Vers une nouvelle radio dans l’Est ontarien
CARLSBAD SPRINGS – Une nouvelle radio sera bientôt lancée dans l’Est ontarien. Dans quelques semaines, les résidents de Carlsbad Springs et Vars pourront directement écouter CJRO.
« On vise un lancement début janvier 2020 », laisse entendre à ONFR+, son instigateur et gérant de la programmation, Denis Labrèche. « On est prêt en ce moment, on fait les installations techniques à Vars [la fréquence sera 107.9 pour Vars et 107.7 pour Carlsbad Springs] où sera le deuxième émetteur. Celui à Carlsbad Springs est déjà en place. »
La future radio avait obtenu sa licence du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en mai dernier.
À la différence d’Unique-FM, implantée à Ottawa et Gatineau, ou de la station CHOD-FM accessible dans l’Est ontarien, CJRO sera surtout une radio « très locale », dixit M. Labrèche. Le territoire de diffusion restera circonscrit au chemin Rockdale à l’est jusqu’au chemin Anderson via l’autoroute 417 à l’ouest, et de Mitch Owens au sud et jusqu’au chemin Navan au nord.
Mais pourquoi une radio très locale? M. Labrèche, ancien employé de TVO, l’explique sans ambages.
« Parce que personne ne parle de nos activités à Carlsbad Springs, Vars et Navan. Nous visons un public cible de 4 000 personnes. La radio pourrait être aussi syntonisée par les 50 000 personnes qui empruntent chaque jour l’autoroute 417 proche de notre territoire. »
Les sujets d’actualité devront toucher directement la communauté, insiste le gérant de la programmation. Par exemple, l’impact de l’installation du géant de commerce en ligne Amazon, dans l’est d’Ottawa, non loin de Carlsbad Springs, mais aussi les développements du projet de dépotoir de l’entreprise Taggart-Miller dans le village.
Radio bilingue
La radio émettra dans les deux langues officielles, à la hauteur de « 40 % de français et 60 % d’anglais », explique M. Labrèche.
C’est justement cet aspect bilingue pour lequel la radio n’aurait pas été admise au Mouvement des intervenant(e)s en communication radio de l’Ontario (MICRO).
La programmation de la radio s’articulera autour d’un bulletin de nouvelles hebdomadaire, une émission d’affaires publiques aussi hebdomadaire Priorités locales, ainsi que L’heure franco qui parlera de la musique francophone « partout au Québec, en Ontario, et au Canada ».
Il y aura aussi des acquisitions de programmes déjà existants, comme En route vers l’ouest, une émission country animée par Véronique Labbé.
Pour ce faire, la direction de la nouvelle radio entend chercher des bénévoles, et procédera à l’embauche de deux journalistes à temps partiel, un pour l’actualité diffusée en anglais et l’autre en français.
Toute l’équipe travaillera depuis les locaux du Centre communautaire de Carlsbad Springs.
« La station n’a donc pas de frais d’installation, tout est déjà là, à l’intérieur », se félicite M. Labrèche.
« Une voix » pour la communauté
Une radio à Carlsbad Springs, le projet semble emballer la communauté. À commencer par Lucie Régimbald, l’une de ses principales représentantes francophones.
« Il n’y a plus de noyau pour rejoindre la population. Cette radio représente un voix pour commencer, par exemple, sur des enjeux ou des points que l’on aimerait amener au conseil municipal. Il faut comprendre que notre communauté a perdu son école, il y a dix ans. Nous avons encore une église, mais ce sont surtout des têtes grises à l’intérieur, les jeunes sont moins intéressés. »
Et d’ajouter : « Le Club Optimiste et l’Association communautaire de Carlsbad Springs sont devenus progressivement les noyaux de notre communauté. »
Concernant l’annonce de la nouvelle radio, Mme Régimbald confie que le bouche-à-oreille est en train d’opérer. « Environ un tiers des gens sont au courant. »
Un troisième émetteur à Embrun?
Reste que la direction de CJRO voudrait dans le moyen terme émettre plus loin que Carlsbad Springs et Vars. L’idée d’un troisième émetteur à Embrun fait tranquillement son chemin.
Pierre Leroux, le maire de la municipalité de Russell, où Embrun est situé, voit cela d’un bon œil. « On regarde à cette possibilité. La communication n’est jamais une mauvaise chose. Il faut voir maintenant les coûts associés. »
Le maire confie n’avoir pas encore eu « une première rencontre » avec M. Labrèche, mais que des échanges sur le projet ont bel et bien commencé par courriel.