Un retour en force pour le Salon du livre du Grand Sudbury
SUDBURY – Après deux années en ligne, le salon du livre du Grand Sudbury fait son grand retour en présentiel cette semaine, du 5 au 8 mai. Une dixième édition très attendue qui aura lieu à la Place des Arts qui vient d’être inaugurée vendredi dernier. Avec pour thème « Place à l’imaginaire », la programmation du Salon pour cette année est plus remplie que jamais.
Une programmation riche et diversifiée qui se veut une célébration de retrouvailles bien méritées après deux années de pandémie.
« On est vraiment fébriles d’accueillir enfin le public en vrai », lance Geneviève Leblanc, directrice du Salon du livre du Grand Sudbury qui espère accueillir près de 10 000 personnes cette année. Le port du masque demeurera obligatoire sur place, mais les retrouvailles en chair et en os réjouissent les participants.
Il y a deux ans lors de l’éclosion de la pandémie, la formule avait dû être changée en virtuel au dernier moment : « Ce n’est pas la même chose, là en présentiel, on va retrouver cette belle énergie et ce côté très rassembleur et humain que j’aime beaucoup du Salon du livre de Sudbury », confie Véronique Sylvain, responsable de la promotion et des communications aux Éditions David qui fera le déplacement d’Ottawa.
Un événement très attendu aussi de la part des auteurs et autrices locaux tels que Chloé LaDuchesse, poétesse et romancière de Sudbury et invitée d’honneur du Salon : « Rencontrer nos lecteurs en personne après deux ans et rire ensemble ça va être extraordinaire. »
« Il n’y a pas une minute où on peut respirer, il y a tellement de choses à voir » – Chloé LaDuchesse, autrice
Avec une soixantaine d’auteurs et une douzaine d’autres dans la littérature jeunesse présents sur place, cette édition mettra également en valeur la diversité. Un volet de littérature autochtone et un autre présentant celle issue de la diversité culturelle, en mode « par et pour » feront partie des spécificités de cette année, ajoute Geneviève Leblanc.
La part belle aux spectacles
Spectacles multidisciplinaires, lunchs littéraires, 5 à 7, tables rondes, expositions et plus de 80 ateliers en salle de classe sont prévus afin de divertir les amoureux du livre des plus jeunes aux plus matures. Du financement supplémentaire provenant des bailleurs de fonds et de subventions additionnelles liées à la pandémie auront rendu possible cette riche panoplie d’activités pour le dixième anniversaire du Salon.
Avec huit spectacles présentés en l’espace de seulement trois jours, cette édition a des airs de festival. Mme Leblanc se réjouit de pouvoir compter comme président d’honneur de cette édition le célèbre dramaturge, romancier, pianiste et compositeur de chansons Tomson Highway. Celui qui a reçu, entre autres, onze doctorats honorifiques et l’Ordre du Canada va présenter Nagamoona, un cabaret cri, le vendredi 6 mai à 20 h.
Un autre point fort de la programmation est la présentation jeudi 5 mai à 20h30 inédite et exclusive d’Ici Serge Bouchard, spectacle produit par le Festival international de la littérature à Montréal spécialement pour le Salon du livre du Grand Sudbury et qui se veut un hommage vibrant à l’anthropologue, homme de radio et écrivain québécois à l’occasion du premier anniversaire de son décès.
Une première édition « chez nous »
Inaugurée quelques jours plus tôt en grande pompe, la Place des Arts accueillera pour la première fois le Salon du livre de Sudbury pour le plus grand bonheur de la communauté et des participants. Un lieu qui deviendra l’hôte permanent pour les futures éditions du Salon.
Avoir un lieu dédié à la culture francophone comme maison pour le Salon du livre est vu comme une victoire pour Chloé Sainte-Marie, chanteuse et autrice qui participera notamment au lunch littéraire avec Tomson Highway.
« Tout ce qui se passe du côté francophone à Sudbury est non seulement essentiel, mais change les choses donc là c’est la Place des Arts dans le monde francophone des écrivains, c’est extraordinaire », lance-t-elle avec émotion.
« On est enfin chez nous! C’est magnifique. On a de belles installations à la fine pointe de la technologie » savoure Geneviève Leblanc qui évoque la présence entre autres d’un bistro, de salles de spectacles, boites noires, d’une galerie du Nouvel Ontario. Un libraire originaire d’Abitibi viendra appuyer le Salon, mais l’objectif est de fonder une librairie-boutique pour la prochaine édition », nous confie Geneviève Leblanc.
« C’est un moment charnière qu’on vit en ce moment » – Chloé-Sainte-Marie, chanteuse et autrice
Une idée saluée par Chloé LaDuchesse : « On va enfin avoir un lieu où on va pouvoir voir des livres, prendre des livres dans ses mains. C’est bien beau les publications Facebook, mais il y a un contact avec les livres qu’on n’a pas à Sudbury. Avoir cette vitrine et ce lieu va inspirer les futures créations », croit-elle.
Car la vocation du Salon est bien de promouvoir et d’exposer des œuvres littéraires et culturelles, l’objectif est aussi de mousser la vente de livres qui a subi une baisse en raison de la pandémie. « On ne peut pas reposer seulement sur le travail des libraires, on a besoin de salons du livre en présentiel comme Sudbury » détaille Véronique Sylvain.
Le tarif d’entrée au Salon est de 5 $ offrant accès à plusieurs activités gratuites, incluant trois spectacles. Une échelle de tarifs sociaux est également disponible pour les familles à faible revenu.