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Syla Swords, des émotions olympiques à une saison brillante dans le basket universitaire

La Sudburoise Syla Swords lors d'un entraînement de basketball féminin aux Jeux olympiques d'été de 2024, à Villeneuve-d'Ascq, en France. Photo : AP/Mark J. Terrill, archives

Un an après les Jeux olympiques de Paris, ONFR vous propose de revenir sur les souvenirs des athlètes franco-ontariens et surtout sur leur année après les Jeux. Ce jeudi, c’est au tour de la benjamine de l’équipe canadienne de basketball, Syla Swords, originaire de Sudbury, de revenir sur cette expérience unique, sur ce qu’elle en a retiré et sur une saison universitaire prometteuse avec les Wolverines du Michigan.

À seulement 18 ans, Syla Swords est devenue la plus jeune joueuse de l’histoire du Canada à participer aux Jeux olympiques de basketball. Elle a vécu des débuts marquants lors du match d’ouverture face à la France au Stade Pierre-Mauroy de Lille, devant près de 30 000 spectateurs.

« Je crois que ce qui est resté avec moi, c’est l’émotion en entrant dans ce stade. Tout le monde chantait l’hymne français, il y avait le rouge et le bleu partout, mais en même temps je voyais aussi le drapeau canadien et la feuille d’érable. Même en Europe, on se sentait soutenues. C’était vraiment spécial », raconte-t-elle.

Un soutien d’autant plus précieux que sa famille était présente dans les gradins. Son père, Shawn Swords, ancien joueur de l’équipe canadienne aux Jeux de Sydney 2000 et aujourd’hui entraîneur en G League à Long Island, sa mère Shelley Dewar, ancienne joueuse à Laurentienne et sa sœur Savannah, elle aussi basketteuse prometteuse, l’accompagnaient.

« Avoir ma famille là avec moi, ça m’a énormément aidée », souligne-t-elle.

Sportivement, le tournoi a été difficile pour les Canadiennes, éliminées sans victoire en phase de groupes. Malgré son manque d’expérience, la Franco-Ontarienne a néanmoins trouvé du temps de jeu, avec environ 15 minutes par match de moyenne. 

« Jouer pour la sélection nationale et ne pas gagner, c’est toujours une déception. Mais chaque défaite me motive encore plus. On veut toujours faire mieux, pour nous, pour nos coéquipières et pour notre pays », insiste-t-elle.

Nouveaux défis

Avant même de participer aux Jeux à Paris, Syla Swords avait choisi de rejoindre l’université du Michigan. Le passage par le plus haut niveau de compétition international lui a permis d’aborder cette nouvelle étape avec assurance.

« Jouer contre les meilleures joueuses du monde, des All-Stars et des vétérans de la WNBA, m’a beaucoup aidée. Quand je suis arrivée en NCAA, jouer contre des filles de mon âge paraissait presque facile », confie-t-elle.

Le vrai défi se situait ailleurs : « Le nombre de rencontres est incroyable. On joue deux à trois fois par semaine, alors qu’au lycée c’était une fois toutes les deux semaines. Il a fallu s’adapter rapidement au rythme et à la charge de travail. »

Mais au-delà du terrain, le plus dur a été de quitter sa famille. « Je n’habitais plus avec ma mère, mon père, ma sœur. On fait tout ensemble d’habitude, et mon m’a entraînée toute ma vie. Là, je devais tout faire seule : mes repas, l’école, les entraînements et les matchs. C’était difficile, mais ça m’a fait grandir », assure-t-elle.

Première saison remarquable à Michigan

Malgré ce défi, Syla Swords a réussi une première saison remarquable sous le maillot des Wolverines. En 33 matchs, tous comme titulaire, elle a compilé une moyenne de 16,0 points, 6,2 rebonds et 2,5 passes décisives en 32,5 minutes par match.

Ses performances lui ont valu une pluie de distinctions : sélection dans l’équipe d’étoiles des recrues américaines, dans la 2ᵉ équipe d’étoiles de la conférence Big Ten, dans l’équipe d’étoiles des recrues du Big Ten, ainsi qu’une place dans l’équipe d’étoiles du tournoi de la conférence Big Ten.

Déjà considérée comme l’une des grandes promesses du basketball canadien, Swords garde pourtant les pieds sur terre. 

« Je sais qu’on parle de moi comme d’une future star, mais je n’y pense pas trop. Aux États-Unis, je n’ai pas la même notoriété qu’au Canada, donc ça m’aide à rester concentrée. Je suis surtout fière de représenter le Canada, que ce soit avec Michigan ou avec l’équipe nationale », dit-elle.

Le rêve de la WNBA 

Michigan a terminé la saison avec une fiche de 23 victoires pour 11 défaites, atteignant le deuxième tour de la March Madness, le tournoi final de la saison universitaire. Le fait de ne pas avoir réussi à aller plus loin dans le tournoi constitue à la fois une déception pour la Sudburoise, mais aussi une source de motivation.

« Le tournoi de mars est tellement spécial, c’est ce que tout le monde regarde. On a gagné notre premier match, mais perdre le deuxième contre Notre Dame a été dur. Je veux absolument qu’on aille plus loin la saison prochaine. »

Et encore plus loin après l’université? La réponse ne fait aucun doute. 

« Mon rêve, c’est la WNBA. Et ce serait incroyable de jouer au Canada avec le Toronto Tempo. Pas seulement pour moi, mais pour toutes les jeunes filles qui pourraient venir nous voir et s’inspirer. »

Mais la jeune Ontarienne sait aussi que son avenir ne dépend pas uniquement de son choix. 

« Même si ce n’est pas moi qui vais choisir, parce que c’est le repêchage qui détermine l’équipe, j’aimerais vraiment avoir l’occasion de jouer à Toronto. »

En attendant ce moment, Syla Swords va poursuivre son ascension avec les Wolverines du Michigan. Et à chaque trêve, c’est avec la feuille d’érable sur le cœur qu’elle continue de progresser : elle a récemment disputé deux tournois avec l’équipe nationale, au Chili avec la sélection senior puis en Europe avec sa catégorie d’âge. 

« Porter la chemise canadienne reste toujours spécial. Peu importe les victoires ou les défaites, c’est une fierté et une motivation supplémentaire », confie-t-elle.

Un an après avoir découvert l’intensité des Jeux olympiques, elle continue donc de tracer sa voie, entre fierté franco-ontarienne, engagement envers le programme national et rêve de rejoindre un jour l’élite mondiale du basketball.