À Ottawa, Wynne en mode séduction des francophones

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, à l'Hôpital Montfort avec quelques députés libéraux, en mai 2016. Archives #ONfr

OTTAWA – La visite à Ottawa de Kathleen Wynne était sous le signe de la francophonie, vendredi 6 mai. D’abord devant les membres du Regroupement des gens d’affaires (RGA) de la Capitale nationale puis à l’Hôpital Montfort, la première ministre de l’Ontario a voulu démontrer son attachement aux francophones.

SÉBASTIEN PIERROZ
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Fait rare depuis le début de son mandat, Mme Wynne s’est exprimé quasiment tout en français lors de son allocution au déjeuner d’affaires du RGA se tenant au Fairmont Château Laurier. Le temps pour elle de parler du postsecondaire, tout en évitant soigneusement le dossier du projet de l’université franco-ontarienne.

« L’Université d’Ottawa a obtenu sa désignation en vertu de la Loi 8, de même le Collège universitaire Glendon. Cette désignation rend formel l’engagement à offrir aux francophones des services dans leur langue (…) Nous avons mis sur pied un comité consultatif pour évaluer la capacité actuelle dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario (…) Nous posons les bons gestes pour que la communauté francophone en Ontario possède un réseau postsecondaire responsable. »

Ce n’était pas un hasard si Mme Wynne avait choisi dans l’après-midi l’Hôpital Montfort pour annoncer 19 millions $ pour les hôpitaux d’Ottawa. « L’Ontario est fort parce que nous avons une francophonie et une population intégrée. La culture et l’histoire de la province se basent sur les relations des francophones, des anglophones et des autochtones », a fait part la première ministre, entourée des principaux députés du Parti libéral dans la région d’Ottawa.

Reste que des quatre centres hospitaliers concernés par l’annonce, Montfort est celui obtenant la plus maigre part du gâteau, avec seulement 1,7 millions $ injectés.

Cette somme de 19 millions $ fait en réalité partie de l’augmentation de l’enveloppe de 345 millions $ annoncée lors du dépôt budget pour le fonctionnement des hôpitaux. Une première depuis 2011.

Mais l’investissement est dans une certaine mesure compensatoire, puisque plusieurs établissements de santé sont maintenant tenus par la province de réduire leurs tarifs de stationnement et sont ainsi privés de revenus annuels de près de 100 millions $.

Colère

Toujours est-il que Kathleen Wynne n’était pas attendue que par des admirateurs au Fairmont Château Laurier. Des dizaines d’employés en lock-out de la Société des loteries et des jeux de l’Ontario, l’OLG, à l’hippodrome Rideau-Carleton à Ottawa, ont perturbé le discours de la chef libérale.

Assis au fond de la salle, des membres du syndicat de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) – le syndicat qui représente les employés en lock-out à Rideau-Carleton – ont brandi silencieusement des pancartes comme « Négociez » et « Justice ».

L’OLG a poussé sur le trottoir les 124 employés responsables des machines à  sous au casino ottavien à la mi-décembre, après que ceux-ci eurent refusé une offre finale de l’employeur qui prévoyait, entre autres, une hausse salariale de 1,75% dans deux ans et la fin des garanties sur les pensions.

« L’OLG passe vraiment beaucoup de temps pour arriver à une résolution, au point de se demander si ils veulent vraiment une résolution. Si l’OLG ne vient pas à la table de discussions, nous aimerions que le gouvernement mette de la pression », a exprimé à #ONfr Larry Rousseau, de l’AFPC.