Le Programme d'aide à la réinstallation pourrait être implanté à Sudbury en 2025. Source : Canva

SUDBURY – Le Contact interculturel francophone de Sudbury (CIFS) a déposé une demande afin d’importer le premier programme de prise en charge des réfugiés francophones dans la ville du Nickel. Si le financement lui est accordé, le programme pourrait être implanté dès avril 2025.

L’organisme de Sudbury a fait une demande en janvier dernier après un appel de proposition lancé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a appris ONFR. Connu sous le nom de Programme d’Aide au Réinstallation (PAR), ce dernier vise à accompagner l’installation de nouveaux arrivants avec le statut de réfugiés.

Il s’agit de la première fois que le ministère décide d’ajouter Sudbury aux territoires couverts par ce programme, qui existe notamment à Toronto et Ottawa. La différence étant que le CIFS étant un organisme desservant les francophones, ce programme leur sera entièrement dédié.

« C’est important d’avoir ce programme-là qui fonctionne en bonne et due forme ici dans la région », estime Gouled Hassan, coordonnateur du CIFS qui précise que jusqu’ici l’organisme fonctionnait surtout avec une liste de bénévoles pour aider les nouveaux arrivants.

Gouled Hassan estime que ce programme viendrait combler un besoin avec la hausse de l’immigration francophone à Sudbury. Gracieuseté

« Malheureusement, puisqu’il n’y avait pas de programme, ni d’entente formelle, ni de personne dédiée sur le terrain, on se débrouillait ici et là. »

Embauche de personnel dédié

Si la demande de financement est acceptée, l’organisme obtiendra des fonds qui lui permettront, notamment d’embaucher deux personnes à temps plein affectées au programme.

« On pourra faire des ententes avec des hôtels, avec des propriétaires de maisons déjà dans la région pour avoir quelques maisons toujours prêtes, qu’on peut rapidement aménager. »

« La grande majorité de nos immigrants francophones, je dirai 90 %, proviennent de l’Afrique que ce soit des réfugiés et migrants et plus précisément du bassin d’Afrique de l’Ouest », note-t-il en citant le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Congo ou encore le Cameroun.

Celui qui est à la tête de l’organisme ayant fêté ses 25 années d’existence espère obtenir près de 350 000$ pour le projet dont l’approbation devrait arriver cet automne.

Communauté francophone accueillante

Selon le Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord (RSIFNO), un des atouts majeurs de Sudbury pour l’implémentation de ce programme reste le programme de Communauté francophone accueillante (CFA).

« Nous ne devons pas oublier que Sudbury est une communauté francophone accueillante et les objectifs du projet permettent de consolider les capacités de la communauté francophone afin d’accueillir des réfugiés et les intégrer selon leurs besoins », insiste Ines Bouguerra, agente de développement socio-économique au RSIFNO pour la région de Sudbury.

Ines Bouguerra juge que le CIFS saura offrir aux réfugiés des services essentiels immédiats dans les quatre à six
semaines suivant leur arrivée. Gracieuseté

La nouvelle CFA a d’ailleurs été annoncée ce mercredi matin, il s’agira du district de Cochrane incluant les villes de Hearst, Kapuskasing, Timmins, Geraldton, Smooth Rock Falls, ou encore Moonbeam.

Selon le rapport 2023 sur les résultats en matière d’établissement d’IRCC, le Canada a reçu, entre 2021 et 2022, 17900 réfugiés réinstallés et ayant reçu de l’assistance. Les cinq principales nationalités des clients du PAR sont l’Afghanistan, la Syrie, l’Érythrée, l’Iraq et la Somalie.

Dans le Nord ontarien, le PAR existe à Sault Ste. Marie et à Thunder Bay, mais il ne vise pas l’accueil de réfugiés francophones.