Estelle Courty Duchon (en jaune) et l'ensemble des employés, partenaires et bénévoles inaugurent officiellement l'ouverture du bureau de Brampton. Photo : Mickael Laviolle/ONFR

BRAMPTON – Le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) a officialisé ce jeudi l’ouverture d’un nouveau bureau à Brampton. Il s’agit du douzième point de service du CFGT, et du deuxième dans la région de Peel. Il vient compléter celui de Mississauga afin de répondre à la demande croissante des francophones de la ville.

Estelle Courty Duchon, présidente-directrice générale du CFGT, a coupé le ruban et inauguré cette antenne située au 60, rue Queen Est, au centre-ville de Brampton. Pour elle, cette ouverture représente un accès facilité aux services pour la communauté.

« C’est vraiment ça notre objectif, a-t-elle confié : faciliter la vie des gens pour qu’ils puissent accéder à des services près de chez eux. Dans la région de Peel, on a un bureau à Mississauga, et les gens nous disaient que ça prend une heure, deux heures parfois, juste pour faire le trajet. Ça n’a pas l’air long à vol d’oiseau, mais une fois dans sa voiture ou dans les transports en commun…

« On entendait un de nos clients tout à l’heure qui parlait de se déplacer avec trois jeunes enfants. Imaginez une ou deux heures de trajet pour, parfois, un rendez-vous qui dure une demi-heure. Ça ne fonctionne pas pour la plupart des gens. »

Le bureau du Centre francophone se trouve au sous-sol du bâtiment nommé « The Mill » dans l’unité L12. Photo : Mickael Laviolle/ONFR

Ce client, c’est Isidore Mbaga Manga. Arrivé du Cameroun il y a moins de deux mois, il a choisi de s’installer à Brampton avec sa femme et ses trois enfants car c’est une ville proche de l’aéroport. Venu au Canada pour travailler comme graphiste, il a bénéficié de l’aide du Centre francophone. Il illustre bien cet objectif de proximité décrit par Mme Courty Duchon.

« Le fait que le Centre francophone soit accessible à Brampton m’a permis de raccourcir mon trajet. Prendre le bus avec les enfants, c’est compliqué. J’en ai trois, donc forcément, au bout d’un moment, quand il faut changer de ligne, c’est un peu difficile. Ici, à Brampton, je prends un seul bus, je descends, et je fais le reste à pied. C’est beaucoup mieux pour nous en tant que famille, pour mieux nous organiser. Avoir accès à ce genre de services près de chez nous, c’est vraiment une bénédiction. »

Une population francophone croissante

L’ouverture de ce bureau répond à deux critères principaux : la croissance de la population francophone à Brampton, et les demandes directes des clients du CFGT, comme l’a expliqué Mme Courty Duchon.

Le CFDG a reçun un certificat de reconnaissance des mains de la représentante de la ville de Brampton. Photo : Mickael Laviolle

Lors du recensement de 2021, Brampton comptait plus de 9 275 résidents francophones, tandis que la région de Peel dans son ensemble en comptait environ 14 800. Des chiffres qui, selon les estimations, seraient encore plus élevés aujourd’hui.

« On espère être capables de servir peut-être 500 à 1 000 personnes par année, ici à Brampton », explique la PDG.

La demande pour des services francophones dans cette région n’est pas nouvelle. Elle était déjà inscrite dans le plan stratégique 2020-2025 de l’organisme. Cependant, le financement nécessaire pour concrétiser ce projet a été obtenu seulement en 2024, grâce à la région de Peel.

« On s’était dit que le jour où on serait capables de le faire – grâce à un financement – on le ferait, parce qu’on savait que le besoin était criant. »

Un système de rotation des services

Le centre offre quatre types de services : l’accueil des nouveaux arrivants, l’assistance en matière de logement, l’aide à l’emploi et le soutien juridique. Tous ces services sont disponibles dans ses trois bureaux, selon un système de rotation.

« L’ensemble des services sont demandés. On commence avec ce qu’on est capables d’offrir sur une base de rotation. Par exemple, on propose des services d’établissement, des services juridiques, et de l’aide pour le logement, détaille Mme Courty Duchon. Le logement, c’est une problématique majeure. Je pense que n’importe qui vivant dans la région du Grand Toronto sait de quoi je parle : c’est l’enfer!

Pour les services de santé, c’est plus complexe. Nous aimerions, un jour, ouvrir une clinique de soins primaires, mais cela nécessite des investissements particuliers. Aujourd’hui, ce n’est pas possible sans la structure appropriée. »

En plus des services d’aide reçus, Isidore Mbaga Manga a souligné le côté humain du CFGT. Photo : Mickael Laviolle/ONFR

Avant même l’ouverture officielle, Isidore Mbaga Manga avait déjà profité des services du nouveau bureau de Brampton.

« Le Centre francophone m’a aidé principalement pour l’emploi. Ils m’ont orienté vers plusieurs séances de recrutement avec des employeurs locaux. Quand on arrive en tant qu’immigrant, on ne pense pas forcément à réaliser son métier de rêve immédiatement. Il faut d’abord trouver un travail pour subvenir aux besoins, acheter une voiture, par exemple.

Ils m’ont aussi aidé sur le plan familial. Ma femme, qui ne parlait pas bien anglais, participe à des séances de discussion en anglais tous les samedis, ce qui l’aide beaucoup. »

Pour Estelle Courty Duchon, un aspect clé de l’expansion des services du CFGT est la collaboration avec les partenaires locaux.

« C’est important de comprendre qu’une organisation ne peut pas tout offrir. Nous proposons des services essentiels à la communauté, mais nos partenaires jouent un rôle tout aussi crucial. Notre mission, c’est de créer ces connexions pour répondre aux besoins des francophones. »