Ces Franco-Ontariens qui rêvent de l’or aux Jeux olympiques d’hiver

Pékin est la première ville de l'histoire à accueillir à la fois les Jeux d'été (2008) et d'hiver (2022). Crédit image : Carl Court/Staff/Getty Images Sport via Getty Images

PÉKIN – Trois athlètes franco-ontariens défendront leurs chances aux 24e Jeux olympiques d’hiver dont le coup d’envoi sera donné officiellement ce vendredi, à Pékin. Qui sont-ils? Quelle est leur spécialité? Quel est leur potentiel pour aller chercher une médaille? Quels espoirs fonde leur entourage? Éléments de réponse.

Ivanie Blondin patinera en épreuves individuelles et par équipe. Crédit image : Dean Mouhtaropoulos/Staff/Getty Images Sport via Getty Images 

Ivanie Blondin, le patin à haute vitesse

Longtemps le suspens aura plané sur la participation de deux patineurs de vitesse sur piste franco-ontariens aux Jeux d’hiver : Vincent de Haître regardera finalement sa collègue Ivanie Blondin s’envoler seule pour Pékin. Cycliste l’été, patineur l’hiver, il n’a pu faire mieux cette fois qu’une place en réserve.

L’aventure commence donc pour Ivanie Blondin. Née à Ottawa, cette championne qui s’entraîne à Calgary, en Alberta, a accumulé une impressionnante collection de médailles ramenées des Championnats du monde : huit, dont deux titres de championne du monde en 2016 et 2020.

À 31 ans, elle participe à ses troisièmes Jeux. Elle s’alignera sur 1500, 3000 et 5000 mètres ainsi que sur l’épreuve par équipe, du 9 au 16 février, toujours en quête d’un premier podium olympique qui ferait sa joie et celle de ses proches dans la région d’Ottawa.

« Elle a de très bons résultats sur le circuit international en ce moment. C’est donc un réel espoir de médaille pour le Canada », juge Jason Dupuis, surintendant de l’éducation au Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et ancien directeur de l’École secondaire catholique Garneau, à Orléans, où l’athlète était scolarisée.

Et d’ajouter : « Il y a une fierté de voir que des Franco-Ontariens comme elles sont capables comme tout le monde de performer sur la scène mondiale. L’École Garneau va l’encourager, et même l’École des Voyageurs où elle était en élémentaire dans le même secteur. »

Le duo Paul Poirer-Piper Gilles représente une réelle chance de médaille. Crédit image : Linnea Rheborg/Staf /Getty Images Sport via Getty Images

Paul Poirier, un danseur qui ne laisse pas de glace

Le patineur de Toronto et sa partenaire Piper Gilles représentent eux aussi de sérieuses chances de médaille franco-ontarienne. Double champion national en titre et médaillé de bronze aux derniers Championnats du monde, le duo de danseurs sur glace fait la course en tête participe également pour la troisième fois aux Jeux olympiques.

Il avait échoué à la huitième place à Pyeongchang en 2018.

Natif d’Ottawa et ancien élève de l’École secondaire Étienne-Brûlé, à North York, Paul Poirier excelle dans sa discipline qui consiste en l’exécution d’une chorégraphie toute en rapidité et en souplesse, sans saut, à la différence du patinage artistique. Les 4, 7, 12 et 14 février, il sera attentivement scruté en Ontario.

« Je suis tellement fière de lui et de le voir s’épanouir. On le suit depuis les Jeux de Vancouver et on a vu son succès dans les différents championnats mondiaux. Ça fait plaisir de voir des élèves atteindre ce niveau », réagit Geneviève Morin, une de ses enseignantes de l’École secondaire Étienne-Brûlé, à Toronto, en 2008. Elle se souvient d’un élève « cultivé, réfléchi, soucieux de réussir. Avec son emploi du temps, il le fallait ».

Dans quelques jours, elle sera, elle aussi, devant son poste de télévision.

Valérie Grenier, skieuse de l’Est ontarien. Archives ONFR+

Valérie Grenier, slalomeuse qualifiée contre vents et marées

Victime d’une double fracture en décembre dernier sur les pentes italiennes, Valérie Grenier a bien failli voir son rêve olympique s’évaporer. La skieuse de L’Orignal avait déjà été victime en 2019 d’une grave chute qui l’avait éloignée de la compétition durant plus d’un an. Mais elle a finalement déjoué tous les pronostics en arrachant son ticket pour Pékin lors de la Coupe du monde de ski alpin en Slovénie, en début d’année, en signant une quatrième place et le meilleur temps de sa carrière en slalom géant. C’est dans cette discipline qu’elle espère faire une différence.

Médaillée de bronze en slalom géant aux Championnats du monde juniors en 2015, d’or et d’argent en descente et en super-G aux mondiaux juniors de 2016, la native d’Ottawa voudra prendre une revanche sur ses premiers Jeux d’hiver à Pyongyang, où elle n’a terminé qu’à la 23e place du slalom géant, 6e en combiné.

La skieuse de 25 ans sera en tout cas attentivement suivie du côté de l’Est ontarien. Native d’Ottawa, elle a grandi à St-Isidore, fait ses études à l’école secondaire Le Sommet, à Hawkesbury, et réside aujourd’hui à L’Orignal.

« C’est une fierté d’avoir une ancienne élève comme Valérie. Elle a toujours été attentive, disciplinée, déterminée et su gérer son temps et ses efforts. Ce n’est pas étonnant de la voir à ce niveau », confie Andréanne Lortie, une de ses anciennes enseignantes à Hawkesbury. « Malgré le décalage horaire, c’est certain qu’à l’école on va allumer les téléviseurs, enregistrer et regarder sa course. »