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La FESFO veut « aller chercher les jeunes là où ils sont »

Marie-Claude Bisson (au milieu), présidente du conseil de représentation de la FESFO, souhaite rebâtir un réseau jeunesse plus fort et inclusif. Gracieuseté

Élève de 12ᵉ année au Collège Mer-Bleue d’Orléans à Ottawa, Marie-Claude Bisson est présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), organisme porte-parole des 25 000 élèves des écoles secondaires francophones de l’Ontario. 

La FESFO traverse une période de reconstruction post-pandémie, marquée par une baisse du nombre de jeunes impliqués et la nécessité de rebâtir son réseau.

Après son congrès provincial tenu récemment, la FESFO amorce une réflexion stratégique pour définir ses priorités, renforcer la relève et redonner un souffle collectif à la jeunesse franco-ontarienne.

«  Après le congrès provincial, comment résumerais-tu la direction que prend aujourd’hui la FESFO?

Après le congrès, on est en réflexion à partir des discussions qu’on a eues à notre Assemblée générale jeunesse. On va se retrouver en novembre pour mettre en place de nouvelles stratégies en fonction de ce que les membres veulent cette année. Ce n’est pas vraiment un virage, mais plutôt un recentrage sur nos priorités. On veut que les jeunes sentent que la FESFO les représente vraiment.

Quelles sont les principales propositions qui vont orienter cette année?

Par exemple, la place des élèves de 7ᵉ et 8ᵉ (année) : on veut se pencher sur la façon de les inclure davantage dans le réseau. D’autres propositions touchent le postsecondaire – créer un réseau de communication entre les jeunes après le secondaire, peut-être en collaboration avec le RÉFO (Regroupement étudiant franco-ontarien) – et la visibilité de la FESFO dans les écoles.

Tu parles souvent de « rebâtir le réseau ». Quelles sont les premières étapes concrètes?

La première étape, c’est de reprendre des événements en présentiel, post-pandémie. Ensuite, on veut aller chercher plus de jeunes de 9ᵉ et 10ᵉ année pour assurer une continuité. Trop souvent, ce qu’on voit dans le réseau, c’est qu’on recrute surtout des élèves de 10ᵉ et 11ᵉ année, parce que l’on connaît déjà leurs personnalités, leurs valeurs et leurs intérêts.

Notre expérience chaque année, c’est qu’on perd une grande partie de nos jeunes actifs lorsqu’ils terminent le secondaire. C’est pourquoi on veut aller chercher les 9ᵉ et 10ᵉ, pour bâtir une meilleure continuité avec des jeunes qui peuvent revenir plusieurs années de suite et devenir des piliers du réseau.

« Les jeunes d’aujourd’hui veulent être entendus, tout comme ceux d’hier », estime Marie-Claude Bisson, présidente de la FESFO. Gracieuseté

Cette relance passe-t-elle aussi par de nouveaux partenariats ou une autre façon de communiquer?

Les jeunes sont dans un univers numérique : il faut apprendre à les rejoindre là où ils sont. On repense nos façons de communiquer, on revoit notre présence sur les réseaux sociaux et nos outils pour atteindre les jeunes, mais aussi leurs parents.

Et surtout, je ne veux pas que les réseaux sociaux influencent négativement notre façon de voir les choses. Au contraire, on veut les utiliser à notre avantage pour aller chercher les jeunes, les mobiliser et en faire des acteurs du changement.

Certains événements, comme les Jeux franco-ontariens, ont marqué des générations. Envisagez-vous leur retour ou un nouvel événement rassembleur?

L’idée des Jeux n’est pas abandonnée, on y pense encore. Mais pour l’instant, ils ne seraient pas viables dans leur ancienne forme. On réfléchit à recréer quelque chose de nouveau qui réponde aux besoins actuels des membres.

La FESFO fête ses 50 ans. Comment transformer cet anniversaire en tremplin pour l’avenir?

Il faut réfléchir à ce qu’on a accompli, mais surtout à ce qu’on peut faire pour les 50 prochaines années. Notre rôle est de rester un pilier dans la communauté franco-ontarienne et de faire en sorte que la voix des jeunes continue d’être entendue. Je parlais récemment avec d’anciens membres de la FESFO, et ils me rappelaient que les jeunes d’hier voulaient déjà que leur voix compte. C’est toujours vrai aujourd’hui : les jeunes veulent être écoutés, participer et militer davantage. On doit utiliser notre histoire comme moteur pour aller plus loin.

Quels sont les prochains rendez-vous importants?

Nos prochains forums régionaux. Ce sera l’occasion de discussions entre jeunes des différentes régions, pour renforcer la diversité et l’identité franco-ontarienne. C’est un travail constant : chaque année, on perd une partie de nos membres qui graduent, donc il faut sans cesse reconstruire. Ce n’est pas facile, mais on est déterminés. »