Une foule déjà nombreuse au lancement du Congrès mondial acadien
POINTE-DE-L’ÉGLISE – C’est à quelques heures d’Halifax, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, que le festival d’ouverture du quinquennal Congrès mondial acadien (CMA) a été officiellement lancé. Du 10 au 18 août se tient cette septième édition du rassemblement qui célèbre depuis 30 ans la présence et la culture acadienne des Maritimes. Musique, histoire, folklore et saveurs locales seront mis à l’honneur pour ses quelque 30 000 visiteurs, « Acadiens, amis d’Acadiens, francophones et francophiles ».
Trente ans plus tôt, le premier Congrès mondial acadien (CMA) était célébré pour la première fois dans neuf municipalités du sud-est du Nouveau-Brunswick. Depuis, l’occasion se présente tous les cinq ans pour les Acadiens du monde entier de se réunir pour célébrer leur culture et leur histoire.
Pour cette édition néo-écossaise, les organisateurs estiment que 30 000 personnes prendront part aux 300 activités qui se tiendront dans plusieurs localités des régions de Clare et d’Argyle.
Pour le premier jour à l’Université Sainte-Anne à la Pointe-de-l’Église, si les vents forts et le brouillard ont retardé la programmation, la météo n’a pas entamé la ferveur ambiante.
Ainsi, ce samedi, artistes et artisans ont exposé au marché spécial le Baz’art, organisé avec le Conseil des arts de la Baie. Des concerts étaient prévus durant la journée et en soirée avec des artistes venus de loin, tels que Les Amis du Tech, groupe de fête cajun louisianais, et d’autres venant de tout près, comme Vickie Deveau et Sylvie Boulianne, de la Baie Sainte-Marie, ou Jacques Surette, surnommée « le troubadour de Par-en-Bas, du nom donné à sa région natale située à l’extrême sud de la province.
Les têtes d’affiche de ce festival d’ouverture étaient le trio féminin néo-brunswickois Les Hay Babies ainsi que l’un des artistes qui fait résonner le parlé acajun bien au-delà de la Nouvelle-Écosse, P’tit Belliveau. L’enfant chéri de la Baie Sainte-Marie a invité plusieurs vétérans sur scène tout au long de sa performance, au plus grand plaisir de la foule qui chantait leurs grands succès en chœur.
« Nous voulions vraiment mettre en lumière ce qui se passe actuellement en Acadie et démontrer à quel point notre culture, notre musique et notre communauté sont tellement dynamiques », a souligné Julie Frigault, codirectrice artistique du Festival d’ouverture.
« Nous nous sommes concentrés sur la présentation d’un mélange remarquable d’artistes émergents pour montrer comment – à travers le monde – une jeune génération d’artistes promeut et préserve la culture acadienne à sa manière », a ajouté Jacques Blinn, également codirecteur.
« C’est l’Acadie qui est à l’honneur »
Tout au long du CMA, des réunions de familles acadiennes d’envergure sont organisées, de même que des causeries, lectures et récits sur l’histoire. Les concerts, spectacles et expositions d’art et d’artisanat seront également légion.
L’artiste Zachary Richard présentera notamment la conférence d’ouverture des États généraux « Réveil » de la langue et de l’identité acadienne et francophone, « pour éveiller le public à défendre leur langue et leur identité acadienne et francophone », suivie d’un panel.
Un Sommet des femmes organisé sur trois jours portera la thématique « La force est dans nos racines : de l’épuisement à l’épanouissement », en partenariat avec la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse (FFANE).
La Fête nationale de l’Acadie sera célébrée le 15 août avec de grands noms de la musique acadienne tels que Salebarbes, Zachary Richard, Edith Butler, Lisa Leblanc et beaucoup d’autres, ainsi qu’avec le Tintamarre du CMA.
Un élément symbolique fort pour les Acadiens, du bruit pour représenter la vitalité de la communauté et sa présence malgré la période sombre du Grand Dérangement, la déportation du peuple acadien par les Anglais au 18e siècle.
« Le CMA est très attendu et les gens viennent du monde entier pour y assister, de partout au Canada, des États-Unis, de la France », rappelle la présidente de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) Denise Comeau-Desautels.
« Les gens acadiens se sentent très unis quelle que soit la province dont ils viennent et, durant le CMA, c’est l’Acadie qui est à l’honneur », conclut celle-ci, se réjouissant de la récente reconnaissance par la Nouvelle-Écosse du mois d’août comme Mois du patrimoine acadien.