Un français toujours « limité » pour le PDG d’Air Canada
Quatre ans après sa controverse sur le français et près de 300 heures de cours d’apprentissage, le PDG d’Air Canada Michael Rousseau a toujours une maîtrise du français qui est « limitée ».
C’est ce qu’a indiqué Air Canada dans une lettre adressée au Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités à Ottawa.
« M. Rousseau regrette que sa maîtrise du français demeure limitée, et ce, même avec les efforts déployés et le temps passé à l’apprendre », écrit David Rheault, le vice-président — Relations avec les gouvernements et les collectivités chez le transporteur aérien dans sa missive.
En 2021, le président de la comapgnie canadienne a provoqué l’indignation en affirmant qu’il avait pu vivre à Montréal pendant 14 ans sans parler français, un fait qu’il jugeait « tout à l’honneur de Montréal ». Quelques heures après ces propos, Michael Rousseau s’était excusé en plus de s’engager à apprendre la langue de Molière. Ces affirmations avaient suscité un tollé, donnant lieu à un record de plaintes au Commissariat aux langues officielles.
Tout en saluant les efforts du dirigeant d’Air Canada, pour apprendre la langue de Molière, le commissaire Raymond Théberge maintient qu’il croit « fermement que le bilinguisme constitue une compétence essentielle pour tout leader » au fédéral.
« Les attentes restent élevées pour les dirigeants d’entreprises privées assujetties à la Loi sur les langues officielles et il est souhaitable qu’il puisse s’exprimer de manière équitable dans les deux langues afin de rejoindre l’ensemble des Canadiennes et Canadiens », indique le commissaire aux langues officielles dans une déclaration écrite à ONFR.
Plus de 560 heures de cours et de devoirs
Dans cette lettre envoyée le 23 octobre, David Rheault précise que M. Rousseau a suivi depuis novembre 2021, 313 heures de cours en plus de 250 heures supplémentaires consacrées aux devoirs, à la pratique et à la révision de ses apprentissages.
« M. Rousseau a également consacré du temps à diverses activités quotidiennes, telles qu’écouter la radio, lire, regarder la télévision en français et suivre des programmes d’apprentissage en ligne (en moyenne environ cinq heures par semaine) », détaille M. Rheault.
Ce dernier poursuit sa lettre en indiquant que Michael Rousseau continuera de « consacrer du temps, malgré les défis qu’il rencontre » dans l’apprentissage du français.
« Même s’il n’a pas atteint le niveau de compétence linguistique qu’il souhaite, il comprend et reconnaît pleinement l’importance de la langue française pour notre pays, pour le Québec et pour Air Canada », conclut-il.
Cette lettre fait suite à un passage à ce même comité du PDG d’Air Canada en décembre 2024 où il avait été incapable de répondre aux questions des parlementaires en français.
« Je suis sérieux dans mon intention d’apprendre le français. À l’évidence, j’ai besoin de plus de temps que je le pensais, mais je poursuis dans cette voie », avait-il dit, ajoutant être « désolé » de ne pas parler en français, mais « qu’à mon âge, c’est difficile ».
À la suite de cette rencontre, le comité des Transports avait adopté une motion du député du Bloc québécois, Xavier Barsalou-Duval, réclamant un compte rendu du nombre d’heures de cours de français du haut dirigeant de la compagnie aérienne.
« On apprend qu’en quatre ans, le patron d’Air Canada a suivi moins d’heures de cours de français que la gouverneure générale (313 contre 324)… Il nous apparaît clair que M. Rousseau ne prend pas son engagement au sérieux », dénonce l’élu bloquiste Xavier Barsalou-Duval.
Air Canada est assujettie à la Loi sur les langues officielles en tant qu’entreprise privée de compétence fédérale. Michael Rousseau en est le président depuis 2021.