Université Laurentienne : un portrait plus clair d’ici le 15 avril, selon le recteur
SUDBURY – L’Université Laurentienne veut mettre au clair son avenir dès le 15 avril en s’entendant avec les principaux partis concernant la restructuration financière de l’Université. C’est le souhait du recteur Robert Haché qui espère ainsi pouvoir aller chercher de l’aide financière après la restructuration.
« Les deux prochains mois seront critiques pour l’avenir de la Laurentienne », avance le recteur de l’Université sudburoise dans un communiqué publié lundi.
Ce dernier indique que les premiers développements pourraient « permettre d’établir des prévisions financières raisonnables et entamer des discussions en vue d’obtenir du financement supplémentaire ». M. Haché avance que ces premières prévisions pourraient survenir d’ici la mi-avril.
« La communauté commencera à voir clairement les sujets clés, par exemple, comment les programmes d’enseignement et l’entente de fédération de l’Université seront structurés pour l’automne 2021. D’ici là, nous espérons également nous être entendus sur d’autres conditions clés de la restructuration, y compris avec nos partenaires syndicaux. »
Si tout se passe bien, La Laurentienne espère amorcer sa deuxième phase dès le 1er mai où elle espère pouvoir avoir une entente sur les conditions de la restructuration.
« C’est également à ce point que la Laurentienne dressera un plan officiel d’arrangements qui indiquera les conditions de son émergence de la protection en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) et la fera progresser vers la viabilité financière », avance le recteur de l’établissement postsecondaire.
L’Université espère ainsi que la démarche actuelle se « reflètera dans la mise en œuvre de la nouvelle structure de l’enseignement » pour la session d’automne 2021.
Pas la bonne démarche, selon les enseignants
Pour l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL), le processus mis en place est inquiétant et n’est « pas approprié. »
« À notre avis, il y avait une volonté de passer par-dessus la convention collective et d’ignorer le processus qui est établi. Il semble clair que l’université utilise la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour contourner la convention collective. Est-ce que l’échéancier qui est mis en place est une tentative pour faire passer leur vision des choses, est-ce qu’on va respecter la convention collective qui demande à ce que ces changements-là soient approuvés par des membres? On verra », affirme le porte-parole de l’APPUL, Karl Bélanger, dans un communiqué de presse.
Celui qui est aussi conseiller à l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université dénonce aussi le caractère secret du processus.
Le syndicat a récemment porté en appel une décision de la Cour de ne pas rendre publiques certaines communications entre le gouvernement et l’administration. Les enseignants se demandent aussi pourquoi l’administration a décidé d’utiliser alors qu’il y avait « une autre solution ».
« Il aurait été approprié d’utiliser la clause d’exigence financière pour cette situation, c’est une clause qui a été acceptée et négociée par les deux partis. Ça aurait pu permettre de garder la nature même de l’institution. »
L’APPUL s’interroge aussi sur ce que le recteur dit dans son communiqué sur le fait d’établir « des prévisions financières raisonnables et entamer des discussions en vue d’obtenir du financement supplémentaire pour la Laurentienne après la restructuration ».
« De quoi parle-t-on? Est-ce qu’on parle de l’intervention gouvernementale, est-ce que ça fait partie de la correspondance sous-scellé? Ce sont des questions qui se posent (…)Est-ce que le gouvernement provincial interviendra pour augmenter le financement pour assurer la pérennité de La Laurentienne? Ça reste à voir », soutien Karl Bélanger.