Mandat prolongé pour Graham Fraser

L'ancien commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser. Crédit image: Archives #ONfr

[PRIMEUR]

OTTAWA – Le mandat du commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, sera prolongé de quelques mois dans l’attente de la nomination d’un nouveau commissaire, qui ne devrait pas intervenir avant janvier 2017. 

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Après dix années passées à la tête du Commissariat aux langues officielles (CLO), Graham Fraser n’en a pas fini avec sa mission.

Celle-ci devait initialement se terminer le 16 octobre prochain. Mais à un mois de l’échéance, aucune offre d’emploi n’a été publiée pour le remplacer.

En février dernier, le gouvernement de Justin Trudeau avait annoncé vouloir revoir son approche pour les nominations par le gouverneur en conseil afin de définir un processus de sélection « ouvert, transparent et fondé sur le mérite », selon les termes employés par le premier ministre.

En attendant sa mise en place, seuls les postes essentiels aux affaires gouvernementales ou ceux assurant la prestation d’importants services aux Canadiens seront pourvus, selon le gouvernement.

Raison peut-être pour laquelle M. Fraser fait les frais de cette situation. Ce dernier sera contraint de prolonger une nouvelle fois son mandat, lui dont le contrat avait déjà été renouvelé de trois ans sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper en 2013.

L’intéressé, qui confiait à #ONfr en juillet dernier se préparer à tourner la page, se dit prêt à continuer.

« Mon successeur ne sera pas nommé avant le 16 octobre et il m’a été demandé de prolonger mon mandat de quelques semaines », a-t-il indiqué à #ONfr. « Mais je suis confiant que ça ne devrait pas prendre trop de temps puisque ce sera géré par le bureau du conseil privé. Toutefois, avec tous les postes vacants qu’il y avait à combler, cela ne me surprend pas de devoir prolonger un peu mon mandat. »

Cette situation n’est pas extraordinaire, rappelle M. Fraser, qui évoque les cas similaires des anciens commissaires aux langues officielles, Dyane Adam et Victor Goldbloom. Le ou la remplaçante de M. Fraser ne devrait pas entrer en poste avant janvier 2017.

Trois critères essentiels

M. Fraser a déjà son idée sur la nomination de son ou de sa successeure.

« J’ai déjà été approché par plusieurs personnes qui voulaient en savoir plus. J’ai partagé les mêmes informations avec toutes et il y aura peut-être encore d’autres candidats. Une chose est sûre, c’est que ce sont des candidats très compétents. »

Parmi les critères essentiels quant à la prochaine nomination, M. Fraser cite trois points fondamentaux selon son expérience.

« Il faut que les candidats soient très confortables en anglais et en français, qu’ils connaissent la réalité des communautés de langues officielles en situation minoritaire et enfin, qu’ils sachent comment fonctionne le Parlement. Il s’agit d’un idéal bien sûr, mais il faut au moins que le candidat retenu possède deux de ces trois compétences, selon moi. »

L’ancien journaliste du Toronto Star, MacLean’s ou encore du journal Le Devoir se souvient que dans la première année de sa nomination, il avait dû beaucoup voyager pour se familiariser avec les différentes communautés francophones et anglophones en contexte minoritaire.

En attendant la future nomination, le commissaire aux langues officielles sortant assure que cette situation ne nuira pas au travail de l’institution qui publiera, en octobre, un rapport sur la petite enfance.

« Je vais me faire plus discret dans les prochains mois et ne compte pas entamer de nouveau projet, mais je n’hésiterai pas à prendre la parole s’il y a un événement important qui se passe, comme lorsque Mme Adam avait dû intervenir quand le gouvernement conservateur avait décidé de supprimer le Programme de contestation judiciaire. Et puis, il y a plusieurs causes devant les tribunaux où le commissariat doit encore intervenir. »

Si le processus dure trop longtemps toutefois, M. Fraser a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne comptait pas revenir en janvier 2017. Dans ces cas-là, une nomination intérimaire pourrait être décidée.