dernier.

Samia Ouled Ali, personnalité de l’année

La foule s’est levée pour féliciter Samia Ouled Ali lorsque son nom a été dévoilé comme lauréate du prix Personnalité, le moment culminant de la soirée. Essuyant quelques larmes, la présidente du CEPEO est revenue sur son parcours, de la Tunisie au Canada, en appuyant sur les 26 ans passés à Ottawa jusqu’à présent.

« C’est avec une immense émotion, une grande fierté et une profonde gratitude que je me tiens devant vous ce soir, a lancé la lauréate sur scène. C’est un honneur que je partage avec toutes et tous, car il symbolise non seulement une reconnaissance personnelle, mais aussi la force et la résilience des femmes qui, chaque jour, tracent leur chemin avec courage et détermination. »

La Soirée Saphir a débuté par un moment de réseautage. L’artiste Geneviève RB s’est occupée de l’ambiance musicale, interprétant plusieurs classiques de la chanson francophone. Photo : Rachel Crustin/ONFR

En plus de son mari, de ses enfants et de ses collègues qui la supportent, Samia Ouled Ali a tenu à saluer ses regrettés parents, qui ont encouragé leurs enfants à poursuivre leurs études, peu importe qu’ils soient garçons ou filles.

« Ils ont insisté, ils nous ont soutenus. Ils nous ont dit : l’éducation, c’est votre levier social. »

Cette déclaration a provoqué les applaudissements de la foule, Samia Ouled Ali étant reconnue pour son implication constante dans le domaine de l’éducation. Arrivée au Canada dans les années 1990 pour étudier à l’Université Laval, à Québec, elle a rapidement choisi de s’installer à Ottawa.

« J’ai été portée par la conviction que la francophonie ontarienne est un espace dynamique, riche de sa diversité, de sa résilience. Mais nous savons que le chemin n’est pas toujours facile. Être une femme comporte encore des défis. Être une femme francophone, une femme immigrante et une femme racialisée en rajoutent d’autres. Pourtant, chaque épreuve que j’ai traversée m’a rendue plus forte et déterminée à briser les barrières et à ouvrir les portes pour celles qui viendront après moi. »

Samia Ouled Ali a reçu le prix Saphir des mains de Lynn Casimiro, présidente-directrice générale de La Cité. Photo : Ahmed Baidou

En plus de la présidence du CEPEO, Samia Ouled Ali assure aussi la vice-présidence du Consortium Centre Jules-Léger et de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO). Elle siège également sur les conseils d’administration de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) et de l’hôpital Montfort.

En 2015, elle a fondé un organisme à but non lucratif pour aider les familles nouvellement arrivées ou à faible revenu.  

Des lauréates de différents horizons

Cinq autres prix Saphir ont été remis samedi soir, en plus de deux prix spéciaux.

C’est Nathalie Ladouceur qui est venue chercher le premier trophée de la soirée, dans la catégorie Engagement communautaire. La présidente de la Fondation de l’hôpital général de Hawkesbury s’implique entre autres au sein de l’initiative de communauté francophone accueillante.

La catégorie Entrepreneure a récompensé la coach en leadership dans le domaine de la petite enfance, Marilyne Thauvette.

Le Saphir jeunesse est allé du côté de Camille Rochon. L’élève de 11e année à l’École secondaire catholique Béatrice-Desloges s’est entre autres impliquée de près pour faire reconnaître un nouveau médicament pour aider les personnes atteintes de la fibrose kystique, comme elle.  Cette démarche a mené Camille Rochon à être porte-parole de la Fondation de la fibrose kystique et de la Fondation du CHEO.

Camille Rochon a reçu le Saphir Jeunesse. Photo : Ahmed Baidou

La catégorie Organisme a récompensé Marianne Vancaemelbeke. Celle qui s’est décrite dans sa vidéo de présentation comme agricultrice et féministe est directrice générale de l’Union culturelle des Franco-Ontariennes.

Finalement, Jepthée Élysée a remporté le prix dans la catégorie Professionnelle. Elle est derrière des initiatives comme la première stratégie d’immigration de la ville d’Ottawa. Elle est aujourd’hui directrice générale associée du Conseil économique et social d’Ottawa-Carleton (CESOC).

Pour être admissible à un prix Saphir, une candidature doit être proposée par quelqu’un de l’entourage de la personne. Deux prix spéciaux sont par contre remis directement par l’équipe de la FFO. En plus du prix Bâtisseuse à Marie-Michèle Laferrière, le prix Coup de cœur a été remis à Michelle O’Bonsawin. La juge à la Cour suprême du Canada a souligné le fait que ses collègues et elle sont maintenant tous bilingues. Michelle O’Bonsawin est Franco-Ontarienne et Abénaquise.

La juge à la Cour suprême, Michelle O’Bonsawin, a reçu le prix Coup de coeur de la Soirée Saphir. Photo : Rachel Crustin/ONFR

La cérémonie s’est terminée sur une annonce de la FFO et du Collège Boréal de Sudbury, qui souligneront respectivement leurs 40 et 30 ans d’existence en 2026. Pour l’occasion, la soirée Saphir se déplacera dans la ville du nickel pour sa 11e édition.