Stacy Sathaseevan prendra la relève à titre de présidente intérimaire de l’Université Thorneloe, à compter du 1 juin, devenant la première femme à occuper ce rôle. Source : LinkdIn

SUDBURY – Le Conseil des gouverneurs de l’Université Thorneloe vient d’annoncer la nomination de Stacy Sathaseevan à titre de rectrice intérimaire à compter du 1er juin prochain. Il s’agit non seulement de la première femme mais aussi de la première francophone à la tête de l’établissement.

« Je suis fière de porter ces titres », confie à ONFR celle qui est née dans une famille bilingue à Holtyre, une municipalité située à l’Est de Timmins.

« Cette transition marque un nouveau chapitre pour notre université », s’est exprimé le président du conseil, Brian Koivu à propos du fait que Mme Sathaseevan constitue la première femme présidente de l’établissement vieux d’une soixantaine d’années, dont l’intérim durera une année.

« Une année, c’est à la fois long et court. Ainsi, pendant mon mandat de présidente, mes principales priorités seront de continuer à trouver des moyens novateurs de rajeunir notre communauté de résidence », explique-t-elle en ajoutant que c’est ce qu’elle a pu faire dans son rôle de doyenne ces deux dernières années.

La jeune maman déclare également vouloir « commencer à élaborer des plans concrets pour aider Thorneloe à croître et à prospérer l’année prochaine et les années à venir ».

Mme Sathaseevan succède au révérend John Gibaut lequel prendra sa retraite « après un mandat de cinq ans qui a permis à l’Université Thorneloe de traverser une période extrêmement difficile », lit-on dans le communiqué.

Une activiste convaincue

Cette femme de 42 ans a déménagé à Sudbury en 2001 pour poursuivre ses études postsecondaires à l’Université Laurentienne. 

Elle y obtient son baccalauréat spécialisé en 2005 et un baccalauréat en éducation en 2009, tout en se spécialisant dans l’enseignement intermédiaire de premier cycle. Elle finalise, présentement, les exigences de sa maîtrise en sciences humaines interdisciplinaires qu’elle soutiendra en juin prochain.

Stacy Sathaseevan présente les programmes d’études supérieures de la Laurentienne. Source : X

Ces deux dernières années, la francophone a occupé le poste de doyenne de la résidence à l’Université Thorneloe. Par ailleurs, depuis 2016, elle travaille à la Faculté des études supérieures de l’Université Laurentienne en tant qu’agente d’information.

Très impliquée dans le monde communautaire, Mme Sathaseevan a été l’une des membres fondatrices du comité exécutif du groupe d’action communautaire du quartier 1 Kingsmount/Park Bell.

Elle a également été présidente du club philanthropique Kinette du Grand Sudbury et vice-présidente de la section de Sudbury de l’Association des Nations Unies du Canada. 

En outre, la mère célibataire de trois enfants a aussi donné de son temps au Conseil d’éducation catholique et de l’organisme humanitaire Sole Hope, venant en aide aux enfants d’Afrique.

L’Université Thorneloe toujours debout

L’histoire de l’Université Thorneloe est étroitement liée à celle de l’Université Laurentienne à laquelle elle fut fédérée, avec l’Université de Sudbury et celle de Huntington, peu après ses débuts en 1961.

Le 30 mars 2021, soit presque 60 ans jour pour jour de la création de Thorneloe, l’Université Laurentienne a annoncé sa décision unilatérale de mettre fin aux accords de fédération historique avec les trois universités fédérées en raison de la crise financière qui la secoue.

Avant la dissolution de la fédération, l’Université Thorneloe offrait des programmes en arts, en études féministes ou encore en études anciennes. Source : Université Thorneloe

Tous les départements et programmes furent abolis, aujourd’hui l’enseignement à Thorneloe est axé sur son École de théologie avec des cours en ligne. Alors qu’ils étaient 13 avant la crise à la Laurentienne, il ne reste aujourd’hui que six professeurs à temps partiel et presque autant de cours par session universitaire.

« Thorneloe n’offre pas de programme en français au sein de l’École de théologie, mais nous avons une communauté de résidence très diversifiée qui comprend de nombreux francophones », indique la future présidente.

Les frais de scolarité de l’établissement sont facturés le tiers du coût des cours équivalents dans d’autres universités (y compris l’Université Laurentienne) et des institutions théologiques au Canada.

L’établissement mise depuis sur les revenus issus de sa résidence pouvant héberger 58 étudiants et la location de sa salle de théâtre Ernie Checkeris, qui accueille des groupes de théâtre et d’arts de la scène de toute la région de Sudbury.