Changement de direction à la tête du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario

Émilie Crakondji passe le relais à Aimée Joséphine Utuza. Photomontage ONFR+

LONDON – Après 16 ans passés aux commandes du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, la directrice générale sortante, Émilie Crakondji, passe le relais à Aimée Joséphine Utuza, une autre actrice de la francophonie qui a fait carrière dans le secteur social.

La directrice générale du Carrefour des Femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, Émilie Crakondji, vient de passer le flambeau après 16 années passées à la tête de l’organisme, autrement dit depuis sa création.

Le mandat de ce dernier est axé sur les services de soutien aux femmes francophones victimes de toutes sortes de violence, y compris sexuelles, ainsi que d’outiller celles-ci afin qu’elles puissent s’épanouir et être autonomes.

« Tout le monde a été surpris par mon départ, mais il ne faut pas comprendre que c’est une décision brusque. C’était prévu de longue date. Je pense que dans toute mission ou chose, à un moment donné, il faut laisser la place à la relève et donner l’opportunité à d’autres personnes qui ont d’autres choses à apporter pour contribuer au combat de la francophonie ontarienne », se résigne l’ancienne directrice.  

C’est un secret qui a bien été gardé dans les coulisses du Carrefour des femmes jusqu’à l’annonce faite lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’organisme.

Les votes de cette assemblée ont désigné Aimée Joséphine Utuza comme future directrice, une activiste qui a plus de 15 ans d’expérience dans les secteurs de la santé, du sociale et de l’éducation au Rwanda, avant de venir s’installer au Canada en 2018.

Aimée Joséphine Utuza, nouvelle directrice du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario. Gracieuseté

« J’ai ressenti de la joie, de la gratitude, et de la détermination lorsque j’ai appris que j’étais élue. La joie d’avoir été la candidate qui a réussi, la gratitude d’obtenir une opportunité de travail qui m’inspire personnellement et la détermination de continuer à renforcer ce que l’organisation a déjà atteint durant 16 années et de faire plus avec des institutions et personnes collaboratrices », confie celle qui a pris ses fonctions en début de semaine.

Les défis à venir

La tâche s’annonce bien ardue pour la nouvelle directrice. Et pour cause, de l’avis même de l’équipe sortante, l’année qui s’achève n’a pas été de tout repos pour les femmes de la région.

En effet, le phénomène de la violence conjugale y a explosé à cause de la pandémie et du confinement qui va avec, ainsi que des mesures sanitaires qui sont pour rendre difficile le travail sur le terrain.  

L’autre défi auquel Mme Utuza devrait s’attendre a des allures de menaces dans le sens où il faudrait garantir une continuité des services en français dans cette région, et cela va de leur propre existence!

La directrice générale de Carrefour des femmes du Sud-Ouest, Émilie Crakondji. Gracieuseté

« À mon sens, l’un des plus grands challenges de la nouvelle direction est de maintenir le niveau dans lequel se trouve l’organisme et de pouvoir le surpasser. Parce que la précarité qui existe au niveau des services en français fait qu’il y a toujours une épée Damoclès au-dessus de nos têtes. Il faut donc poursuivre le travail, surtout celui du terrain et innover, sinon, on risque de tomber », conseille l’ex-directrice.  

Pour rappel, le Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario a été désigné en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario en 2010.