Glenn Thibeault veut des excuses pour le Règlement XVII

Manifestation devant l'école Guigues, à Ottawa, à l'époque du Règlement XVII. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française

TORONTO – Un député de l’Ontario aimerait que le gouvernement provincial présente des excuses officielles pour l’adoption en 1912 du Règlement XVII qui a interdit l’usage de la langue française aux écoles élémentaires pendant une quinzaine d’années et qui a mené à l’époque à l’assimilation de nombreux jeunes de langue française.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Glenn Thibeault, député libéral de Sudbury, a présenté une demande d’excuses officielles à Queen’s Park, lundi 7 décembre.

« Les excuses officielles du gouvernement vont montrer à la communauté francophone que nous reconnaissons nos fautes et que nous sommes sérieux quand nous disons que nous voulons être engagés à favoriser et à maintenir la culture et l’identité franco-ontarienne en Ontario », a déclaré M. Thibeault.

La demande de l’élu de Sudbury serait le résultat d’une consultation avec l’Association canadienne-francophone de l’Ontario (ACFO) de sa circonscription.

Le Règlement XVII adopté par les conservateurs de James Whitney en 1912 a soulevé un tollé sans précédent dans la communauté franco-ontarienne.

Fondée deux ans plus tôt, l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario – aujourd’hui l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) – avait pris la tête d’un mouvement de résistance. L’école Guigues, à Ottawa, a été prise d’assaut et occupée en 1916 par des mères de famille armées d’épingles à chapeaux. Des écoles libres ont aussi été créées à Green Valley, près d’Alexandria, et à Pembroke.

Le Règlement XVII n’a plus été appliqué à partir de 1927. Il est tombé en désuétude en 1944.

L’AFO a de son côté salué la démarche de Glenn Thibeault.

« L’impact du Règlement XVII a été lourd de conséquences pour notre communauté puisque des générations de jeunes ont été perdues et assimilées à la suite de son adoption. Nous vivons toujours les retombées de cette décision », a rappelé Denis Vaillancourt, président de l’AFO. « Cette démarche est une occasion pour le gouvernement de l’Ontario de porter des actions positives pour notre communauté. »