À Ottawa-Gatineau, en 2021, 10 % des personnes travaillant à domicile utilisaient principalement le français au travail et 84,5 % l’anglais. Source : Canva

La hausse du travail à la maison, amorcée en 2020 avec le début de la pandémie de COVID-19, signifie que de plus en plus de travailleurs utilisent l’anglais en milieu de travail, révèle une étude de Statistique Canada.

Les travailleurs à domicile correspondaient à 7,4 % des Canadiens en 2016, un nombre qui a augmenté à 24,3 % en 2021, soit près du quart. Statistique Canada a utilisé pour cette étude, les travailleurs en provenance d’Ottawa-Gatineau, Montréal et Moncton, trois régions où l’on retrouve un usage important à la fois de l’anglais et du français au travail.

Au pays, les personnes qui travaillaient à domicile (81,7 %) au Canada utilisaient un peu plus souvent l’anglais comme langue de travail principale que les autres travailleurs (75,6 %).

À Ottawa-Gatineau, 10 % des personnes travaillant à domicile utilisaient principalement le français au travail (contre 22,1 % des autres travailleurs) et 84,5 % utilisaient principalement l’anglais (contre 73,3 %). L’utilisation des deux langues officielles était toutefois plus répandue chez les travailleurs à domicile (31,1% contre 23,4 %), note l’étude.

L’organisme fédéral explique que ceux qui travaillent de chez eux sont principalement concentrés dans le secteur des services professionnels scientifiques et techniques, dans la finance et les assurances, en plus de l’industrie de l’information et culturels. Plus de la moitié des salariés de ces secteurs travaillent à domicile, soit entre 55 % à 57 %. Cela expliquerait que le travail à domicile varie en fonction des caractéristiques des emplois ainsi que des caractéristiques linguistiques des travailleurs, car les membres de ces professions étaient plus susceptibles d’utiliser l’anglais ou d’être bilingues.

D’un autre côté, moins de 10 % de ceux étant employés dans l’industrie de la construction, du transport ainsi que de l’hébergement et de la restauration travaillaient de leur domicile. Ces secteurs étaient donc plus susceptibles d’avoir une utilisation du français au travail.

Le fait de travailler pour un employeur situé à l’extérieur de notre région d’habitation, comme un employeur américain, pourrait aussi faire augmenter l’utilisation de l’anglais au travail.

« Toutefois, la prise en compte de ces facteurs ne permet pas d’expliquer entièrement le fait que les personnes travaillant à domicile à Moncton, Montréal et Ottawa-Gatineau utilisent plus souvent l’anglais comme langue principale au travail, comparativement aux autres travailleurs », peut-on lire comme constat dans cette étude.