Transferts en santé : l’Ontario et le fédéral signent un accord

Justin Trudeau et Doug Ford lors d'une rencontre à Queen's Park le 30 aôut. Gracieuseté: Adam Scotti/ Cabinet du Premier ministre

OTTAWA – Le gouvernement fédéral et l’Ontario ont conclu une entente concernant les transferts en santé, le gouvernement Ford devenant ainsi la première province à signer un tel accord.

En début de mois, Ottawa avait annoncé que sa part de transferts en santé augmenterait à 196 milliards de dollars, dont 46 milliards en nouveau financement. Ce matin, les deux paliers de gouvernement se sont entendus sur les sommes qui seront accordées à la plus grosse province canadienne pour son système de santé. L’Ontario touchera au total 74 milliards de dollars sur 10 ans.

De ce lot, 8,4 milliards de dollars proviennent d’une entente bilatérale, qui devront être investis dans des buts précis, comme la réduction du temps d’attente pour les chirurgies, l’augmentation des médecins de famille ou encore le partage de données avec Ottawa.

Ottawa enverra aussi une enveloppe de deux millions de dollars dans l’immédiat aux provinces et territoires et de ce lot. L’Ontario touchera 776 millions de dollars prochainement.

Une réforme de la santé en Ontario orientée vers le privé

La ministre de la Santé de l’Ontario Sylvia Jones a annoncé ce mardi le projet de loi de réforme de la santé en Ontario avec notamment le recours aux cliniques privées pour les interventions de routine de type cataracte, genoux ou hanches pour réduire les temps d’attente et l’arriéré chirurgical provoqué par la pandémie.

Malgré certaines garanties de la part du gouvernement telles que la couverture de ces interventions par la carte de Santé, cette annonce a provoqué des réactions violentes de la part de l’opposition qui craint des frais cachés et le creusement des inégalités en santé. La porte-parole en santé du Nouveau Parti démocratique (NPD) France Gélinas parle d’une étape qui va rompre avec l’identité canadienne en santé soit de « ne pas avoir besoin d’argent pour les soins dont on n’a besoin ».

Ottawa, dont les transferts en santé comportent des conditions, a évoqué dans un communiqué la volonté de contrôle de la gestion du système de santé provincial.

« Nous nous acquitterons de notre responsabilité commune de faire respecter la Loi canadienne sur la santé, qui protège l’accès de la population aux soins de santé en fonction de leur besoin et non de leur capacité de payer. »

Article écrit en collaboration avec Sandra Padovani.