4,5 millions $ pour les entreprises et organisations franco-ontariennes

Le drapeau franco-ontarien. Archives ONFR+

OTTAWA – Deux semaines après le renouvellement du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO), c’est au tour du gouvernement fédéral d’apporter un coup de pouce aux entreprises et organisations franco-ontariennes durement éprouvées par la crise de la COVID-19.

Ce jeudi, la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly annonce une aide de 4,5 millions de dollars « pour stimuler la reprise économique des entreprises franco-ontariennes ».

Cette somme doit notamment les aider à assumer les coûts de la réouverture de l’économie de l’Ontario qui impose de nouvelles dépenses pour répondre aux exigences des autorités sanitaires, comme l’acquisition d’équipement de protection individuelle ou le réaménagement de leurs locaux.

Une partie sera aussi disponible pour les organismes sans but lucratif, actifs depuis plus d’un an et qui pourront démontrer des pertes de revenus ou des interruptions de services dues à la COVID-19.

La ministre du Développement économique et des Langues officielles Mélanie Joly. Archives ONFR+

« Ce financement est un coup de pouce additionnel pour la communauté franco-ontarienne afin de les aider à prospérer et à réussir dans une économie post-COVID. On travaille d’arrache-pied pour aider les entreprises à revenir plus fortes que jamais », explique la ministre Joly, par voie de communiqué.

Trois millions en aide directe

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), la Société de développement communautaire de Prescott-Russell (SDCPR) et la Société économique de l’Ontario (SÉO) se partageront ce financement.

L’AFO et la SDCPR géreront un Fonds d’aide et de relance pour entreprises et organismes francophones du Sud de l’Ontario (FAREOSO).

De Casselman à Niagara en passant par Ottawa, chacun des deux organismes distribuera ainsi 1,5 million de dollars en subventions pouvant aller jusqu’à 20 000 $, respectivement aux organisations communautaires à vocation économique et aux petites et moyennes entreprises (PME) du Sud-Ouest, du Centre et de l’Est de la province qui ne sont pas admissibles aux aides fédérales en place ou qui ont des besoins de financement continus, même si elles se sont vues octroyer d’autres fonds.

« Ça va être une bouffée d’air frais pour nos organismes qui ont été durement touchés. Nous avons fait trois sondages depuis le début de la crise et dans le dernier, un tiers des organismes disaient être en grand danger dans les six mois. C’est une situation alarmante! », explique le président de l’AFO, Carol Jolin, soulignant que beaucoup de ces organismes n’étaient pas éligibles aux programmes d’aide fédéraux et provinciaux mis en place depuis le début de la pandémie.

L’AFO et la SDCPR visent aider au moins 70 entreprises et 70 organismes communautaires francophones.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin. Archives ONFR+

« On ne sait pas encore si ces fonds suffiront. On examinera ça, peut-être avec un nouveau sondage à la rentrée scolaire. Ce qui est sûr, c’est que ça va prendre du temps avant que le réseau communautaire puisse revenir au même niveau qu’avant, mais c’est une situation similaire pour tout le monde, y compris pour les organismes anglophones », souligne M. Jolin.

Les demandes pour obtenir un financement peuvent être déposées jusqu’au 11 août, auprès de l’AFO, pour les organismes à but non lucratif et auprès de la SDCPR, pour les entreprises.

Conseils aux entreprises

De son côté, la SÉO recevra 1,5 million de dollars pour offrir, en collaboration avec le Conseil de la Coopération de l’Ontario (CCO), des services consultatifs techniques ciblés pour les entreprises et les coopératives franco-ontariennes afin de répondre aux défis de l’économie post-COVID.

« On va aider au développement économique des Franco-Ontariens, notamment dans les zones rurales qui n’ont pas toujours accès à autant de services. On veut aider au démarrage d’entreprises, à faire le virage numérique pour celles qui ne l’ont pas encore fait, aider celles qui ont du mal à trouver des employés ou qui n’ont pas encore repris leur activité, car elles n’étaient pas dans l’étape 2 du déconfinement… », explique le président de la SÉO, Denis Laframboise à ONFR+.

Bien que satisfait de cette aide du fédéral, M. Laframboise estime toutefois que la somme risque d’être insuffisante compte tenu de l’ampleur de la crise.

Au total, le gouvernement fédéral prévoit que quelque 460 organisations et entreprises franco-ontariennes pourraient bénéficier de cette aide.

Cet article a été mis à jour à 11h45