Une vingtaine de films en français au Cinéfest de Sudbury
SUDBURY – Le 36e Cinéfest de Sudbury se déroule du 14 au 22 septembre au cinéma SilverCity. Sur près de 80 films présentés, près d’une vingtaine se déroulent en français, en tout ou en partie. Pour les organisateurs, il est important de garder une sélection intéressante pour les nombreux cinéphiles francophones de la ville.
« C’est super important. Les films francophones sont essentiels pour notre festival et la communauté francophone de Sudbury est vraiment impliquée et passionnée chaque année », lance Dominique Franks, gestionnaire des événements et des partenariats du Cinéfest, en entrevue avec ONFR.
Elle indique que la sélection est pensée « pour se connecter avec un public qui comprend et apprécie sa langue et sa culture. C’est important pour nous de leur montrer les meilleurs films francophones, locaux et internationaux. »
Les incontournables en français
Chaque soir du Cinéfest met un avant un film incontournable, selon les organisateurs. Parmi ces longs-métrages mis à l’avant, on retrouve l’un des grands succès de l’année au Québec. 1995 de Ricardo Trogi, sera présenté lors du gala du 16 septembre, suivi d’une réception d’après gala au restaurant Lot 88.
Ricardo Trogi est bien connu entre autres pour cette suite de films autobiographiques qui comprend également 1981, 1987 et 1991. Son plus récent, 1995, est son septième film à atteindre le million de dollars au box-office québécois, un record pour un réalisateur canadien.
Le 19 septembre, c’est au tour du film bilingue Drive Back Home, réalisé par Michael Clowater, d’être à l’honneur lors d’un gala du Cinéfest. Tourné à North Bay, il raconte l’histoire d’un « plombier grincheux et vieux jeu » qui doit faire la route entre le Nouveau-Brunswick et Toronto « pour y retrouver son frère gai et le faire sortir de prison après que celui-ci ait été arrêté pour avoir eu des rapports sexuels dans un lieu public. »
Les deux frères, très différents, devront faire la route de retour ensemble. Drive Back Home est inspiré d’une histoire vécue.
Le 21 septembre, c’est cette fois un film français, Le comte de Monte-Cristo, qui replongera les cinéphiles dans le Marseille de 1815. Inspiré du roman classique d’Alexandre Dumas, le film est réalisé par Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte. Outre le français, on peut aussi y entendre des dialogues en italien et en roumain.
Pour des discussions sur place
Un autre film à surveiller est Rêver en néon. Sa réalisatrice, Marie-Claire Marcotte, est une Fransaskoise maintenant établie en Ontario. Elle sera présente au Cinéfest, tout comme le producteur Corey Loranger et l’actrice Mélanie Leclerc.
Les décors risquent de sonner les cloches aux cinéphiles du Grand Sudbury, puisque Rêver en néon a été tourné dans le secteur Chelmsford. On y suit la quête de Billie, huit ans, qui veut percer le mystère de la véritable identité de sa mère.
Rêver en néon est inspiré par la pièce de théâtre Flush, également de Marie-Claire Marcotte.
L’autre projection où les cinéphiles pourront rencontrer des créateurs francophones est celle d’Ababouiné, le 17 septembre à 13h00. Le réalisateur André Forcier et le scénariste François Pinet-Forcier seront de la partie.
Ababouiné raconte l’histoire de Michel, 12 ans, qui souffre de poliomyélite, et de son vieil ami, Archange, atteint de la maladie de Parkinson. À l’époque de la grande noirceur, le premier manque la messe du dimanche pour lire de la poésie et aidera le second à typographier le pamphlet anticlérical Vive le Québec laïque.
Quelques films francophones se retrouvent aussi dans les séances de courts-métrages du Cinéfest.
Les détails qui font la différence
Lors des projections de films francophones, l’équipe du Cinéfest s’assure que l’expérience en français soit possible également pour les activités qui entourent la projection, comme le mot d’introduction ou les séances de questions et réponses, par exemple.
Une autre particularité du Cinéfest est le fait de ne pas craindre de manquer sa chance si l’on veut voir un film très populaire. Le cinéma SilverCity, qui fait partie de la chaine Cineplex, ouvrira une nouvelle salle pour le même film si la première se remplit.
« On se nomme The People’s Festival, le festival du public, rappelle Dominique Franks. On a un public très loyal et passionné. »
Le thème de cette année est Visez l’inconnu. La gestionnaire souhaite voir au Cinéfest « des gens passionnés qui viennent au cinéma avec les yeux grands ouverts. »
Revenir en salle
Pour le Cinéfest comme pour les autres événements du genre, le plus gros enjeu est le retour du public en salle. Les gens ne sont pas aussi nombreux qu’avant la pandémie, mais « on observe une augmentation stable d’une année à l’autre », selon Dominique Franks.
Parmi les autres longs-métrages présentés cette année, on retrouve le candidat canadien dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger, Une langue universelle, de Matthew Rankin.
Il y aura également l’autre grand succès québécois, Nos belles-sœurs, alors que le réalisateur René Richard Cyr nous entraîne dans l’univers de Michel Tremblay.
Après des premières mondiales au Festival international du film de Toronto, ce sera au tour des Sudburois de visionner Bergers de Sophie Desraspe et Vous n’êtes pas seul de Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien.
Tout juste sorti en salle, le film Tous Toqué! (Manon Briand) raconte l’histoire d’une douanière intransigeante qui doit solliciter les services d’un chef cuisinier afin d’aider sa fille.
Bilingue, le documentaire Never Look Away fera découvrir la carrière d’une camérawoman de combat pour CNN, Margaret Moth.
La petite et le vieux de Patrice Sauvé, Miséricorde d’Alain Guiraudie, Bonjour Tristesse de Durga Chew-Bose, les renards polaires Kina et Yuk de Guillaume Maidatchevsky, Le Deuxième acte de Quentin Dupieux, Comme le feu de Philippe Lesage, Jour de chasse d’Annick Blanc et Hôtel Silence de Léa Pool viennent compléter la riche cohorte de films francophones dont une partie des dialogues sont en français.
« On a des comédies, de la romance, de la science-fiction… On a quelque chose pour tout le monde. C’est important que les gens viennent au cinéma et visionnent les films en personne, ensemble », conclut Dominique Franks.