Vivre de sa passion, la devise d’Aiza
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La jeune milléniale, autrice-compositrice interprète montréalaise, et torontoise d’adoption, est installée dans la Ville reine depuis bientôt deux ans. Aiza est d’origine burundaise et chante aussi bien en français qu’en anglais. Elle nous raconte comment elle a poursuivi son étoile, depuis l’âge de neuf ans, jusqu’à en faire son métier.
QUI EST AIZA?
« Je suis quelqu’un de spirituel donc si je devais me définir en un mot, je dirais « étoile » car ça brille dans la noirceur du ciel. Je crois qu’il est important de chercher la lumière dans tout, même ce qui est douloureux.
Il faut suivre la lumière. En fait, il faut suivre sa lumière, faire ressortir ce qu’on a d’unique, ce qui brille en soi.
Et pour moi, ça passe par la musique, le chant et la danse.
Crédit image : Christopher Cargnello.
DÉCRIVEZ-NOUS VOTRE ART
La musique fait partie de moi. Ça me transporte. Grâce à la musique, je peux m’exprimer et connecter avec les autres immédiatement. C’est ce qui fait que je me sente moins seule. Dès que je monte sur scène, j’ai l’impression d’appartenir, d’exister.
Cela fait quelques années que je chante principalement les chansons que j’écris. En ce moment, j’apprends à composer mes propres beats pour avoir le plus de contrôle créatif possible sur mes textes.
Mes chansons prennent source dans mes expériences personnelles. Très tôt, la musique est devenue thérapeutique. Une manière de me libérer de mes peurs, mes doutes, mes maux.
Tout juste avant de commencer à écrire une chanson, je prends le temps de regarder ce qui se passe autour de moi. Je prête attention à ce que je ressens et à ce que j’ai envie de faire sur le moment. C’est étrange parce que j’ai besoin de ces deux éléments en même temps pour créer : d’un côté, rester ancrée et de l’autre côté, m’évader.
VOS DÉBUTS EN TANT QU’ARTISTE?
Quand j’étais à l’école primaire, je me suis fait une « réputation » de chanteuse. J’avais pris l’habitude d’illustrer toutes mes présentations orales par une chanson que j’interprétais. J’étais vraiment nerveuse, mais il fallait que je chante. C’était plus fort que moi!
Ma carrière a vraiment commencé quand j’étais au CEGEP. Je marchais partout avec mon CD dans mon sac et je sillonnais la ville à la recherche d’affiches de talent shows.
À force de me produire dans des gymnases, des salles communautaires et partout où il y avait des concours de chant, j’ai appris à apprivoiser le fait de monter sur scène. Et puis aussi, j’ai fait des études de théâtre musical donc ça aussi ça m’a aidé.
Je suis une personne réservée mais dès que j’ai un micro entre les mains, je me transforme. Je m’amuse, je danse, j’invite les gens à participer, à venir chanter avec moi. Quand je suis sur scène, c’est un gros party.
Crédit image : Christopher Cargnello.
QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE EN TANT QU’ARTISTE?
Pour vrai, ce qui me donne envie de chanter tout le temps c’est que je connecte avec les gens. On se dit des choses sans rien se dire. On se parle en musique.
Mais aussi, je dirais que comme je médite beaucoup, rester dans le silence complet est une source d’inspiration pour moi. Il faut vivre dans le moment présent, surtout maintenant avec tout ce qu’on vit. C’est ça qui guide mes créations. Rester dans le vrai, l’authentique.
QUEL EST VOTRE PLUS GRAND SUCCÈS DE 2020?
Mon objectif pour 2020 c’était de sortir plus de singles, et je l’ai fait. Quatre nouvelles chansons en cinq mois donc je suis contente.
Ma chanson Turn to Gold a été la chanson de la semaine de SOCAN (troisième semaine de janvier). L’une de mes chansons a été placée dans la série Kim’s Convenience sur CBC. Et puis un méga-accomplissement pour moi, c’est que j’ai été récipiendaire du prix Allan-Slaight Juno Masterclass en 2019 et j’étais censée aller chanter au Gala Juno en mars 2020. Mais, le coronavirus a tout arrêté. Ça m’a fait mal de devoir annuler mon voyage à Sasketoon pour la cérémonie des prix Juno, mais il fallait bien faire avec.
Depuis la pandémie, je fais des prestations en ligne, depuis chez moi. J’ai fait des concerts pour le Centre National des Arts, la ville de Toronto et puis bien d’autres encore. C’est tout bizarre, mais les échanges en direct avec le public sur Instagram me rappellent qu’il y a des vrais gens derrière leur téléphone. Ils sont là, ils me suivent, ils écoutent ma musique, même si c’est pas dans une salle. Tant pis, si c’est derrière un écran ce qui compte, c’est que je continue à créer et à chanter. »
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