Trois ans de pandémie : des chiffres qui interpellent
Le 17 mars 2020, l’Ontario emboitait le pas au gouvernement fédéral et déclenchait à son tour l’état d’urgence et son train de mesures visant à contrecarrer la propagation de la COVID-19. Trois ans plus tard, jour pour jour, que faut-il retenir de ce cataclysme sanitaire?
Plus de 16 000 décès
La COVID-19 a fait 16 217 morts en Ontario depuis le début de la pandémie. Seul le Québec surpasse ce chiffre avec plus de 18 000 décès. 51 600 personnes ont succombé au virus à l’échelle du pays, quand on compte près de sept millions de décès à travers le monde. Les États-Unis à eux seuls déplorent plus d’un million de morts.
Depuis le début de la pandémie, ce sont près d’1,6 million de cas qui ont été déclarés positifs en Ontario, 4,6 millions au Canada. Au cours des dernières semaines, l’Ontario est toutefois la province qui engrange le plus grand nombre de cas et de décès.
20 fois plus de morts sans mesures sanitaires
Sans les mesures de santé publique telles que les fermetures, les restrictions de voyage, le traçage de contacts ou encore le port du masque, les experts estiment que le nombre de décès au pays aurait pu être 20 fois supérieur. Leurs projections les plus sombres indiquent 800 000 morts.
Les hospitalisations, quant à elles, auraient été multipliées par 12, atteignant 2 millions (au lieu de 150 600 dans la réalité). Les cas auraient atteint jusqu’à 34 millions, soit dix fois que ce que la province a connu.
81 % de vaccinés
Quatre Ontariens sur cinq ont reçu leurs deux doses de vaccin, la moitié de la population a opté pour une troisième dose. À l’Échelle du pays, c’est 82 % de vaccinés avec deux doses, ce qui expliquerait en partie une mortalité relativement faible, comparée à d’autres pays. Cela représente plusieurs millions de doses.
Les autorités de santé ontariennes continuent de recommander à la population âgée de moins de 65 ans de recevoir une dose de rappel six mois après la dernière dose reçue ou après une infection à la COVID-19. Un intervalle réduit à trois mois chez les personnes à risque de présenter une forme grave, afin de fournir une protection optimale pendant la saison des maladies respiratoires.
Moins de 40 000 tests par semaine
Le nombre de tests ne cesse de diminuer en Ontario depuis un an. En février, il avoisinait les 40 000 par semaine, une barre qu’il n’atteint plus en mars. Environ 11 % s’avèrent positifs. On est loin des pics à 100 000 tests PCR par jour qu’assurait le réseau provincial de dépistage.
Plus de 170 centres d ’évaluation, plus de 200 pharmacies et des installations mobiles ont tenu cette cadence au plus fort de la pandémie et envoyé des échantillons aux laboratoires capables de fournier des résultats en 48 heures à 75 % des patients.
Des trousses de dépistage antigénique rapide sont toujours accessibles gratuitement aux Ontariens. Ce sont des tests faciles à utiliser qui détectent certaines protéines du virus pour confirmer sa présence, avec des résultats en 15 minutes à peine.
27 semaines de fermeture d’écoles
Entre mars 2020 et janvier 2022, les écoles de l’Ontario ont été fermées pendant 27 semaines, davantage que dans toute autre juridiction canadienne et dans la plupart des pays européens. Ces fermetures ont eu des impacts considérables sur la santé mentale des élèves mais ont aussi mis en tension le personnel éducatif face au défi de l’enseignement à distance. Ces fermetures auraient permis dans le même temps de limiter les éclosions et la transmission du virus dans des périodes de vague épidémique.
Tout au long de la crise sanitaire, les syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves n’ont cessé d’alerter le gouvernement pour garantir la sécurité en milieu scolaire mais aussi améliorer l’enseignement à la maison qui a requis de la part des personnels scolaires une forte adaptation et de la créativité dans la livraison des cours.
47 décrets et des milliards d’investissement
Le gouvernement ontarien aura émis 47 décrets liés à des restrictions de rassemblement, à la santé, la sécurité au travail et dans les écoles. Dans la première année de pandémie, la province a injecté 7 milliards de dollars en ressources pour le système de santé et en soutien direct pour la population et les emplois.
Cet investissement a été porté à 16,3 milliards de dollars en 2021, particulièrement pour soutenir les efforts de vaccination et améliorer les conditions de vie des foyers de soins de longue durée. Un effort qui a autant consisté à accroître le nombre de places qu’à tenter d’attirer plus de personnel de soin, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Cela s’est poursuivi en 2022-2023 avec 3,3 milliards de dollars supplémentaires pour les hôpitaux, que ce soit en termes de construction ou modernisation d’infrastructures, avec à la clé un objectif de création de plus de 3 500 lits d’hôpital.
Plus de 70 % des ressources de santé publique réaffectées
Tant en 2020 qu’en 2021, 74 à 78 % des ressources des agences locales de santé publique ont été réaffectées à la lutte contre la COVID-19. Presque tous les autres services de santé publique ont dû être arrêtés ou reportés. Les hôpitaux eux aussi ont dû massivement se focaliser sur le traitement des cas de COVID-19, provoquant des retards dans les chirurgies non urgentes.
Cette charge soudaine a amené à se poser la question du maintien à domicile et à investir dans ce que l’on appelle les soins à domicile et en milieu communautaire dans le but de réduire le fardeau des hôpitaux et des services de soins de santé de couloir. Il reste encore un long chemin à faire dans ce domaine conviennent les experts.