De gauche à droite: Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones et présidente du Conseil du trésor, Richard Kempler, directeur général de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), Régis Michaud, président fondateur de RM Recruitment international, Guillaume Rachline, vice-président finance de Walmart Canada. Crédit image: Sandra Padovani

TORONTO – Pour la dernière conférence de la 17e édition du Toronto Global Forum, le bilinguisme français-anglais, comme ingrédient de réussite en Ontario et au Canada, était au cœur des débats. Modéré par la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney, le panel a abordé notamment la stimulation de la compétitivité et du développement des entreprises par l’amélioration de leur capacité linguistique.

Le Toronto Global Forum, créé en 2006, rassemble pendant trois jours de conférences des leaders du monde des affaires autour des enjeux, défis et opportunités de l’économie mondiale d’aujourd’hui.

Ce panel Leveraging French bilinguism in the talent war (Tirer parti du bilinguisme français dans la guerre des talents), le premier de la ministre en tant que modératrice, a donné notamment la parole à Richard Kempler, directeur général de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA).

« Au début, au moment de la création de la FGA, on ne connaissait pas l’échelle de l’économie francophone en Ontario », a-t-il déclaré, rappelant que les 600 000 francophones et bilingues de la province, soit 1,5 million de personnes en tout, contribuaient désormais à hauteur de 12 % du PIB de l’Ontario, soit 80 milliards de dollars.

« Il y a maintenant 300 000 emplois tous confondus à pourvoir, sur l’ensemble des postes de la province, et il manque une main-d’œuvre bilingue dans tous les secteurs. »

« Les deux tiers de la communauté francophone sont issus de l’immigration. Nous devons aussi pouvoir accueillir les familles et les retenir avec un système adéquat », a-t-il expliqué.

Caroline Mulroney a mentionné qu’un des enjeux du Conseil du trésor, dont elle a pris la présidence lors du dernier remaniement ministériel, est de pouvoir recruter des employés bilingues dans un bassin restreint.

« C’est également le rôle de notre gouvernement de soutenir les petites et moyennes entreprises en français en comblant les manques et de faire en sorte que l’écosystème soit là pour eux. »

Le panéliste Régis Michaud, président fondateur de RM Recruitment international, a mentionné qu’avoir des employés bilingues était un énorme avantage dans les affaires.

Selon lui, le meilleur moyen d’attirer des travailleurs francophones qualifiés vers les entreprises où le français est la langue minoritaire est de leur offrir une formation linguistique solide avant de venir au Canada, un processus également important dans le recrutement d’anglophones en venant au Canada avec l’apprentissage du français.

Guillaume Rachline, vice-président finance de Walmart Canada, a ajouté que le bilinguisme dans le commerce était stratégique, car il permettait de mieux comprendre culturellement le marché et les communautés, tout en travaillant localement, mais aussi internationalement avec les pays francophones.

« Pour le côté purement transactionnel, les Chat GPT et autres outils de traduction pourraient suffire, mais ils ne remplaceront jamais les nuances culturelles et le contact humain. »

« Le bilinguisme donne une chance de plus de mobilité aux personnes, plus d’opportunités à travers le monde », a renchéri Mme Mulroney en fin de panel.

« Avec une population francophone grandissante, dans 20 ans, le besoin de parler une seconde langue sera encore plus pressant. Si on embauche en premier lieu pour une expertise et un savoir-faire, le français est un avantage certain. Le futur est prometteur pour les francophones », a conclu Richard Kempler.