Attendu depuis 20 ans, un nouveau système de répartition 911 à Ottawa et dans l’Est
OTTAWA – Mis en place à compter de ce mercredi, un nouveau système de répartition du 911 devrait alléger les services d’urgences et les équipes paramédicales à Ottawa, dans les régions de Prescott-Russell, de Stormont, Dundas et Glengarry, dans l’Est ontarien. Ces régions sont, depuis plusieurs années, sous pression, en raison d’un système de répartition des priorités médicales mal adapté, qui entraîne une congestion des services d’urgence hospitaliers.
« À présent, les répartiteurs et répartitrices au 911 devront poser plus de questions dans le but d’identifier les priorités sévères », explique M. Périard, le chef des paramédics des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).
Avant cela, « si une personne subit une blessure au genou, nous lui posons les questions suivantes : ‘’Ressentez-vous de la douleur?’’ Si la personne répond par l’affirmative, nous enchaînons avec : ‘’Votre douleur est-elle sévère?’’ Étant donné que la réponse est souvent positive, si la personne confirme que la douleur est sévère, l’ambulance se rend chez elle en utilisant les gyrophares et les sirènes; cela devient alors une haute priorité. »
D’après le chef, beaucoup de cas étaient considérés comme très urgents avec l’ancien système de répartition. Dorénavant, il y aura plus de questions, donc plus de détails, et la capacité à mieux prioriser les urgences.
En effet, en 2022 et 2023, les cibles de réponses dans les trois catégories de « hautes urgences » n’avaient pas été atteintes dans les Comtés unis de Prescott et Russell.
Cette problématique avait aussi été observée à Ottawa. En juin dernier, le maire Mark Sutcliffe avait partagé sur ses réseaux sociaux la nécessité de réduire ces délais.
En attente de ce système depuis la fusion des municipalités
De son côté, Isabelle Hébert, répartitrice au 911 à Ottawa, a exprimé au micro d’ONFR, qu’en plus de ces nouvelles questions, elle sera capable d’offrir de meilleures instructions de premiers secours. Elle rappelle que « cela fait plus 20 ans que nous étions en discussion avec la province pour ce système ».
Ce retard dans la livraison du programme est dû au fait que seul le ministère de la Santé de l’Ontario peut approuver ces changements.
D’après Marc-André Périard, « l’intégration de ce système était censée avoir lieu avant la pandémie. Il y a eu plusieurs retards pour plusieurs raisons, bien que dans la région de Toronto, cela a été mis en œuvre, il y a un an et demi, je crois ».
Implanté progressivement à travers la province, il reste encore quelques centres de répartition en Ontario qui doivent l’intégrer.
Pour assurer le bon fonctionnement du nouveau système, les répondants du 911 ont dû suivre une formation de 90 heures.
« Nous serons en mesure de mieux servir notre communauté, et même si c’est une technologie qui a fait ses preuves, elle continuera de faire l’objet de tests, de développement et de mesures pour assurer une bonne qualité », se réjouit Mme Hébert, qui en est à 18 ans de carrière comme répartitrice.
Selon Marc-André Périard, les équipes paramédicales ne subiront pas les mêmes changements que les répartiteurs. Il les décrit comme des éléments essentiels du système de premiers secours, soulignant qu’ils devront faire face à d’importants changements.
« Ce sont nos premiers répondants », affirme-t-il.
Les ambulances dans l’Est ontarien pourraient être moins sollicitées par Ottawa
Pour le chef des paramédics de Prescott et Russell, son unité devrait voir une réduction de la demande de soutien dans la ville d’Ottawa. « Vu que les appels seront mieux priorisés, nous ne répondrons pas aux appels verts, jaunes et oranges dans la capitale et les comtés de Stormont, Dundas et Glengarry. »
Il est également évident, pour M. Périard, qu’il y aura une diminution de citoyens qui se rendaient à l’hôpital et qui n’en ont pas besoin. « Ça devrait fonctionner parce que maintenant, nous emmènerons seulement les personnes ayant des besoins critiques. »
Un nouveau code couleur pour les priorités
« Ce qui nous posait un problème dans le passé, explique Marc-André Périard, directeur des services d’urgences dans les Comtés unis de Prescott et Russell, c’est qu’on était souvent appelé pour des urgences qui n’étaient vraiment pas des urgences. »
« Et nos résidents qui en avaient réellement besoin, ajoute-t-il, ne disposaient pas d’une ambulance disponible. Ce nouveau système devrait avoir un impact positif. »
En effet, depuis plusieurs années, les services de paramédics d’Ottawa et de l’Est ontarien vivent toujours des situations de congestion qui ont alourdi la crise des soins de santé.
Le niveau zéro, où toutes les ambulances sont occupées, a été atteint à de nombreuses reprises, en 2022 et en 2023. Cela a entraîné de longs délais pour l’arrivée des ambulances, obligeant certaines personnes à attendre plusieurs heures, avant de recevoir une assistance médicale. De plus, de nombreux paramédics se sont retrouvés bloqués dans les stationnements d’hôpitaux, attendant que des patients soient pris en charge par les urgences médicales, plutôt que de répondre à d’autres appels urgents. M. Périard espère que l’amélioration de la répartition permettra de réduire considérablement ces situations à l’avenir.
Dès le 10 avril, les catégories de réponses seront aussi classées par un nouveau code couleur. Le classement des priorités se détermine ainsi :