Un Franco-Ontarien de Sudbury crée un jeu de société
SUDBURY – Le Sudburois Mathieu Cousineau a conçu un jeu de société au mécanisme pour le moins original. Ayant recueilli près de 22 000 dollars grâce à une campagne de sociofinancement, ce Franco-Ontarien espère commercialiser son jeu dès le mois d’août prochain.
Alors que certains ont choisi l’introspection ou la découverte de nouveaux passe-temps, Mathieu Cousineau, a pour sa part choisi de se lancer tête baissée dans la création d’un jeu de société.
Il raconte avoir toujours aimé les jeux de société, mais s’y être intéressé encore plus avec la pandémie durant laquelle il a commencé à amasser une belle collection.
Mais c’est lorsqu’un de ses amis lui a proposé de travailler sur son jeu qu’il a décidé que le jeune homme originaire de la communauté d’Azilda pourrait à son tour tenter l’aventure.
« Je réfléchissais tout le temps à comment je pouvais changer les règles et inventer des scénarios puis je suis rapidement devenu obsédé par ça », dit-il.
Avec l’aide de cet ami, il décide de commencer la conception de son jeu, Kuipernium, qui prendra quelque deux années de labeur. La partie la plus difficile a été celle consacrée au test du jeu, afin de vérifier que toutes les combinaisons fonctionnent.
Un scénario digne d’un film
Le soleil meurt. Pour sauver notre planète d’une proche apocalypse, deux équipes sont envoyées en mission spatiale au niveau de la Ceinture de Kuiper. Il s’agit de la zone, réelle, de notre système solaire s’étendant au-delà de l’orbite de Neptune.
Ils partent à la recherche du fictif Kuipernium, un matériau puissant qui pourrait s’avérer la solution pour sauver l’Humanité.
« Il n’y a aucun jeu où, lorsque tu joues, ça peut avantager ton adversaire » – Mathieu Cousineau
Le crochet du jeu qui se joue à deux, explique Mathieu Cousineau, est que chaque carte présente un avantage pour soi et son adversaire. Il faut donc faire preuve d’une certaine ruse pour déjouer l’autre joueur.
Questionné à savoir si le jeu pouvait être comparé à un autre existant, l’inventeur affirme que le mécanisme de celui-ci est véritablement unique : « Il n’y a aucun jeu où lorsque tu joues, ça peut avantager ton adversaire. C’est vraiment cette idée qui m’a inspirée à le créer. »
Présenté comme simple à comprendre, ce jeu est accessible à partir de l’âge de 10 ans et dure environ 40 minutes. Si le jeu ne pourra être bilingue, en raison de fonds limités, une traduction en français sera disponible sur internet assure le jeune père de famille.
Une bonne réponse du public
Financer la création d’un jeu de société n’est pas chose facile lorsque l’on débute et qu’on a un budget serré. Heureusement, la magie du net a opéré. C’est grâce à la plateforme de sociofinancement Kickstarter, très populaire pour les jeux de société, que Mathieu Cousineau a pu recueillir une bonne partie des fonds pour lancer son projet.
« On visait un minimum de 8 000$, mais on a reçu 22 414$ à date, c’est vraiment génial », confie-t-il. La plupart des dons viennent d’étrangers et curieux qui ont souhaité appuyer le projet : « Ça nous fait vraiment chaud au cœur que ces gens veuillent nous aider. »
Le rêve? Obtenir jusqu’à 40 000 $, un objectif qu’il veut atteindre d’ici le 22 mars prochain, date à laquelle prendra fin la campagne de sociofinancement.
Les personnes choisissant de faire un don d’au moins 65 $ pourront recevoir un exemplaire gratuit du jeu à leur domicile.
Des critiques positives du milieu du jeu
La réception des influenceurs est elle aussi très positive, plusieurs vidéos et sites internet montrent des avis indépendants sur le jeu qui sont tous très élogieux.
« On aurait pu les payer, mais je voulais vraiment des opinions objectives pour savoir réellement ce que les gens en pensent », assure-t-il.
Plusieurs magasins de la ville du nickel et du reste de l’Ontario se sont montrés très enthousiastes à l’idée de commander des copies du jeu selon M. Cousineau.
Mathieu Cousineau produire et rendre disponibles 1 500 copies du jeu d’ici le mois d’août dans le scénario idéal, ou en octobre le cas échéant.
Celui qui gagne sa vie comme urgentiste n’exclut pas l’idée d’aller plus loin dans l’univers de la création. « Le but c’est de nous occuper et de s’amuser, puis de créer des choses pour que les autres puissent s’amuser aussi, mais si les choses vont vraiment bien, peut-être que ça deviendra plus que ça », finit-il