Transferts en santé : Ford et les premiers ministres à Ottawa pour rencontrer Trudeau
OTTAWA – Doug Ford et les premiers ministres des provinces et territoires sont arrivés ce lundi à Ottawa en vue de leur rencontre avec Justin Trudeau et le fédéral mardi. Une session de quelques heures est prévue entre le premier ministre canadien et ses homologues provinciaux.
Doug Ford, contrairement à certains de ses collègues, ne s’est pas adressée aux médias avant de faire son arrivée dans la capitale fédérale. Le premier ministre ontarien est arrivé en milieu de journée, mais il a rencontré le maire d’Ottawa Mark Sutcliffe. Doug Ford avait ouvert la porte aux conditions d’Ottawa – le partage de données sur le système de santé – il y a quelques semaines.
Les premiers ministres ont tous affirmé ne pas savoir ce qu’allait comporter l’offre d’Ottawa.
« On va voir le montant. On a demandé sans condition, mais on va savoir ça demain… Je vais attendre à demain avant de vous dire si je suis pessimiste ou optimiste », a lancé François Legault à son arrivée à Ottawa.
Ottawa assure qu’il sortira le chéquier.
Divers médias ont rapporté que les provinces auraient sur la table une augmentation des transferts de santé d’une durée de 10 ans. Une entente générale serait signée par tous les provinces et territoires et Ottawa paraphera ensuite des accords individuels avec les provinces, en fonction des besoins spécifiques de chacun, rapporte le Globe & Mail. Des accords ne seront pas signés cette semaine, mais mettent plutôt la table pour une signature dans les prochaines semaines, ont prévenu Ottawa et les provinces.
Justin Trudeau avait parlé dans les dernières semaines de demain, comme « une rencontre de travail où nous allons présenter notre vision, pour comment on peut avancer ensemble ».
« Nous allons être là avec plus d’argent », a évoqué le premier ministre, lundi, avant la période des questions.
« Je pense aussi que c’est important de parler de données et de résultats, mais évidemment ça va être fait de façon flexible en respectant les champs de compétence des provinces », a-t-il poursuivi. « On va parler de comment on peut aider évidemment pour le long terme comme on a toujours dit, mais on espère avec de l’aide que les Canadiens vont sentir dans le court terme aussi parce qu’il y a énormément de gens qui veulent des meilleurs services de soins de santé. »
Alors que les temps se font durs et que plusieurs, dont le chef conservateur Pierre Poilievre, appellent Ottawa à être prudent avec ses finances, M. Trudeau maintient ne pas vouloir agir de façon « irresponsable ».
« Mais nous allons être là pour les priorités des Canadiens, dont le système de santé, dont la préparation de l’économie de l’avenir qui fonctionne pour tout le monde », contrebalance-t-il.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh appelle de son côté Ottawa à ne pas augmenter les transferts en santé aux provinces, comme l’Ontario, si l’argent est destiné aux privées. L’Ontario a récemment annoncé que certaines chirurgies comme aux hanches seraient assurées par le privé.
« Ça ne règle pas nos problèmes dans le système de santé. Le problème dans le système de santé est le manque de travailleurs. Justin Trudeau a un choix, est-ce qu’il va investir plus dans notre système de santé publique et régler la crise ou il va laisser les provinces investir dans le système à but lucratif et empirer les choses? »