400e : coup de pouce pour une soixantaine de projets
TORONTO – Une soixantaine de projets culturels et touristiques locaux recevront du financement de l’Ontario pour célébrer, au cours des prochains mois, les 400 ans de l’ensemencement de la francophonie dans la province par l’explorateur français Samuel de Champlain.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
La province a rendu officielle, le mardi 21 avril, une liste de 62 organismes communautaires et municipalités qui partageront une enveloppe de 1,4 million $ afin de les aider à mettre en œuvre des projets qui commémorent le 400e anniversaire de la présence française
Le Festival franco-ontarien, à Ottawa, fait partie de la liste des récipiendaires pour les préparatifs d’un « party du bon vieux temps ». L’organisation des Jeux panaméricains et parapanaméricains, à Toronto, est aussi du nombre.
« Je suis bien contente de voir l’intérêt pour ces célébrations », a commenté Madeleine Meilleur, ministre responsable des Affaires francophones de l’Ontario, à #ONfr. « J’ai lancé aussi un défi à tous les Franco-Ontariens d’inviter au moins dix personnes de l’extérieur de la province à venir célébrer le 400e. On veut que partout au Canada, et même à l’extérieur du pays, on sache qu’il y a une communauté francophone très vibrante ici. »
L’Office des Affaires francophones (OAF) avait reçu plus d’une centaine de demandes de financement et a dû faire des choix.
« Des limites »
« On a quand même des limites. On a une enveloppe (totale) de 5,9 millions $ pour les célébrations. Alors je suis contente de voir que dans le nord, l’est, à Toronto et dans l’ouest il va y avoir des célébrations », a indiqué Mme Meilleur.
Outre la subvention de 1,4 million $ pour les projets culturels et touristiques, on sait que l’Ontario prévoit investir 1,4 million $ dans l’aménagement d’un parc commémoratif à Penetanguishene, où Champlain a passé du temps en 1615 après avoir exploré l’Outaouais, la région du Nipissing et la baie Georgienne.
D’autres annonces pour le 400e devraient avoir lieu « en mai et juin », selon le bureau de Mme Meilleur. Parmi ces annonces, on s’attend à ce qu’il y en ait une de « collaboration » avec la ville française de Honfleur, lieu de départ de Champlain pour la Nouvelle-France.
« L’investissement du gouvernement est (…) reçu positivement par la communauté, qui est reconnaissante des actions prises pour permettre aux Franco-Ontariens de souligner en grand cet anniversaire historique », s’est réjoui pour sa part Denis Vaillancourt, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.
Le gouvernement fédéral pourrait, à son tour, annoncer du financement pour le 400e du passage de Champlain au cours des prochaines semaines, selon nos sources.
« Ça nous enlève du vent dans la voile »
Sur les banquettes de l’opposition à Queen’s Park, toutefois, on regarde s’égrainer les heures avec impatience.
« Je m’attendais à ce qu’on annonce d’autres projets », a trépigné la néo-démocrate France Gélinas, de la région de Sudbury. « Il y a encore quelques millions de dollars qui ont été réservés pour les fêtes du 400e mais on ne sait toujours pas où ils vont aller », a-t-elle ajouté.
Cette impatience commencerait à se traduire par de l’inquiétude, voire de la frustration chez certains organismes communautaires, selon l’élue de Nickel Belt.
« Il y a des groupes à Sudbury qui ne savent toujours pas s’ils vont recevoir du financement. Ce sont des groupes qui ont mis beaucoup de temps, d’efforts et d’heures de bénévolat pour préparer ces célébrations. Et ils ne savent rien. C’est démoralisant. C’est aussi un manque de respect », a déploré Mme Gélinas. « On sait depuis 400 ans que ça s’en vient. Ça nous enlève du vent dans les voiles ».
La députée du NPD s’est aussi avouée un peu perplexe par rapport aux annonces de la onzième heure pour le 400e après que l’Ontario français eut laissé filer le vrai rendez-vous calendaire du passage de Samuel de Champlain sans vraiment le célébrer, il y a deux ans.
Le premier voyage de l’explorateur français jusqu’à l’Isle-aux-Allumettes, près de Pembroke, remonte dans les faits à 1613.