Cochrane, Cornwall et London sélectionnés pour l’accueil de nouveaux arrivants francophones
Cornwall, London et plusieurs villes du Nord de l’Ontario comme Hearst et Timmins ont été sélectionnées par le gouvernement fédéral comme les nouvelles villes ontariennes s’ajoutant au programme des communautés francophones accueillantes.
Mercredi, le ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a dévoilé l’identité de dix nouveaux endroits dans le cadre du programme des communautés francophones accueillantes. Parmi celles-ci, trois sont en Ontario, soit London, le district de Cochrane et Cornwall, qui s’ajoutent à Hawkesbury, Sudbury et Hamilton qui font partie du programme depuis quelques années.
Le district de Cochrane est en fait une compilation de l’ensemble des villes qui se situent le long de la Route 11 comme Hearst, Kapuskasing, Timmins Geraldton, Smooth Rock Falls, Moonbeam, etc.
Ce programme vise à appuyer l’accueil et l’établissement des nouveaux arrivants d’expression française dans ces communautés. L’accueil est géré par des organisations francophones locales, le but étant de favoriser la création de liens et le développement d’un sentiment d’appartenance des nouveaux arrivants à leur communauté d’accueil. Pour ce faire, chaque communauté reçoit un financement annuel de la part d’IRCC qui varie en général entre 100 000 et 500 000 $.
« La promotion du français est primordiale pour nous. En accueillant des immigrants francophones et en les appuyant dans leur processus d’intégration, nous contribuons à la revitalisation de ces communautés, tout en comblant leurs besoins en matière de main-d’œuvre qualifiée », a indiqué par voie de communiqué le ministre de l’Immigration Marc Miller.
Ce dernier était d’ailleurs à Chéticamp en Nouvelle-Écosse mercredi pour faire cette annonce, la région acadienne de l’Atlantique ayant été choisie parmi les dix nouvelles communautés francophones accueillantes. Cela porte leur total à 24 à travers le pays, dans le cadre de ce programme d’accueil et d’établissement de nouveaux arrivants francophones existant depuis 2018.
Outre en Ontario et Chéticamp, les nouvelles régions désignées sont au Nouveau-Brunswick (Belle-Baie, Caraquet, Restigouche-Ouest), Manitoba (Rivière-Rouge), Colombie-Britannique (Nanaimo) et Saskatchewan (Prince Albert).
Politique en immigration francophone
Cette annonce est liée à la nouvelle Politique en immigration francophone adoptée par le gouvernement Trudeau au début de 2024. Dans celle-ci, le fédéral se donne comme objectif d’accueillir 6 % d’immigrants francophones hors Québec en 2024, 7 % en 2025 et 8 % en 2026.
Jusqu’à présent en 2024, c’est 5,43 % des nouveaux arrivants d’expression française qui se sont établis dans une province canadienne hors du Québec, selon les données de IRCC.
Avec sa politique, le gouvernement affirme vouloir mettre l’accent sur le recrutement à l’étranger, notamment par la venue de travailleurs en provenance de secteurs d’activités spécifiques, afin de pallier des pénuries de main-d’œuvre. La politique a justement une composante économique, elle qui comporte un programme dédié à l’immigration économique francophone.
Derrière cette politique, intégrée dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles en juin 2023, l’idée est de rétablir le poids démographique des francophones hors Québec à 6,1 %, comme c’était le cas en 1971, et qui est à 3,3 % aujourd’hui, selon les plus récentes données du recensement de 2021. Seul à deux reprises depuis 2001, le fédéral a atteint son objectif d’immigration francophone de 4,4 %, soit en 2022 et 2023.
Une étude menée par le Commissariat aux langues officielles estimait que les échecs consécutifs de cette cible en immigration francophone hors Québec ont contribué au déclin du français au pays. Au pays, le poids des francophones est passé de 22,2 % en 2016 à 21,4 % en 2021.