Un chercheur francophone reçoit 9 M$ pour ses recherches sur le variant Omicron

Dr Marc-André Langlois, professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et directeur général du réseau CoVaRR-Net. Gracieuseté

Annoncés le 16 décembre 2021, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont renouvelé le financement de 9 millions de dollars accordé au Réseau de réponse rapide aux variants du coronavirus (COVARR-NET). Dirigé par le professeur franco-ontarien Marc-André Langlois, COVARR-NET travaille sur les variants de la COVID-19 et les impacts de ces derniers au sein de la population canadienne.

Pour ce professeur émérite de l’Université d’Ottawa, les fonds alloués par l’IRSC vont permettre d’intensifier la collaboration entre les chercheurs nationaux et internationaux en vue de trouver des solutions efficaces pour vaincre la maladie.

Virologue moléculaire ayant une formation en microbiologie et en immunologie, le Dr Marc-André Langlois est aussi un professeur titulaire à la Chaire de recherche du Canada en virologie moléculaire et immunité intrinsèque. Membre du Collège de la Société royale du Canada, le Dr Langlois détient le rôle de directeur général du Réseau de réponse rapide aux variants de coronavirus (CoVaRR-Net) depuis sa mise en place en mars 2021.

L’organisme a pour mandat de coordonner, faciliter et accélérer la recherche à réponse rapide dans l’ensemble du Canada concernant les variants, comme leur transmissibilité accrue, leur probabilité de causer des cas graves de la COVID-19 et leur résistance aux vaccins.

Selon le Dr Langlois, cette enveloppe de 9 millions de dollars permettra de poursuivre les recherches sur la maladie, mais plus précisément, l’influence des facteurs environnementaux sur les nombreuses mutations du virus.  

« Les scientifiques du monde entier ont vu à quel point il est important de partager rapidement les découvertes et de collaborer avec des chercheuses et chercheurs de diverses disciplines pour étudier les variants du SARS-CoV-2 sous différents angles. Ce financement renouvelé des IRSC permettra à notre réseau de poursuivre ces travaux cruciaux, surtout à un moment où le variant Omicron soulève beaucoup d’inquiétudes », déclare-t-il.

Les recherches sur Omicron viennent tout juste de débuter

Depuis la détection du variant Omicron le 28 novembre, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter. D’après le docteur Langlois, en raison de sa découverte récente sur le sol canadien et le peu d’informations international sur ce dernier, les recherches relatives aux variants sont assez récentes.

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« On ne peut pas conclure sur cela [si le variant Omicron est plus dangereux que le variant Delta]. La plupart des informations que nous avons viennent d’Afrique du Sud pour l’instant. Il faut savoir que là-bas, plusieurs facteurs sociodémographiques sont différents des nôtres », ajoute-t-il.

« L’âge moyen de la population est beaucoup plus base comparativement au Canada. Le surpoids, le diabète et l’hypertension sont eux aussi d’autres facteurs qui rendent la population canadienne plus vulnérable face à cette maladie. »

Selon lui, même si l’on n’est pas encore en mesure de dire si ce variant est plus dangereux que le précédent, il ne faut pas nier le fait qu’il est plus facilement transmissible et pourrait poser à long terme un risque majeur pour la population.

« Ce qui nous a laissés savoir que nous faisions face à un variant particulièrement dangereux, c’est le nombre de mutations dans le variant Omicron. Il y a un très grand nombre de mutations et certaines se trouvent dans les sites récepteurs de la spécule [protéine de surface du virus] qui sont la cible d’anticorps neutralisant. En analysant la séquence immunitaire d’Omicron, on était en mesure de savoir que ce variant poserait des problèmes. Même si on n’est pas en mesure de dire si ce variant est plus dangereux, nous savons qu’il n’est pas plus néfaste que le Delta », explique-t-il

La COVID n’est pas prête de disparaître

D’après le docteur Langlois, les mesures prises en place par le gouvernement sont nécessaires dans le processus de régulation du virus. En nous assurant de la qualité des masques et en évitant de grands rassemblements, nous pouvons réduire la vitesse de propagation du virus.

« Les mesures sanitaires mises en place aident à prévenir la propagation du virus. On s’est rendu compte que la qualité des masques est très importante. Les masques de types KN95 sont plus efficaces notamment avec un variant qui est aussi infectieux qu’Omicron », ajoute-t-il.

Il précise aussi qu’« éviter les grands rassemblements est aussi important, car si dans un événement nous avons un porteur du variant, ce dernier va transmettre plus rapidement ces germes aux personnes aux alentours, même s’ils sont vaccinés ».

Malgré tout, la pandémie n’est pas prête de disparaître. À la vue de l’évolution actuelle de la maladie, les scientifiques travaillent juste à un procédé pour atténuer les effets de celle-ci pour la rendre bénigne.

« L’infection de Coronavirus va toujours demeurer une pandémie. La COVID-19 continuera à infecter tous les pays du monde pendant encore une durée indéterminée. Toutefois, on peut s’attendre qu’avec une population possédant un fort taux d’immunisation, les virus en circulation ne causeront plus de complications sévères. On espère dans un futur proche que le coronavirus puisse présenter des symptômes légers similaires à ceux du rhume », conclut Marc-André Langlois.