Brian Mulroney défend sa fille, attaque Amanda Simard

L'ancien premier ministre, Brian Mulroney. Crédit image: Radio-Canada, Tout le monde en parle

MONTRÉAL – L’ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney, a défendu sa fille, Caroline Mulroney, lors de la populaire émission Tout le monde en parle. Il a alors affirmé que la ministre des Affaires francophones défendait la francophonie ontarienne, contrairement à Amanda Simard qui a décidé de quitter le gouvernement Ford.

« Elle [Caroline Mulroney] est la meilleure voix que les francophones de l’Ontario ne pourraient jamais avoir », a soutenu l’ancien premier ministre canadien, Brian Mulroney. Il a défendu la gestion de crise de sa fille, après les coupes linguistiques de l’automne menées par le gouvernement de Doug Ford. À ce sujet, Brian Mulroney affirme que sa fille n’est pas l’auteure des décisions décriées. « Ce n’est pas elle qui décide. Elle est prise à travailler avec ses collègues pour réparer les pots cassés », a-t-il lancé.

Les propos les plus controversés ont été tenus à l’endroit de la députée indépendante Amanda Simard. « Croyez-moi, c’est elle [Caroline Mulroney] qui défend les francophones. La petite fille qui a démissionné, elle est partie. C’est fini! Mais Caroline est toujours là », a lancé Brian Mulroney au sujet de la décision de la députée de Glengarry-Prescott-Russell de quitter la famille conservatrice.

Le 29 novembre, Mme Simard a claqué la porte du Parti progressiste-conservateur en raison du refus de Doug Ford d’annuler l’abolition du projet universitaire francophone et la survie d’un Commissariat indépendant aux services en français.

Réaction d’Amanda Simard

C’est lundi matin qu’Amanda Simard a finalement réagi aux propos de M. Mulroney.

« M. Mulroney a tenté de défendre sa fille Caroline qui a complètement laissé tomber les Franco-Ontariens. Il a fait de grandes choses pour le Canada, mais ses propos appartiennent à une autre époque et n’ont pas leur place dans une société respectueuse et égalitaire. »

Elle participera à une séance de questions/réponses avec les Franco-Ontariens, lundi dès 13h, à l’invitation de TFO. La séance sera diffusée en direct sur le compte Facebook de ONFR+.

Le critique en matière de francophonie du Nouveau Parti démocratique (NPD), Guy Bourgouin, a dénoncé les propos de Brian Mulroney. Dans un tweet, il écrit : « Sérieusement, Brian Mulroney? L’héritage et la culture franco-ontarien.n.e.s ne sont pas une simple monnaie d’échange! Nos demandes sont simples : retour du Commissariat aux services en français et financement de l’Université de l’Ontario français. À Tout le monde en parle, il répète la même histoire que Doug Ford et Caroline Mulroney. »

Réactions fortes en Ontario français

Alors que sur les réseaux sociaux, plusieurs saluaient la performance de Brian Mulroney lors de l’émission, la réaction était tout autre en Ontario français.

Aurélie Lanctôt dénonce les paroles du premier ministre dans un tweet repartagé à de nombreuses reprises. « Quand Brian Mulroney parle de « la tite fille qui est partie », il parle de Amanda Simard? « La tite fille »? Au secours », écrit-elle.

« Il a méprisé Amanda Simard… un flagrant manque de classe à mon avis… Est-ce que Brian a vraiment défendu la cause de la minorité francophone pendant 50 ans comme il dit? », écrit un internaute.

« Un 10 sur 10… jusqu’à son commentaire plein de condescendance sur Amanda Simard », écrit un autre.

« Très déçu du commentaire de Brian Mulroney. Amanda Simard n’est pas « une petite fille qui a démissionné ». Amanda est mieux placée que Caroline Mulroney pour l’intérêt des Franco-Ontariens. Je suis fier du choix qu’Amanda a fait et c’est inacceptable que vous disiez de tels commentaires », écrit Nicholas Lebel.

« C’est vraiment insultant de voir qu’il l’ait appelée la p’tite fille », renchérit un autre.

Certains internautes affirment que Caroline Mulroney n’a pas encore prouvé qu’elle était en mesure de protéger la francophonie ontarienne. « Des propos faciles à exprimer par son papa. La preuve sera dans les gestes concrets du futur! », écrit un citoyen.