Bientôt une gouvernance francophone pour le Centre Jules-Léger?
TORONTO – Après près d’un an d’incertitude, le Centre Jules-Léger pourrait finalement avoir sa gouvernance francophone à l’automne 2017. C’est du moins l’avis de plusieurs acteurs interrogés par #ONfr.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
Avec la fin de la session parlementaire à Queen’s Park, plusieurs dossiers francophones qui nécessitent des modifications législatives resteront en suspens. C’est le cas de la gestion francophone du Centre Jules-Léger, dans la région d’Ottawa.
En août dernier, le gouvernement ontarien avait fait volte-face dans ce dossier et annoncé le maintien du Centre Jules-Léger après avoir sonné son arrêt de mort. À l’époque, le gouvernement avait alors promis qu’il apporterait « des changements législatifs en vue de transférer la structure de gouvernance du Centre Jules-Léger aux 12 conseils scolaires de langue française afin de mieux servir les élèves francophones ».
Mais voilà que depuis près d’un an, le dossier traîne en longueur.
Interrogée à ce sujet, la ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, assure que les discussions avancent entre les différents partenaires et qu’à l’automne, un projet de loi devrait voir le jour.
« Le processus se déroule comme prévu (…) et nous travaillons avec les éducateurs et les parents pour mettre en place le nouveau modèle de gouvernance », a expliqué la ministre en entrevue à #ONfr.
« Nous voulons être prudents avec le nouveau modèle sur lequel nous travaillons pour qu’il puisse durer », a-t-elle ajouté.
Mitzie Hunter assure que le dialogue a toujours été ouvert entre les différentes parties impliquées dans ce dossier.
« Je suis confiante dans la procédure, nous faisons la consultation et la diligence dans ce dossier », a-t-elle aussi souligné.
La ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, veut se montrer rassurante.
« Je comprends que la communauté franco-ontarienne est anxieuse et s’impatiente de tout cela, mais c’est un dossier qui n’est pas si facile », a-t-elle expliqué.
« On s’est engagé (…) et oui, il y a une grande possibilité d’un projet de loi qui va concrétiser ce processus qui doit être mis en place », a ajouté Mme Lalonde.
Marie-France Lalonde ajoute que les étapes suivent leur cours.
En février dernier, dans un discours prononcé lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), la ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, avait réitéré l’intention du gouvernement libéral de conserver une gestion francophone au Centre Jules-Léger, sans toutefois donner d’échéancier.
Les employés impatients
Martin Grenier, président du syndicat des employés du Centre Jules Léger, se dit confiant que le processus aboutisse finalement.
« Je crois que ça va aller de plus en plus vite dans les développements et j’ai l’impression qu’à l’automne, on va avoir un projet de loi, mais c’est certain que l’année d’extra d’attente est décevante » – Martin Grenier
M. Grenier assure que malgré les délais, les employés restent positifs.
« Le projet avance, mais on est loin des promesses initiales d’une année de transition. Ce n’est plus réaliste et ne sera pas réalisable », nuance cependant le président du syndicat.
Parmi les problématiques qui expliquent ces délais, Martin Grenier indique que le style d’une gestion avec les 12 conseils scolaires francophones posait problème.
« En ce moment, ce sont des avocats qui doivent s’assurer que la transition se fasse le plus doucement possible », précise-t-il.
Martin Grenier déplore que jusqu’à tout récemment, les employés aient été laissés dans le noir quant aux procédures, ce qui crée de l’anxiété chez certains d’entre eux. Il note cependant que dernièrement, l’information a commencé à circuler sur le sort à venir du Centre.
Le président du syndicat des employés espère également qu’avec le calendrier électoral qui avance en Ontario, le projet ne subira pas de délais supplémentaires.
« Avec une nouvelle gouvernance francophone, on espère pouvoir remettre en place plusieurs acquis des dernières années et retrouver la compétence que l’on avait avant » – Martin Grenier
Même si le projet de loi est adopté à l’automne prochain, le transfert de gestion pourrait prendre une autre année supplémentaire et entrer en vigueur en septembre 2018.