La programmation de la 10e édition de la Nuit émergente alterne entre moments de douceur et performances électrisantes. Gracieuseté

SUDBURY – La Slague vient tout juste de dévoiler la programmation de la Nuit émergente qui aura lieu les 24 et 25 mai à la Place des Arts. Le festival qui vise à promouvoir les nouveaux talents fera place à plusieurs nouveautés pour cette 10e édition, avec pour objectif de rejoindre les plus jeunes.

Si le festival de la Nuit émergente fait la belle place à la nouvelle vague artistique franco-ontarienne, cette année la Slague met l’accent sur le processus créatif et les talents amateurs. Avec pour thème Ça swing dans les ténèbres!, la 10e Nuit émergente veut mettre en lumière la musique franco-ontarienne.

« La fête, la musique en français, c’est tellement tapis, c’est tellement sous le boisseau. Si t’es pas dans le réseau, ça passe inaperçu. C’est un peu ça la Nuit émergente, c’est rendre visible ce qui est invisible à la majorité », lance Stéphane Gauthier, directeur général du Carrefour francophone du Grand Sudbury.

Pour lancer les festivités le vendredi 24 mai, la Slague introduit Chanson en chantier, un nouvel atelier où trois artistes du Nord présentent leurs inspirations, parlent de l’évolution de leurs créations et donnent vie à une œuvre musicale, en direct, devant le public.

Stéphane Gauthier, directeur général du Carrefour francophone du Grand Sudbury. Crédit image : Inès Rebei

Animé par la musicienne fransaskoise Anique Granger, ce concert intimiste qui aura lieu dans la salle du studio Desjardins réunira les Sudburois Yves Doyon (la voix du groupe En Bref), le musicien Michel Laforge et la chanteuse originaire de Cochrane Tricia Foster.

« Les artistes ont besoin d’une petite poussée dans le derrière pour montrer (leur processus) au public, mais surtout le montrer entre eux, puis échanger. La Nuit émergente se prête parfaitement à cet exercice », confie Stéphane Gauthier à propos des trois artistes qui lui ont confié être nerveux à l’idée de présenter leur travail brut au public. 

Il ajoute : « On va vouloir le refaire, on trouve que c’est un bon lieu, un bon moment, un bon contexte pour le tester. »

Nuit émergente des tout-petits 

Autre nouveauté cette année, les tout-petits auront aussi droit à leur propre Nuit émergente, pour laquelle le centre de la petite enfance, Place des tout-petits, sera réquisitionné.

« Il y a beaucoup de parents qui veulent sortir, mais trouver une gardienne n’est pas évident. Alors là, on a de la place pour 15 petits », explique M. Gauthier. Les enfants de 4 à 12 ans pourront profiter de plusieurs activités en pyjamas, avec bricolage, collations et, s’il fait beau, jeux sur la terrasse.

L’Agneau Bingo met l’accent sur des éléments de la culture africaine. Source : Facebook Communautés francophones accueillantes

Les adultes ne seront pas en reste puisque l’insolite tradition sudburoise du Porketta Bingo sera de retour avec, désormais, sa cousine germaine née de la diversité, l’Agneau Bingo. 

Animé par l’Ottavien Wise Atangana, le jeu alliant gourmandise musicale et culinaire prendra place le samedi dans la soirée. L’artiste originaire du Cameroun poussera aussi la chanson pour l’occasion.

Rejoindre les plus jeunes, plus que jamais

Cette année marque aussi le 20e anniversaire du concours de chant Radio-Chaud. Pour le souligner, ce seront des élèves des écoles MacDonald-Cartier et Rivière-des-Français qui présenteront chacun une chanson originale et une interprétation sur la grande scène.

C’est la première fois que des groupes amateurs du secondaire sont invités à la Nuit émergente. Des jeunes ont aussi participé à concevoir l’affiche de cette 10e édition.

Cette édition du Radio-Chaud réunira sur scène une dizaine de jeunes du secondaire du Nord. Source : Conseil scolaire du Grand Nord

Celui qui a été président du conseil d’administration de la Place des Arts dit avoir mis l’emphase, cette année, sur le rapprochement avec la nouvelle génération : « On veut qu’ils comprennent que c’est leur nuit émergente. »

« Ils peuvent aspirer à accéder à cette fête de musique, de nouveaux sons, de nouveaux groupes et de nouveaux projets », insiste M. Gauthier avant d’ajouter que le chanteur Mehdi Cayenne sera le parrain des jeunes du Radio-Chaud.

Mehdi Cayenne, Bermuda et Prairie Comeau

Le samedi promet d’être électrique avec les performances des têtes d’affiche, le chanteur franco-ontarien Mehdi Cayenne, un habitué des lieux, et l’artiste sherbrookoise Dominique Claire Gagnon – alias Bermuda.

« S’il y a des tables, ça va être vraiment sur le pourtour parce que Bermuda ne laisse vraiment pas sa place, c’est une boule d’énergie qui fait danser. Et à chaque fois qu’il sort un nouvel album, on invite Mehdi Cayenne, donc c’est clair qu’on allait pas manquer ça », lance l’ex-reporter de Radio-Canada.

Mehdi Cayenne était des festivités du 50e de la Nuit sur l’Étang à Sudbury en 2023. Crédit image : Inès Rebei

Le public pourra aussi profiter d’un moment de douceur avec une prestation, derrière les rideaux, de Prairie Comeau, duo composé de la Fransaskoise Anique Granger et du Québécois Benoît Archambault, auteur-compositeur, animateur et conteur ayant fait partie du populaire groupe de musique Mes Aïeux.

Clin d’oeil au 60e de la Slague

Le directeur général de la Slague dit « vouloir garder un peu de munitions » pour le dévoilement du 60e de la Slague le 22 juin prochain.

En attendant, samedi soir, le Phonophile (Eric Auclair) offrira un clin d’œil sur les 60 années depuis la création de l’organisme. Une table tournante conçue, adaptée, recyclée par le Phonophile, qui jouera des 78 tours, sera disposée pour la première fois dans la librairie-boutique qui a ouvert ses portes en décembre dernier.

« On continue d’apprivoiser le nouvel espace de diffusion qu’est la Place des Arts »
— Stéphane Gauthier

« Ça va être notre table tournante pour continuer à cimenter notre réputation de loge infernale, parce que ça va être le tourne-disque pour les loges, pour les événements spéciaux. Et il y a une signature toute unique et toute spéciale qui fait un clin d’œil aux années 60 », lâche le directeur du Carrefour. 

Celle-ci rejoindra ensuite la collection des différents éléments récupérés de l’histoire du patrimoine bâti de Sudbury. 

Place des Arts

C’est aussi la troisième fois que l’événement se produit « à la maison », à la Place des Arts. « On continue d’apprivoiser le nouvel espace de diffusion qu’est la Place des Arts. Elle est quand même un peu différente du Collège Boréal, donc on adapte notre programmation à l’espace », fait savoir M. Gauthier, qui n’écarte pas l’idée de retourner au Collège Boréal pour l’événement.

Les spectacles auront lieu au foyer ou dans les salles de la Place des Arts. Crédit image : Inès Rebei

Alors que l’événement pouvait réunir jusqu’à 450 personnes lors des éditions les plus achalandées, cette année, Stéphane Gauthier estime que près de 150 places seront vendues pour les spectacles, en fonction de la configuration de la Place des Arts.

« Tu ne peux pas danser dans la grande salle, tu peux juste danser dans la boîte noire, donc on a basé nos passes sur le nombre de places dans la boîte noire », précise-t-il, tout en faisant savoir que l’entrée dans le bâtiment n’est, elle, pas limitée.

D’autres détails sur la programmation et l’horaire de la Nuit émergente arriveront dans les prochains jours avec une autre surprise, promet Stéphane Gauthier. La billetterie est officiellement lancée aujourd’hui. L’accès à l’Agneau bingo et au Phonophile est gratuit.