Deux candidats bilingues sur six briguent la chefferie conservatrice

Deux des six candidats voulant devenir chef du parti conservateur du Canada parle français.
Les candidats à la chefferie conservatrice du Canada Jean Charest, Pierre Poilievre, Patrick Brown, Leslyn Lewis, Scott Aitchison et Roman Baber. Montage ONFR+

OTTAWA – Jean Charest et le favori Pierre Poilievre seront les deux seuls candidats dans la course à la chefferie conservatrice capable de parler parfaitement le français et l’anglais. Ce lundi, le Parti conservateur du Canada a officialisé sa liste de six candidats comportant notamment l’ancien chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, pas parfaitement bilingue, mais capable de converser en français.

ONFR+ vous dresse le portrait des six candidats ainsi que leur niveau de maîtrise du français.

Pierre Poilievre

Le député de Carleton, parfaitement bilingue, a été adopté dans sa jeunesse par deux Franco-Saskatchewanais et siège aux Communes depuis 2004. Depuis le début de sa candidature, présenté quelques jours après le départ d’Erin O’Toole, M. Poilievre attire de grandes foules dans ses rassemblements qu’il tient à travers le Canada. Il est le favori selon les différentes maisons de sondages.

Pierre Poilievre peut notamment compter sur l’appui de son ancien chef Andrew Scheer dans la présente course à la chefferie. Crédit image : archives ONFR+

Il fait notamment campagne contre la Banque du Canada et l’inflation avec son slogan #justinflation en plus de se proclamer comme le candidat anti-woke. Le conservateur n’a pas laissé entrevoir de politiques pour le moment en termes de francophonie et langues officielles, mais il promet d’être « un allié pour la langue française à travers le Canada ».

Il a affiché son intention de privatiser une partie de CBC/Radio-Canada, qualifiant le diffuseur public de « grand gaspillage d’argent ». ll veut toutefois préserver RDI soulignant le fait qu’il n’existe « pas d’alternative pour les francophones du pays ».

Jean Charest

Lui aussi parfaitement bilingue, l’ancien premier ministre du Québec semble être le principal rival à Pierre Poilievre dans cette course. L’ancien chef progressiste-conservateur tente un retour en politique sous les couleurs du parti dont il défendait entre 1993 et 1998. Ce dernier a déjà promis qu’il ne briserait pas les ententes sur les garderies signées avec les provinces par le gouvernement Trudeau, en plus d’accuser Pierre Poilievre de défendre les blocus d’infrastructures essentielles comme en février à Windsor et Ottawa.

Sous sa gouverne, le Québec a créé le Centre de la francophonie des Amériques, un organisme québécois visant à solidifier les liens entre les communautés francophones du Canada. Il compte aussi dans ses appuis l’ancien porte-parole aux langues officielles, Alain Rayes, ainsi que l’actuel critique Joël Godin.

Jean Charest peut compter sur l’appui de l’ancien premier ministre de l’Ontario Mike Harris, qui avait créé le cri de ralliement autour de l’Hôpital Montfort en voulant le fermer.

Patrick Brown

L’ancien chef du parti de Doug Ford entre 2015 et 2018 avait été exclu du parti après des allégations d’inconduites sexuelles. Capable de parler français, notamment en entrevue, il n’est pas parfaitement bilingue à l’image de Jean Charest ou Pierre Poilievre, ni au même titre que l’ancien chef Erin O’Toole. Il produit des messages en français sur les réseaux sociaux en plus de posséder un site internet bilingue.

L’ancien chef du Parti progressite-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown. Crédit image : Maxime Delaquis

Dès 2015, il avait soutenu le projet d’une université francophone, devenu l’Université de l’Ontario français. Maire de Brampton, dans la grande banlieue de Toronto, il fait actuellement campagne à l’abri des médias, se concentrant surtout auprès des minorités ethnoculturelles du pays.

Scott Aitchison

Il représente la circonscription ontarienne de Parry Sound-Muskoka depuis 2019. Il ne parle pas français et la langue de Molière est introuvable sur ses réseaux sociaux. Scott Aitchison possède un site internet en français et avait promis à son lancement de campagne de parler couramment le français d’ici la prochaine élection.

L’ancien maire de la ville ontarienne de Huntsville promet notamment de mettre fin au zonage d’exclusion dans les grandes villes en plus de faire campagne sur un allègement des règles pour accélérer la construction de nouveaux logements. Il veut aussi mettre fin à la taxe sur le carbone.

Roman Baber

Élu sous la bannière des progressistes-conservateurs en 2018, M. Baber a été exclu du parti de Doug Ford en janvier 2021 après avoir critiqué l’approche de son gouvernement concernant les mesures sanitaires contre la COVID-19. Ce député de York-Centre ne parle pas français.

Leslyn Lewis

Pour la deuxième fois, Leslyn Lewis se présente pour devenir cheffe du Parti conservateur, elle qui avait terminé troisième en 2020 derrière Peter Mackay et Erin O’Toole. Elle ne parle pas français non plus et, lors d’un débat des candidats en 2020, elle avait peiné à réaliser cet exercice entièrement en français.

Elle se présente comme une conservatrice sociale, étant notamment contre la vaccination obligatoire en plus d’être pro-vie. Lors de la dernière course à la chefferie, elle avait obtenu le soutien de plusieurs groupes antiavortements.