Immigration Canada
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OTTAWA – Le nombre d’immigrants francophones hors Québec a atteint 7,21 % de toute l’immigration canadienne en 2024, dépassant ainsi la cible établie par le gouvernement fédéral, pour une troisième année consécutive.

La cible établie par Ottawa pour l’immigration francophone hors Québec en 2024 était de 6 %, ce qui veut donc dire qu’elle a été dépassée par 1,2 %.

Les données d’Immigration Canada, démontre que ce nombre de 7,21 % pour 2024 est le plus élevé que le Canada n’a jamais obtenu depuis dix ans, 2023 était le deuxième plus proche avec 4,69 %. Il s’agit donc d’une augmentation de près de 2,5 % de 2023 à 2024. En 2022, l’objectif avait aussi été dépassé de justesse avec 4,44 %, soit quelques points de pourcentage au-dessus de la précédente cible de 4,4 %.

Entre 2001 et 2021, le gouvernement fédéral n’a jamais atteint à une seule reprise son but de 4,4 % de nouveaux arrivants hors du Québec parlant la langue de Molière. Entre 2015 et 2022, le nombre d’immigrants francophones hors Québec a varié entre 1,34 % et 3,61 % sans jamais passer près du 4,4 %.

Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autochtones ne ferme pas la porte quant à voter contre le projet de Loi C-13. Crédit image : Stéphane Bédard.
Le ministre de l’Immigration Marc Miller. Photo : archives Stéphane Bédard

En octobre dernier, le ministre de l’Immigration Marc Miller avait bonifié la cible de son ministère pour les prochaines années : 8,5 % en 2025, 9,5 % en 2026 et 10 % en 2027. Ce nombre plus élevé avait été annoncé en même temps qu’une réduction des niveaux permanents d’immigration dans tout le Canada.

La réduction en chiffres :

  • 2025 : de 500 000 à 395 000 immigrants permanents
  • 2026 : de 500 000 à 380 000 immigrants permanents
  • 2027 : 365 000 immigrants permanents

Au moment de cette annonce en octobre dernier, Marc Miller avait déjà signalé que son département était sur le point « d’atteindre la cible ambitieuse, augmentée de 50 %, de 6 % » pour 2024.

La Loi sur les langues officielles, adoptée en 2023, force le gouvernement fédéral à rétablir le poids démographique des francophones à 6,1 %, comme c’était le cas en 1971 et l’immigration est l’un des moyens mis de l’avant.

« C’est clair que le gouvernement fédéral a failli à son obligation dans le passé d’avoir des taux qui étaient respectueux de ce désir de rétablir ce poids démographique. Souvenez-vous que de peine et de misère, on a rencontré le 4,1 %, là, on est rendu à 6 cette année, c’est quand même 50 % de plus », avait affirmé Marc Miller l’automne dernier.

Dans une étude, le commissaire aux langues officielles avait signalé que ces manquements répétitifs à l’objectif avaient contribué au déclin du français au pays.