Centre Jules-Léger : le transfert officialisé au mois d’août
OTTAWA – Après les réjouissances de la fin d’année 2017, place à la transition pour le Centre Jules-Léger. Il faudra patienter jusqu’au 20 août pour que le transfert du centre pour enfants francophones sourds, aveugles, sourd-aveugles ou ayant un trouble d’apprentissage d’Ottawa, soit officialisé.
« C’est à cette date que la gouvernance du Centre Jules-Léger (CJL) sera officiellement transférée au Consortium CJL. Le CJL, comme toutes les autres écoles de langue française en Ontario financées par les fonds publics, sera donc gouverné par et pour les francophones au début de l’année scolaire 2018-2019 », a souligné le ministère de l’Éducation dans une mise à jour récente.
La loi « omnibus » 177, votée le 14 décembre dernier, comportait entre autres une mention pour la gestion du centre. Celle-ci passait alors entre les mains des conseils scolaires de langue française. Une avancée puisqu’auparavant, l’établissement était dépendant de la Division de l’apprentissage et du curriculum. Une division de langue anglaise.
À l’annonce du transfert pour la fin de l’été s’est ajoutée la nomination de six membres du consortium, trois pour les écoles publiques et trois pour les écoles catholiques. C’est Joanne Lacombe qui en assure pour le moment la présidence.
Cette dernière est aussi la présidente du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) depuis 2015.
« En ce moment, on est en train de retourner à l’école », explique Mme Lacombe. « On évalue les ressources humaines, les besoins technologiques. Savoir de quels services supplémentaires nous avons besoin exactement. »
Besoin criant d’argent
Le consortium compte bien décrocher une aide financière conséquente du ministère de l’Éducation. Le budget du centre de 6,6 millions de dollars annuel obtenu au cours des dernières années serait aujourd’hui très insuffisant. « Nous voulons plus pour s’assurer d’en faire plus », tranche Mme Lacombe.
Carine Jacques Lafrance, directrice générale du Regroupement des parents et des amis des enfants sourds et malentendants franco-ontariens (RESO), parle même de « torts historiques » pour décrire le retard financier pris par le Centre Jules-Léger. « À cause de la baisse de l’enveloppe, il y a eu de moins en moins de services, et l’école s’est rapprochée de la fermeture. Même un million de dollars supplémentaire ne suffirait pas aujourd’hui. Il y a eu des élèves qu’on a malheureusement pas pu rattraper de ce fait. »
Autre attente du côté de l’édifice du 281 avenue Lanark à Ottawa : le transfert définitif de la propriété et du terrain dans les mains des responsables du Centre Jules-Léger. « L’école appartient toujours au ministère de l’Infrastructure de l’Ontario. Or, nous voulons qu’elle nous appartienne et soit notre école », fait part Mme Lacombe.
Qu’en sera-t-il de la gestion du centre après le 20 août? « Celui fonctionnera bel et bien comme un conseil scolaire francophone », assure Mme Jacques France. « On a donc hâte ».
Embauche prochaine d’une direction générale
On ne sait pas encore si les membres du consortium nommés pour assurer la transition seront les mêmes que ceux de la future équipe dirigeante du Centre Jules-Léger.
Chose certaine : l’établissement recherche pour le moment une direction générale. « Cette nouvelle personne devra apprendre rapidement », prévient Mme Jacques Lafrance.
Le Centre Jules-Léger reste le seul centre à offrir des services spécialisés du genre dans la langue de Molière en Ontario. Depuis son lancement en 1979, plus de 700 élèves l’ont fréquenté.