Tests linguistiques : l’AEFO dénonce toujours un « échec »

Le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, Carol Jolin.
Le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, Carol Jolin. Archives ONFR+

OTTAWA – La méthode du Test provincial de compétences linguistiques (TPCL) reste toujours une aberration pour l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO).

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Un échantillonnage plus qu’un test à grande échelle sur tous les élèves, le syndicat des enseignants franco-ontariens maintient en entrevue à #ONfr sa position. Un point de vue déjà défendu depuis des années par le président du syndicat, Carol Jolin, et ses prédécesseurs.

Réunies fin mai en congrès à St-John’s à Terre-Neuve, les présidences provinciales et territoriales de l’éducation au Canada, incluant l’AEFO, ont lancé « un appel à l’action ». Les tests standardisés ont de nouveau été au cœur des discussions.

« Cela permettrait de faire des millions d’économies qui pourraient être réinvesties dans l’enfance en difficulté », soutient M. Jolin. « De plus, ces tests font des comparaisons entre les systèmes scolaires, sans tenir compte du milieu même d’où viennent ces jeunes. »

Des mathématiques aux compétences linguistiques, les élèves de 3e, 6e, 9e et 10e année doivent passer ces examens qui servent notamment à faire un contrôle de leurs connaissances et à classifier les écoles de la province.

Les élèves dans toutes les régions de la province doivent faire le TPCL, qui a lieu annuellement à la fin du mois de mars. Des examens directement sous le joug de l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE), un organisme indépendant.

L’OQRE se défend

Joint par #ONfr, l’OQRE a défendu la méthode de ses tests. « Ils représentent un avantage pour toute la population », a souligné Ginette Rainville, agente d’éducation pour l’organisme. « Avec un échantillonnage, les équipes dans les écoles ne peuvent pas tout analyser et aider les élèves à risque. »

Pour la responsable, ces tests permettent au ministère de l’Éducation de lancer des « initiatives particulières » pour les élèves en difficulté. Par exemple, un accompagnement plus précis en mathématiques. « Nous faisons au cas par cas suivant les écoles. »

Dans un communiqué publié mardi 13 juin, l’OQRE a mis en avant cinq écoles de la province dont deux francophones (l’école élémentaire publique Charlotte-Lemieux à Ottawa et l’école élémentaire catholique Saint-Noël-Chabanel de Toronto). La raison? La création dans ces établissements de programmes de mathématiques « qui aident les élèves à exceller ».

Le modèle pour l’AEFO reste en tout cas celui du gouvernement de l’Alberta qui a instauré des tests par ordinateur en 2013. « Les résultats servent à une démarche pédagogique plus ciblée durant l’année scolaire », illustre M. Jolin.

« La pensée critique et la créativité », ne sont prises en compte dans les tests de l’OQRE, d’après l’AEFO. Pour le syndicat, il serait nécessaire de faire la place aux élèves afin qu’ils aient leur mot à dire sur ce qui les engagent et les motivent.

La moyenne provinciale de réussite au TPCL était de 88% en 2015, selon les données de l’OQRE.