Un discours du Trône toujours sans la francophonie
TORONTO – C’est la lieutenante-gouverneure Elizabeth Dowdeswell qui a donné le coup d’envoi à la rentrée parlementaire le 9 août à la 43e législature avec le discours du Trône. Comme à son habitude, la francophonie est le grand oublié de ce discours, il aurait été étonnant de l’entendre différemment.
Bien que ce discours soit – à tout égard – une annonce conventionnelle, c’est aussi l’affirmation des grandes lignes directrices du prochain gouvernement.
La francophonie, pas une priorité
Même si la lieutenante-gouverneure a annoncé les titres de son discours en français, rien dans son allocution n’a fait mention des besoins de la communauté francophone. Plus généralement, quasi toutes les minorités sont oubliées.
Dans ce discours, annonciateur de crises à venir, certainement directives énoncées touchent tous les Ontariens et sont « de véritables défis ne pouvant pas être ignorés ».
« Il n’y a pas de solution facile, mais l’Ontario et le reste du Canada doivent se préparer à la possibilité d’un ralentissement économique à courte échéance. »
Et rajoute, que l’Ontario devra appliquer « une gestion économique prudente dans les mois et années à venir ».
L’inflation, maître mot de ce discours
Le gouvernement réitère les projets promis pendant la campagne électorale dans le but de pallier l’inflation qui fait rage. En expliquant les raisons de ces difficultés, la lieutenante-gouverneure rappelait que l’inflation avait atteint des niveaux jamais vus en presque quatre décennies. « Il n’existe pas de large consensus sur la vitesse à laquelle elle reviendra à des niveaux normaux. »
Combattre l’inflation par l’emploi semble faire partie du plan. « Près de 370 000 emplois ne sont pas comblés. La province fait face à une pénurie générationnelle d’effectifs et son taux de chômage est le plus bas depuis 1989. »
Il est question de routes, des autoroutes, du secteur automobile et notamment dans la construction des batteries pour voitures électriques, promettant de l’embauche. « Votre gouvernement investit une somme historique de 86,6 milliards de dollars. Ils seront répartis sur 10 ans pour construire et agrandir des routes, autoroutes et infrastructures de transport en commun dans tout l’Ontario », souligne Elizabeth Dowdeswell.
L’autre problème : la santé
« C’est le temps de redoubler nos efforts. L’Ontario doit construire un système de soins en santé et maintenir la province au travail. »
Après quelques louanges à propos de la campagne de vaccination en Ontario et de l’accès à de vaccins sûrs et efficaces, le gouvernement promet d’éliminer les exigences « d’expérience canadienne » pour les travailleurs étrangers dans le domaine de la santé. « La province veille à ce que les nouveaux arrivants qualifiés en Ontario soient en mesure de pratiquer les soins dès leurs arrivées. »
Le gouvernement s’engage aussi à subventionner l’apprentissage en école de médecine, « en échange d’un engagement de travailler dans une collectivité sous-desservie après l’obtention du diplôme ».
Comme largement annoncé durant les élections, le gouvernement construira et agrandira des hôpitaux comme à Brampton, Niagara, ou encore Ottawa.
« L’Ontario va construire plus de lits, 30 000 d’ici à 2028 et investira près de 5 milliards de dollars sur quatre ans pour engager plus de 27 000 nouvelles personnes. »
Les mesures phares
« Ces efforts ne pourraient qu’être facilités si le gouvernement fédéral payait sa juste part du financement des soins de santé. L’Ontario demande au gouvernement fédéral d’accroître sa part des dépenses provinciales et territoriales en soins de santé. »
Pour rappel, au début du mois de juillet, les 13 provinces et territoires, ensemble, demandaient du Transfert canadien en matière de santé, un partage permettant à ce que le fédéral participe à hauteur de 35 % – au lieu de 22% – et que les provinces et territoires participent à hauteur de 65 %.
Enfin, le discours de la lieutenante-gouverneure a mentionné l’intention du gouvernement, dans les mois à venir, d’augmenter de 5% les paiements par l’intermédiaire du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées. Cette mesure ne faisait pas partie du budget déposé au printemps.
« En guise de première étape, votre gouvernement a lancé un nouveau programme de tutorat à la grandeur de la province, soutenu par un investissement historique de 175 millions de dollars. »
En moyenne, près de 50 000 étudiantes et étudiants bénéficieront de ce programme chaque semaine.
Une mesure supplémentaire, ajoutée au budget, est la somme additionnelle de 225 millions de dollars sur deux ans, pour des subventions directes aux parents. Un investissement dans le but d’aider au rattrapage scolaire.