Distanciation, masques, et places limitées, les cinémas face à la réouverture
La réouverture des salles de cinéma se fera, dès le 17 juillet, dans 24 régions de l’Ontario. Mais les salles devront respecter la condition d’accueillir moins de 50 personnes et de respecter les mesures de distanciation physique.
« Je croyais que ça aurait pris plus de temps, mais c’est une bonne nouvelle, » lance Bruce White, propriétaire du cinéma ByTowne.
Ce dernier a appris la nouvelle de la bouche d’un autre propriétaire de cinéma après que le gouvernement ait annoncé qu’Ottawa pourrait passer à l’étape trois du déconfinement ontarien.
Son mythique cinéma du centre-ville d’Ottawa est toutefois incertain d’ouvrir dès vendredi, lui qui ne sait pas si ses employés pourront rentrer avec un préavis de quatre jours. Il assure toutefois que la salle est prête.
« On a utilisé des bandeaux jaunes pour s’assurer que les sièges sont distanciés l’un de l’autre. On a assez de sièges pour accommoder 50 personnes et j’ai décidé de ne pas ouvrir le stand de nourriture dans le but d’avoir un roulement à l’entrée et l’on travaille la vente de billets en ligne, même si c’est quelque chose qu’on n’a jamais vraiment fait auparavant », affirme M. White, qui table pour une ouverture le 24 juillet.
Malgré les préparations bien en selle, le propriétaire du 325 rue Rideau dit vouloir régler encore certains détails avec la Santé publique d’Ottawa.
« On veut vérifier avec la ville si les gens doivent porter ou non leur masque pendant le visionnement. »
Fermé depuis le début de la pandémie, le cinéma d’Ottawa présentera un premier film depuis le mois de mars. Cette ouverture, près de quatre mois plus tard, aura une conséquence sur le prix des billets qui vont augmenter de près de 12 %.
« On va augmenter nos prix. On pensait déjà à le faire avant la pandémie. La COVID-19 nous fait mal et ça fait longtemps qu’on n’a pas fait d’argent, alors on doit faire rentrer un peu plus d’argent de la part de chaque client », explique M. White.
Toujours fermé à Kapuskasing
Cette annonce du gouvernement Ford ne change rien pour le Royal Theatre à Kapuskasing qui ne prévoit pas rouvrir ses portes avant le mois de septembre.
« Il n’y a pas assez de cinémas ouverts aux États-Unis et en Chine. Si les marchés de New York, Los Angeles et San Francisco ne sont pas ouverts, ils ne vont pas sortir de films » explique Garrick Sissons, le propriétaire du Royal Theatre.
« Je m’attends à ce que Los Angeles se retrouve à nouveau en confinement, donc je pense que les films prévus en août seront repoussés encore », ajoute-t-il.
Même s’il ne compte pas rouvrir, M. Sissons ne pense pas que ce serait un problème d’adapter son espace physique.
« J’ai 250 sièges, donc je peux facilement les répartir pour accueillir 50 personnes avec une bonne distance entre les spectateurs. C’est rare qu’il y ait plus de 50 personnes ici. »
Ce dernier considère qu’il est plus sage pour l’instant de ne rien faire dans le but d’éviter une propagation du virus.
« On a été chanceux à Kapuskasing. Nous n’avons eu presque aucun cas dans la région. Mais la deuxième vague arrive. Il suffit qu’une personne du Sud de l’Ontario vienne voir un film pendant qu’ils sont ici pour camper, et 25 personnes de la ville sont infectées. Il est plus responsable d’attendre septembre pour ouvrir. »
De toute façon, le moment pour ouvrir n’est pas le bon, selon M. Sissons, qui juge qu’aller « au cinéma n’est probablement pas une priorité pour les gens » avec les mesures de confinement qui s’apaisent graduellement.
« L’été n’est jamais la saison la plus chargée pour les films à Kapuskasing. Le beau temps est rare ici, les gens passent leurs fins de semaine au lac. L’idée de passer leur week-end à l’intérieur n’est pas la plus attrayante. »
En conférence de presse, la ministre de la Santé, Christine Elliott, a affirmé ne pas exclure une hausse de la capacité maximale dans le futur pour les salles de cinéma et autres types d’installations intérieures.
« On pourrait être en mesure d’augmenter ce nombre, mais ça va être pris graduellement en fonction de l’avis de la santé publique. »
Les villes de Toronto, Windsor-Essex et le Niagara font partie des régions qui doivent rester dans la phase 2.
Article écrit avec la collaboration de Didier Pilon