Une aide des organismes francophones pour les réfugiés syriens

TORONTO – Les francophones se préparent pour l’arrivée des réfugiés syriens qui fuient les violences dans leur pays. Des organismes franco-ontariens veulent mettre leurs efforts en commun pour faciliter leur accueil.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Dans une déclaration commune dévoilée, mercredi 9 décembre, une vingtaine de groupes à l’instar de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), l’Université de Hearst, ou encore de conseils scolaires et d’AFCO locales, se déclarent favorables à un « continuum d’identification et de prise en charge des réfugiés » depuis les camps jusqu’au lieu d’établissement.

Une initiative chapeautée par la Passerelle-IDE qui vient en aide aux néo-Torontois francophones à la recherche d’un emploi. « On parle quand même de 5000 syriens capables de comprendre le français au Québec, et dans un second temps capables de s’installer en Ontario », laisse entendre sa directrice générale Léonie Tchatat.

La lette co-signée par la vingtaine d’organismes affirme effectivement que les réfugiés pourraient chercher à être « soutenus en français », s’il s’agit de la première langue officielle parlée, et ce en plus de la langue arabe.

Ottawa a annoncé clairement son objectif d’accueillir un total de 25000 réfugiés syriens pour les prochains mois. Un chiffre que le gouvernement de l’Ontario espère de 10000, sans que cet engagement ne soit lié au gouvernement fédéral. Plus de 7000 sont quant à eux attendus au Québec.

« Ce n’est donc pas pour aujourd’hui, mais il faut penser dès maintenant à des mécanismes pour accueillir les Syriens qui parlent français. Nous avons besoin d’une concertation à ce sujet », estime Mme Tchatat.

D’ailleurs, le document est formel : « L’éventail de leurs besoins (les réfugiés) est très ample (…) Il nécessitera les appuis d’une ample gamme de prestataires de services francophones. Un outil pour le référencement à l’échelle de la province sera mis au point et offert aux réfugiés ayant besoin de services en français. »

L’enjeu est aussi double. L’intégration des Syriens pourrait représenter un apport non négligeable pour l’immigration francophone, souvent vue comme insuffisante. Et pourquoi pas offrir une main d’œuvre en français.

En dehors de l’Ontario

L’accueil des réfugiés syriens ne se cantonne pas à l’Ontario. La Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) et les coordonnateurs des 13 Réseaux en immigration francophone ont participé, mardi 9 décembre, à une table ronde avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) sur le sujet. La mission : « examiner » l’apport possible des communautés francophones ainsi que les capacités et  initiatives actuelles dans ces communautés.

« Lorsque possible, être accueilli dans une langue qu’il comprend et dans laquelle il peut s’exprimer est, pour un réfugié, extrêmement important pour son bien-être et contribue à la réussite de son installation au pays », fait savoir la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier. « Quand on nous indique que le tiers des réfugiés auront moins de 16 ans, c’est encore plus important d’être en mesure de le faire. »

Quelques milliers de personnes parlent encore aujourd’hui français en Syrie. L’usage de cette langue serait répandu en particulier dans les classes dotés d’un bon niveau d’éducation et de confession chrétienne.