Le sport professionnel féminin en pleine expansion au Canada

Avec la création de deux ligues professionnelles dans des sports majeurs comme le hockey sur glace et le soccer et l’arrivée d’une équipe de basketball de WNBA à Toronto, les possibilités de carrière offertes aux athlètes franco-ontariennes dans leur propre province ou à travers le Canada se multiplient depuis 2024.
La LPHF quasiment sans concurrence
Le premier sport majeur à se jeter à l’eau pour lancer sa ligue professionnelle féminine a été le hockey sur glace. Annoncée officiellement le 14 août 2023, la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) a entamé sa première saison le 1er janvier 2024.
Composée de six équipes réparties entre le Canada et les États-Unis, elle s’est directement imposée comme la meilleure ligue au monde, regroupant les joueuses les plus talentueuses de ce sport, majoritairement américaines et canadiennes (plus de la moitié de la ligue) mais aussi internationales (dix autres pays représentés), bien que certaines des meilleures joueuses européennes ont décidé de rester sur le Vieux Continent.
L’Ontario est fortement représenté avec des équipes à Toronto et Ottawa, soit deux des six franchises qui y sont implantées. Du fait de la forte compétitivité au sein de la ligue qui compte les meilleures joueuses au pays, il n’y a pour le moment pas de joueuses identifiées comme Franco-Ontariennes au sein de la ligue, mais cette dernière représente une opportunité qui n’existait pas par le passé pour les jeunes franco-ontariennes évoluant à l’université, que ce soit au Canada ou aux États-Unis de pouvoir rester en Amérique du Nord et poursuivre une carrière professionnelle. Aux deux équipes de l’Ontario, s’ajoute Montréal, la capitale francophone du Canada.
Si tout n’est pas encore parfait avec seulement deux ans d’existence, la ligue se porte bien économiquement et envisage déjà l’ajout de nouvelles équipes à l’avenir. Ceci devrait augmenter les chances, dans un futur proche, de voir des Franco-Ontariennes évoluer au plus haut niveau mondial.
Un contexte très concurrentiel pour le soccer
Si pour le hockey sur glace, l’objectif de l’arrivée de la LPHF était d’emblée de regrouper les meilleures joueuses américaines et canadiennes dans un contexte peu concurrentiel, la création en soccer de la Super ligue du Nord (SLN), qui va inaugurer sa première saison en avril prochain, se fait avec des objectifs différents. Face aux géants que représentent la ligue américaine de soccer (NWSL) et surtout les grands championnats européens, l’objectif sera dans un premier temps, à l’image de ce qu’offre la Première ligue canadienne de soccer (PLC) chez les hommes, de donner des opportunités professionnelles aux jeunes joueuses canadiennes issues des universités.
Difficile donc d’imaginer les meilleures joueuses franco-ontariennes comme Vanessa Gilles (Olympique lyonnais, France) ou Cloé Lacasse (Royals de l’Utah, NWSL) rejoindre cette ligue dès maintenant – pourquoi pas en fin de carrière? – mais des débouchés s’offrent désormais aux jeunes joueuses francophones de la province de rejoindre l’une des six équipes de la ligue. Comme pour la LPHF, la SLN compte deux équipes en Ontario à Toronto et Ottawa et une équipe à Montréal, les trois autres étant basées à Halifax, Calgary et Vancouver.
Les effectifs sont annoncés au compte-goutte sur les réseaux sociaux, mais on sait d’ores et déjà que le Rapide d’Ottawa a signé la Franco-Ontarienne Florence Belzile, joueuse locale qui arrive en provenance de l’Université du Nebraska.
La ligue ambitionne tout de même d’offrir un haut niveau de compétition avec des joueuses internationales en fin de carrière comme Desiree Scott, qui a rejoint l’équipe d’Ottawa, ou tout récemment appelées en équipe nationale lors de la Coupe Pinatar comme Megan Regan (AFC Toronto) et Samantha Chang (Rise de Vancouver).
La saison débute le 16 avril avec un duel entre Calgary et Vancouver. Toronto ouvrira contre Montréal le 19 avril puis se déplacera à Ottawa qui lancera son histoire avec un derby de l’Ontario le dimanche 27 avril à la Place TD.
La WNBA à Toronto, enfin
Il va falloir encore attendre un peu plus d’un an, mais Toronto aura bien une équipe dans la WNBA. Annoncée en mai 2024, la franchise d’expansion accordée à la Ville Reine, la première en dehors des États-Unis, a depuis le 5 décembre dernier un nom le Tempo, depuis le 20 février dernier une directrice générale Monica Wright Rogers et depuis le début du mois une co-propriétaire très populaire et de renom en la personne de Serena Williams.
En attendant les débuts de l’équipe en 2026, les partisans canadiens rêvent déjà de voir les meilleures joueuses du pays comme Kia Nurse, Bridget Carleton ou encore Aalyah Edwards rejoindre les rangs de la franchise canadienne. Côté franco-ontarien, Laeticia Amihere, qui sort d’une excellente saison d’hiver en Australie avec un titre de meilleure joueuse de la ligue et un contrat décroché avec les Valkyries de Golden State pour faire son retour en WNBA, fait partie des joueuses qu’on aimerait voir à Toronto.
Autre nom qui fait saliver mais qui ne sera pas disponible avant encore trois années à passer à l’université : Syla Swords. La Franco-Ontarienne fait parler d’elle pour de très bonnes raisons. À tout juste 19 ans, elle a déjà engrangé de l’expérience internationale avec la sélection canadienne aux Jeux olympiques de Paris l’été dernier. Dans sa première année à l’Université du Michigan elle flambe dans la WNCAA, le championnat universitaire américain. Promise à un bel avenir, elle incarnerait parfaitement la franchise canadienne.
Les partisans franco-ontariens en rêvent, tout comme son père Shawn, ancien international canadien et entraîneur avec les Nets de Long Island dans la G League. Et si Syla n’atterrisait pas au Tempo? La bonne nouvelle, c’est qu’elle a également une jeune sœur âgée de 16 ans Savannah, qui suit le chemin tracé par son aînée.