Vers de « nouveaux horizons » à la Société historique du Nouvel-Ontario : « On est prêts à accepter tous les preneurs »
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Marc Despatie est le président du conseil d’administration de la Société historique du Nouvel-Ontario (SHNO).
CONTEXTE :
Après des années de plus faible activité marquées par la pandémie, l’heure est au renouvellement pour la SHNO.
ENJEU :
L’organisme fondé en 1942 par des Jésuites de Sudbury et du Nord ontarien souhaite faire évoluer son image afin d’attirer des personnes de tous horizons et faire évoluer sa mission.
« D’où vient ce besoin pour la SHNO de se renouveler?
Je pense que c’est d’abord le fait que plusieurs de nos membres des conseils d’administration sont partis et que les historiens aussi, du fait qu’il n’y a plus de département d’histoire avec la crise à la Laurentienne.
On s’est dit que nous, on est des civils qui sont intéressés par l’histoire, mais que ce serait un bon moment de repenser la Société historique du Nouvel-Ontario et de lui redonner vie. Et c’est là qu’on a eu l’idée d’aller chercher Lynne Dupuis comme consultante, de préparer une soirée où l’on inviterait la population de la région à venir nous donner leur opinion sur notre organisme et de voir s’il y avait un intérêt à continuer les travaux et, si oui, de quelle manière.
Avez-vous rencontré le succès escompté?
Oui, les gens ont répondu à l’appel. On était près de 75 personnes au Collège Boréal pour cette soirée. Des gens qu’on n’avait pas vus depuis longtemps ont fait le déplacement, comme Dominique Chivot, qui avait déjà fait partie de la société et qui était professeur d’histoire au Collège Notre-Dame, mais aussi d’autres enseignants, des jeunes enseignants, des familles. Des personnalités comme Patrick Breton du Centre franco-ontarien de folklore ou encore Stéphane Gauthier du Carrefour francophone ont aussi montré de l’intérêt.
Plusieurs jeunes sont venus participer à la soirée. On a eu 15 personnes qui ont demandé à rejoindre notre groupe de travail. En ce moment, on a deux groupes de travail, celui sur les choses officielles et un autre qui travaille plutôt sur la mise en marché, le marketing, avec l’idée de reprendre le contrôle de notre site internet, entre autres.
Quels ont été les retours du public, justement?
Les gens nous ont dit que c’est bien de publier des documents historiques, mais que ça n’avait pas nécessairement besoin de n’être que des travaux érudits.
On pourrait aussi songer à publier des travaux d’histoire orale ou ce qu’on appelle, dans le domaine, de la petite histoire, comme des gens qui se rencontrent ou des faits inédits. Ça nous a permis de voir qu’il faudrait peut-être qu’on pense un peu à la mission et à la vision de la Société historique, parce que nous, on est prêts à accepter tous les preneurs.
Si les gens sont intéressés et qu’ils veulent contribuer, pourquoi est-ce qu’il faut qu’on se limite à un genre d’histoire? Donc, à la suite de cette soirée-là, nous avons préparé un petit plan de travail.
Souhaitez-vous aussi rejoindre les nouveaux arrivants désireux de connaître l’histoire de la région?
C’est sûr que nous, on veut populariser un peu cette histoire. On veut que les gens en apprennent plus longuement sur qui l’on est, d’où l’on vient. Il ne faut pas se leurrer, au début, c’étaient des jésuites qui ont fondé la Société et, quand on lit les documents plus anciens, il faut faire la part des choses. Il y a beaucoup de références à des modèles ou des concepts de la société canadienne-française de l’époque, qui était catholique. Mais ça peut être utile aussi pour les nouveaux arrivants.
Notre société s’est beaucoup laïcisée, mais c’est important de comprendre que les institutions de base à Sudbury ont été créées par beaucoup de jésuites et ça leur donne une facture particulière. Cela signifie qu’il faut éventuellement songer, quand on reconstitue notre société, à laisser tomber certaines choses, à ouvrir nos horizons. Ce sera intéressant, éventuellement, que les nouveaux arrivants nous parlent de leurs histoires dans la région.
Financièrement, comment se porte la SHNO?
On fonctionne présentement avec une équipe de bénévoles. On n’est pas en situation critique en termes de finances, mais on n’a certainement pas les moyens d’embaucher quelqu’un. C’est un autre aspect du travail qu’on veut faire, soit de déterminer si on aurait besoin d’un employé permanent ou d’un employé temporaire, mais aussi de savoir si on pourrait demander des subventions, par exemple.
Pour ce faire, il faut d’abord mettre nos affaires en ordre, comme d’avoir un conseil d’administration dûment élu et de savoir si l’on est, en fait, une société constituée, une société officielle à but non lucratif. Mais aussi, il faudra être certain de faire une mise à jour de nos règlements afin de refléter les besoins et orientations actuelles de la société, car on se rend compte que nos statuts et règlements sont vieux de 20-25 ans.
Quelles sont les prochaines étapes?
On travaille tout l’été sur la question des règlements. À l’automne, on convoquerait encore une fois la communauté afin de proposer une nouvelle vision, un nouveau mandat et un nouveau règlement.
Une deuxième phase du plan de travail serait d’organiser des conférences, potentiellement une publication et d’avoir une assemblée générale officielle au cours de laquelle on pourrait demander à un chercheur de venir nous parler de son travail, comme dans l’ancienne tradition, avec un petit bonbon historique. »