Université, collège, étudiant, postsecondaire, salle de classe, étude
Source: Canva

Québec n’imposera pas une hausse de frais de scolarité aux étudiants francophones du Canada vivant à l’extérieur du Québec, contrairement aux Canadiens anglophones qui devront payer quelques milliers de dollars de plus pour étudier dans leur langue.

Le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec a confirmé que contrairement aux anglophones, les francophones du Canada qui vont étudier dans un établissement de langue française continueront à payer près de 9 000 $ par an.

« La majoration additionnelle ne s’appliquera pas aux étudiants canadiens non résidents du Québec de premier cycle et de deuxième cycle de type professionnel inscrits dans une université francophone et dans un programme offert en français », peut-on lire dans la règle budgétaire du ministère de mars dernier.

Québec avait annoncé à l’automne dernier qu’il haussait le plafond des frais de scolarité des étudiants canadiens de 9 000 $ à 17 000 $ avant de revoir à la baisse quelques semaines plus tard à 12 000 $. Au moment de l’annonce, la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry avait affirmé en conférence de presse que cette mesure toucherait également les étudiants francophones hors du Québec.

« Je veux le mentionner, car il y a de l’information un peu erronée qui a été véhiculée, que le montant forfaitaire ne sera pas juste prélevé chez les anglophones, mais à travers le réseau et tous les étudiants non internationaux », avait-elle assuré.

Or, le flou persistait, car le ministère de l’Enseignement supérieur avait indiqué par la suite qu’aucune décision finale n’avait été prise encore. Cette mesure vise à transférer les nouveaux revenus générés par les étudiants anglophones vers le réseau postsecondaire francophone, avait expliqué la ministre Pascale Déry.

Il s’agit d’une action prise qui touchera principalement les universités McGill et Concordia à Montréal. Ces dernières accueillent des étudiants canadiens hors Québec « qui n’ont pas nécessairement une connaissance du français », présentaient comme autre argument le ministre Jean-François Roberge.

« Il ne faut pas se mettre des lunettes roses : à Montréal, les étudiants canadiens et internationaux sont de plus en plus nombreux et ils fréquentent majoritairement nos universités anglophones », disait au moment de l’annonce, à l’automne dernier, le ministre de la Langue française et de la Francophonie canadienne.

Le ministre de la Francophonie canadienne au Québec, Jean-François Roberge. Crédit image: Sandra Padovani
Le ministre de la Francophonie canadienne au Québec, Jean-François Roberge. Crédit image : Sandra Padovani

Une autre exemption

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Legault exempte les francophones hors Québec en ce qui concerne les études postsecondaires. Dans la Loi 96 (Charte de la langue française), Québec avait permis aux minorités francophones de payer des frais de scolarité similaires aux étudiants québécois, à condition que leur programme ne soit pas offert en français hors du Québec.