Trois Ontariennes parmi les dix personnalités de l’année de la francophonie canadienne 2020
Dans une année marquée par la COVID-19, trois Ontariennes ont été choisies dans le palmarès des personnalités influentes de la francophonie canadienne 2020. La professeure Linda Cardinal, la Franco-Torontoise et cheffe du Parti vert du Canada, Annamie Paul, et la députée Natalia Kusendova sont les représentantes de la province.
Pour la chercheuse Linda Cardinal, c’est un retour sur cette liste, elle qui y avait figuré en 2017. En 2020, la professeure de l’Université d’Ottawa a été nommée directrice régionale des Amériques au sein de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), en plus de recevoir la médaille de l’Ordre de la Pléiade.
« Sur le plan personnel, ça été une très belle année à bien des égards. J’ai aussi fini mon mandat à l’Université de l’Ontario et, en rejoignant l’équipe régionale de l’AUF, j’ai porté mon engagement envers la francophonie ontarienne et canadienne à l’international. Ça été une belle année, mais aussi un défi de créer du lien à travers les écrans de façon très intense. Je travaille avec une équipe formidable en développant des rapports formidables, mais je ne peux pas être là devant eux ou prendre un café. 2020 aura été une année de grands apprentissages, mais une belle année de réalisations sur le plan personnel », a affirmé Mme Cardinal, en entrevue avec ONFR+.
La députée de Mississauga-Centre Natalia Kusendova est apparue, quant à elle, sur le radar de nombreux Franco-Ontariens à la fin de 2020 avec son populaire projet de loi 182 reconnaissant le drapeau franco-ontarien comme emblème officiel de la province.
Elle a aussi été nommée adjointe parlementaire à la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney. Mme Kusendova a également revêtu sa blouse d’infirmière au début de la pandémie pour donner un coup de main à l’hôpital général d’Etobicoke.
« Quand on a demandé aux infirmières retraitées ou étudiantes de venir renforcer la première ligne, j’ai estimé que je devais faire ma part », avait lancé la députée au micro d’ONFR+, en septembre.
L’avocate franco-torontoise Annamie Paul aura, quant à elle, fait tomber plusieurs barrières en étant nommée cheffe du Parti vert au début du mois d’octobre. Première femme noire et juive à être élue à la tête d’un parti fédéral, cette francophone succède à Élisabeth May qui avait souvent été critiquée pour son faible français par le passé.
« Je pense que c’était très important pour nos membres, y compris unilingues, d’avoir un chef capable de communiquer avec les communautés francophones du Québec et de tout le pays. Je veux que les francophones se sentent bienvenus chez nous, dans leur langue », avait indiqué la politicienne à ONFR+.
LES DIX PERSONNALITÉS DE FRANCOPRESSE POUR 2020 :
Ontario : Linda Cardinal (professeure), Natalia Kusendova (politicienne), Annamie Paul (politicienne)
Nouveau-Brunswick : Michel Doucet (avocat), Xavier Gould (artiste), Ronald Cormier (président de Pépére Boîte à Lunch)
Île-du-Prince-Édouard : Heather Morrison (médecin-hygiéniste)
Yukon : Brendan Hanley (médecin-hygiéniste), Jean-Sébastien Blais (président de la Commission scolaire francophone du Yukon)
Alberta : Sheila Risbud (présidente de l’ACFA)
Une année marquée par le coronavirus
La preuve que la COVID-19 aura occupé l’actualité cette année, deux docteurs se sont faufilés dans le palmarès de Francopresse. Tout d’abord, la médecin-hygiéniste en chef de l’Île-du-Prince-Édouard, Heather Morrison, et Brendan Hanley du Yukon.
Mme Morisson a pris les devants en français à de multiples reprises ne ménageant pas les messages à la population dans la langue de Molière. Elle a souvent pris elle-même l’initiative de s’adresser à la population en français. Le réseau de santé Î-P-E l’a récompensée pour ses efforts en français avec le prix honorifique Étoile Santé.
Au Yukon, Brendan Hanley s’est démarqué en étant l’une des seules figures du gouvernement à s’adresser à la population en français pendant la pandémie. Il est aussi un membre influent du monde de la santé en français à travers le pays et dans les territoires.
L’année du Nouveau-Brunswick
2020 aura été une année importante pour le Nouveau-Brunswick avec trois noms au sein du classement choisis par divers membres des médias.
L’avocat Michel Doucet aura vu sa longue carrière en langues officielles être récompensée. Reconnu comme l’une des voix les plus populaires en langues officielles dans la province de l’Atlantique, il a obtenu la médaille de la Gouverneure générale en 2020 pour illustrer l’ensemble de l’œuvre de sa carrière à protéger les droits linguistiques.
Personnage connu au niveau communautaire, Ronald Cormier a été récompensé par les panélistes pour son œuvre auprès de la population plus démunie dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick. Avec son organisme Pépère Boîte à lunch, il a notamment amassé près de 50 000 $ pour les plus démunis avec son organisation qui a été reconnue comme organisme de bienfaisance par l’Agence du revenu du Canada.
De son côté, Xavier Gould a été sélectionné par les juges en raison de son année faste dans l’art du drag. L’artiste du Nouveau-Brunswick écrit aussi une pièce de théâtre francophone visant à rassembler les francophones de l’Acadie aux voix des communautés LGBTQ+. Xavier Gould a aussi participé, cette année, à la série documentaire de la CBC Canada’s Drag en tant que francophone.
Sauver le campus Saint-Jean
Grandement impliquée dans le dossier du Campus Saint-Jean, la présidente d’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) Sheila Risbud a été occupée, cette année, dans sa bataille pour préserver le seul campus postsecondaire francophone en Alberta.
Son engagement contre les compressions budgétaires du gouvernement provincial a attiré l’attention à travers le pays. La première année aura démarré sur les chapeaux de roue pour celle qui est entrée en poste à la fin de 2019.
Un peu plus au Nord, au Yukon, les efforts en 2020 du président de la Commission scolaire francophone du Yukon, Jean-Sébastien Blais, ont profité aux francophones du territoire.
L’organisme de M. Blais a notamment remporté sa bataille devant les tribunaux pour obtenir la pleine gestion scolaire de l’éducation en français au Yukon. De plus, les efforts du président auront permis l’ouverture du Centre scolaire secondaire Paul-Émile-Mercier ayant accueilli près de 80 élèves francophones.