Le ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, se lève lors de la période de questions à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa, le jeudi 24 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick
Le ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, se lève lors de la période de questions à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa, le jeudi 24 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

OTTAWA – La Chambre des communes s’est échauffée jeudi. Un député conservateur ne semble pas avoir aimé que le ministre Jean-Yves Duclos ait répondu à sa question en français après qu’elle ait été posée en anglais.

« La question est en anglais, mais je m’écarte ». Les quelques mots du député conservateur Larry Brock ont plongé la période des questions à Ottawa dans un chahut pendant quelques instants. Après ces propos, le président de la Chambre des communes Greg Fergus a dû intervenir, appelant à l’ordre à plus d’une reprise.

Le ministre des Services publics et lieutenant du Québec pour les libéraux, Jean-Yves Duclos, avait insisté quelques instants plus tôt pour répondre « en français à quelque chose que mon collègue a déjà entendu à plusieurs reprises en anglais ». C’est alors que le député conservateur a rétorqué qu’il avait posé sa question en anglais, provoquant des huées en provenance des banquettes libérales.

« Je vais demander au collègue de reprendre sa question, mais c’est un fait de base que les questions peuvent être demandées en français ou en anglais et les questions peuvent être répondues en anglais ou en français » a tenu à rappeler Greg Fergus.

« Ce qu’on vient d’entendre, c’est une insulte à tous les députés francophones de cette chambre, incluant les députés conservateurs », a lancé en fulminant Jean-Yves Duclos, dans la langue de Molière.

Il a alors poursuivi en demandant à Larry Brock que « s’il ne pouvait pas répondre en français à une question dans cette Chambre, qu’il le répète à nouveau », se provoquant du même coup une salve d’applaudissements de ses collègues libéraux.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel événement survient dans le camp conservateur. La députée Rachel Thomas avait déjà demandé à la ministre Pascale St-Onge, lors d’une séance de comité, de lui offrir une réponse en anglais.

Le représentant conservateur s’est par la suite excusé sur X. Le ministre avait demandé des excuses après la période de questions, disant « avoir le droit comme député francophone de répondre en français à une question qui est en anglais ».

« Chaque membre du Parlement a le droit de s’exprimer dans la langue officielle de son choix et mon commentaire était inapproprié, et je m’en excuse », a écrit M. Brock.

À la fin de la séance, le ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault, avait invoqué un rappel au règlement, soutenant « avoir vu un manque de respect flagrant ».

« J’étais incapable d’entendre la réponse du ministre à cause de la commotion dans la Chambre. Le volume ne fonctionnait pas correctement dans mon oreillette, et c’est pour ça que j’ai fait cette référence », avait plaidé le député conservateur.

« Je reconnais clairement que chaque membre dans cette Chambre peut poser des questions dans les deux langues officielles », avait-il ajouté.

« On a tous compris ce qu’il a tenté de faire », avait alors lancé le député libéral Joël Lightbound, appelant Greg Fergus à ordonner à Larry Brock de s’excuser. Mais le président de la Chambre a refusé en clamant « qu’il en avait assez entendu pour passer à autre chose ».